Film touchant et frais. Il se laisse regarder avec passion et plaisir, car il n’a pas me semble-t-il l’ambition de révéler Marilyn Monroe. Il s’agit bien là de mettre en scène la délicatesse de Colin Clark, qui aura attendu l’an 2000 pour publier sa romance avec la célèbre icône. La personnalité de Marilyn est quelque peu révélée, mais on assistera aussi et surtout, à la pression qui entoure la star, tout le temps, de manière incessante. Capricieuse ? Manipulatrice ? Idiote ou fine gâchette, qu’importe. L’histoire entre les deux tourtereaux semble plus tournée vers l’innocence que Marilyn a peut être retrouvé un instant auprès de Colin. Colin, lui ne semble pas plus impressionné que cela, enfin par le mythe déjà naissant, mais plus attiré par la personnalité maltraitée de Marilyn et son isolement qu’il voudrait rompre à tout prix. Il ne lâchera pas, enfin il ne semble pas avoir lâché. Mais qui peut dire avoir passé une semaine avec cette comète et en être sorti à peu près entier ? L’histoire est pleine de retenue, même si l’on aurait bien aimé en savoir un peu plus. Kenneth Branagh est simplement époustouflant, Julia Ormond terrible. Eddie Redmayne dans le rôle de Colin s’en sort avec une simplicité désarmante et une fraîcheur plutôt rare. Reste le rôle titre, Michelle Williams, qui réalise ici une performance fabuleuse. Les puristes diront qu’elle n’est pas Marilyn et que personne ne peut l’être, pour moi, Marilyn est partie quand je suis né et j’ai vu dans les yeux de Michelle, beaucoup de ceux de Marilyn. Belle performance donc et il faut avoir les épaules larges (et être un peu barjot) pour s’attaquer à un mythe pareil. Le film ne deviendra peut-être pas un classique du cinéma, mais il mérite d’être vu pour appréhender un peu de cette vie à la fois fantastique et extraordinaire de Marilyn, mais aussi apercevoir un peu, les ombres et la noirceur de ce qui peut entourer les actrices et les acteurs, ce qui fait aussi un peu froid dans le dos, cette absence de liberté, de sentiments de liberté, encore plus aujourd’hui qu’hier. Rançon de la gloire et fin de l’anonymat ? Peut-être, mais cela n’empêche pas que ce puisse être un peu flippant quand même lorsque la foule vous envahi, dans tous les sens du terme. Un vent de fraîcheur, à défaut
d’une semaine, passez donc 1h42 minutes avec Marilyn et Michelle.
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