La star, l’icône, mise à nue. Inspiré des mémoires d’un certain petit veinard anglais, My Week with Marilyn, de Simon Curtis, retrace l’aventure fugace et éphémère d’un assistant de tournage avec l’idole alors que celle-ci, en déplacement en Grande Bretagne, pour le tournage d’un film, est en proie à de multiples difficultés relationnelles et professionnelles. Une romance, donc, un film suave et romantique, s’il en est, traitant de la relation individu lambda et star planétaire. Marilyn Monroe est ici le symbole du désir devenant temporairement accessible à l’innocence et la crédulité d’un admirateur parmi des millions d’autres.
Le traitement de Curtis s’avère, quoique l’on puisse en dire, relativement bien adapté, nous infligeant d’avantage de mysticisme que de rigueur dans les faits. En somme, la star est un mythe, même décortiquée, cela rendant sa relation du moment avec le jeune et attachant Colin encore d’avantage hypnotique et improbable. Au firmament de sa carrière, Marylin use de ses charmes en vue d’obtenir ce qu’elle souhaite, sans pour autant que nous lui en tenions rigueur. Là où le film est plus décevant, c’est lorsque il s’agit de tracer le cheminement de Colin. Parachuté du jour au lendemain dans son rêve, sans fioritures et développements, son personnage ne sert semble-t-il qu’à illustrer la romance de Marilyn avec ce gars comme les autres, ni plus ni moins, et ce même si l’acteur, Eddie Radmayne, est plutôt bon.
Qu’importe le récit, ce sur quoi le public s’interroge, c’est la prestation de Michelle Williams, incarnant la star, peut-être le rôle le plus important de sa vie. Pour ma part, l’actrice s’en sort fort bien, ne transcendant pas son art pour autant, du fait sans doute que Marilyn est Marilyn et qu’elle restera à jamais insaisissable. Oui, si Michelle Williams fait très bien l’affaire, cela aurait pu être à sa place, sans différence notable, Scarlet Johansson ou encore Rachel McAdams, peu importe. En somme, malgré la difficulté, nous n’aurons que peu à critiquer de la performance des acteurs, chapeau bas, donc.
Au final, si Marilyn Monroe est au centre du film et que son personnage est relativement bien exploité, ce qui tourne autour est plutôt fadasse. Comme mentionné, le parcours du jeune Colin est mal développé. De plus, les nombreux personnages secondaires n’ont qu’une brève importance, à l’image du personnage de costumière d’Emma Watson, qui aurait mérité d’être approfondi. Difficile de parler d’un biopic, simplement d’un extrait de la vie d’une légende. 12/20