Avis sur The Rawhide Years

Ancien (grand) directeur de la photographie, Rudolph Maté est resté très sensible à cet aspect après être devenu réalisateur, comme en témoigne « Les Années sauvages », western aux couleurs chatoyantes et remarquablement rendues. On en viendrait d'ailleurs presque à regretter que Maté se soit simplement contenté d'un très bon divertissement, car on se dit qu'avec un peu plus de fond et d'ambition, le résultat aurait pu être admirable. Ne faisons toutefois pas la fine bouche, car il est peu dire qu'on prend du plaisir devant ces aventures souvent trépidantes, auxquelles se mêle un aspect policier plutôt bien exploité et même parfois surprenant, le scénario habile et bien construit ne faisant que conforter cette impression. Ajoutez à cela une bonne dose d'humour, la charmante prestation de Tony Curtis et l'irrésistible numéro d'Arthur Kennedy dans un second rôle qui l'est tout autant, et vous obtiendrez une œuvre pas forcément mémorable, mais en tout cas extrêmement agréable de bout en bout : à découvrir.

Je voudrais avant tout remercier Patrick Brion pour nous permettre de revoir toute une série de westerns des plus belles années. Le talent était alors partout; aussi était-il difficile de ne rien rater. Le plaisir n'en est que plus grand aujourd'hui. Évidemment ''les années sauvages '' ne sont pas à la hauteur des cent meilleurs,sinon il serait beaucoup plus connu mais il garde de grandes qualités. D'abord, l'action est incessante ,au détriment sans doute de nombreuses approximations qu'il faut savoir laisser de coté. Ensuite, les personnages suivent tous la même logique:ils sont d'ailleurs si mythiques qu'ils en deviennent peu crédibles tout en conservant leurs prestances ce qui est essentiel. La réalisation est excellente et l'héroïne sort de l'ordinaire;ni beauté fatale,ni victime expiatoire,c'est une jeune femme avec une mignonne frimousse fort inhabituelle. Tout cela ,avec un magnifique méchant, violent et troublant, et une espèce d'ange diabolique interprété par Arthur kennedy à son meilleur niveau ,mérite une vision même si l'indice de satisfaction risque d’osciller entre deux extrêmes, selon où se posera l'attention du spectateur

Sans être grandiose, Les Années sauvages est un western qui se regarde avec plaisir notamment pour le présence de l'adorable Tony Curtis. Ce western comporte une intrigue policière (Tony Curtis accusé à tort d'un crime), l'histoire est bien menée et une dose d'humour est présente. Un film qui s'est révélé bien meilleur que je ne le crus.

Ce western méconnu a été réalisé en plein âge d'or du genre, au milieu des années 50. Il est marqué par plusieurs traits reconnaissables. Produit par la Universal, donc avec un budget modéré, il se caractérises par une action sans relâche, un humour certain dans les répliques et dans les relations (notamment entre Tony Curtis et Arthur Kennedy, qui n'arrètent pas de jouer au chat et à la souris), et par une ambiance typique bien reconstituée, celle des bateaux à roue, des saloons, et des petites villes qui n'ont semble t'il que le lynchâge comme occupation dominicale. Rudolph Maté, ancien chef opérateur de quelques chefs d'oeuvre du 7ème art, n'a pas de marque particulière et il semble que ce soit d'avantage dans les habitudes du studio Universal qu'il faille chercher une influence s'il y en a une. Les péripéties sont loin d'être inoubliables, mais l'interprétation est de qualité, et donne un certain charme à cet exercice de série.