"The Master", c'est la rencontre entre un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale, brisé, incontrôlable et alcoolique (Joaquin Phoenix) et un leader d'un mouvement parallèle (Philip Seymour Hoffman), dont le personnage est inspiré de L. Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie.
A partir de là, plusieurs thèmes sont traités
: la relation père-fils, le pouvoir et l'emprise des sectes, l'alcoolisme et ses méfaits, la fracture du retour à la vie civile après un conflit meurtrier, et l'Amour à travers toutes ses formes.
La réalisation est remarquable, la photo superbe et la musique tout à propos. Paul Thomas Anderson règle ses comptes avec de vieux délires et excelle dans les situations inconfortables, empreintes d'un malaise palpable et d'une tension omniprésente.
Les acteurs sont exceptionnels, à commencer par Joaquin Phoenix, amaigri, voûté et torturé qui compose un personnage mi homme - mi animal, obsédé par le sexe et l'acool, rat de laboratoire qui trouvera l'apaisement après un long périple mental ; vient ensuite un Philip Seymour Hoffman toujours excellent (au niveau de son interprétation de Truman Capote) qui à travers sa rondeur et sa bonhomie, laisse parfois exploser sa démence latente et touche par sa sensibilité à fleur de peau ; Amy Adams, enfin, dans le rôle ingrat de l'épouse du gourou faussement soumise, bien plus cruelle qu'elle ne le laisse paraître).
C'est sans conteste un film majeur que Paul Thomas Anderson nous propose en ce début d'année, tour à tour envoûtant, fascinant, inquiétant, bref, en un mot impressionnant !