Je suis sortie perplexe de ce Week with Marylin... Très lent à entrer dans le vif du sujet (j'ai passé mon temps à m'assoupir les 30 premières minutes et quand je me suis définitivement réveillée, Colin commençait son flirt avec Marylin et j'avais l'impression de n'avoir rien loupé), on passe finalement à côté. Le film dresse trop grossièrement le portrait d'une femme mal dans sa peau, en perpétuelle recherche de considération malgré sa gloire immense, pour que cela en soit touchant. Le message de fond et l'image de Marylin que l'on veut nous montrer, comme une femme à la fois fragile et manipulatrice, sont intéressants (bien que pas originaux) mais c'est fait sans subtilité. On sait où on veut nous emmener, c'est bouclé d'avance, et en compensation on n'a même pas la possibilité de s'attacher aux personnages car ils sont trop clichés pour que l'on s'y identifie ou intègre leur psychologie. S'ajoute à ce problème de traitement du sujet un problème de caméra. Le début du film surtout, est furieusement énervant. Filmé comme une sorte de clip vidéo, avec des plans sans cesse coupés, des ralentis, et une musique de fond lourde, on a beaucoup de mal à entrer dans le film. Alors peut-être (ceci n'est bien qu'une hypothèse) que ces choix de réalisation sont censés nous montrer à quel point Marylin Monroe n'est que paraître, que sa vie n'est qu'un perpetuel défilé et que l'image que le monde entier a(vait) d'elle est celle d'une show woman et non d'une femme. La volonté de dénoncer l'effet de mode qui a fait de la personne de Marylin Monroe un personnage pourrait expliquer cet effet "clip vidéo" ou "bande annonce" que l'on retrouve souvent dans le film. Mais pour moi ce n'est pas une réussite, car l'impression qui en ressort est plus grossière qu'autre chose. Les dialogues ne sont pas bien profonds non plus, et on a droit à un bon paquet de lieux communs et de formulations clichées (qui peuvent passer dans un autre film, mais ne passent pas dans un film censé montrer l'envers du miroir et la face cachée d'une icone). Pour le jeu des acteurs, je suis assez mitigée. Je n'ai pas d'avis sur Eddie Redmayne, qui ne dégage rien et livre une prestation assez insignifiante (quoi qu'il a le don d'énerver par son flegme et sa naïveté, mais c'est le personnage qui veut ça me direz-vous). Michelle Williams n'est pas bluffante mais son jeu reste satisfaisant. Le maquillage est bon, il aurait peut-être pu être meilleur... En fait j'ai un peu eu l'impression qu'on lui a posé une perruque platine sur la tête, blanchi le visage, dessiné une mouche et demandé de faire 2/3 déhanchés avec un sourire coquin et l'affaire était réglée. J'exagère un peu mais je n'ai pas été frappée par l'aura exceptionnelle à laquelle je m'attendais (dommage, car j'avais hâte de voir comment serait porté à l'écran un premier rôle féminin aussi intéressant et complexe). Elle interprète une Marylin très versatile qui, à mon avis, n'a pas horripilé que moi. Il y a des fois où j'aime détester les personnages (quand c'est bien fait), et d'autres où cela me fait détester le film. Bon, sans aller jusqu'à un rejet de tout le film, je dois quand même dire que je suis très déçue. Le seul passage que j'ai vraiment aimé, c'est celui où Emma Watson (que j'ai pour l'instant bien du mal à voir autrement qu'en apprentie sorcière) demande à Eddie Redmayne si Marylin lui a brisé le cœur, où il lui répond "un peu" et où elle lui dit qu'il en avait besoin. Et ce n'est même pas pour la qualité de la scène que je l'ai appréciée, mais plus pour la satisfaction personnelle que j'ai éprouvé à entendre enfin ce personnage molasson se faire moucher. Bon, ce film m'a plutôt blasée si on résume. Pourtant les scènes de spectacle sont pas mal, et il y avait du potentiel (le fait de faire une biopic sur une partie minime de la vie d'une célébrité, et en prenant un point de vue extérieur au sien), mais hélas rien qui ne fasse décoller. Une expérience soporifique et décevante en somme, que je déconseille.