un film vraiment cérébral ou on reconnais la touche de Paul Thomas Anderson. Des acteurs impeccables mais cependant un peu trop de questions laissées en suspend et le dernier quart d'heure qui traine en longueur. Mais globalement c'est réussis.
Le pitch était prometteur, l'analogie avec la scientologie évidente et intéressante. Mais voilà, le potentiel n'est pas ou mal exploité par Anderson. Pourtant, il avait d'excellents acteurs : Joaquin Phoenix est exceptionnel et parfois inquiétant, Philip Seymour Hoffman charismatique et Amy Adams surprenante. Les scènes sont longues, souvent ennuyeuses -il ne se passe rien ou c'est répétitif-, parfois inutilement graveleuses et crues. Le personnage de Phoenix est tantôt ridicule, tantôt dérangeant. L'émotion ne passe pas, pas plus que le sens (la fin reste mystérieuse). Les cinq première minutes sont épouvantables et inutiles. Au final, le film est creux.
Jaoquin Phoenix est tout simplement magistral dans ce film. De plus, Anderson parsème tout au long du récit de magnifiques plans. Film à voir absolument !
Magnolia m'avait enchanté et m'enchante toujours. There will be blood m'avait ennuyé et rebelote pour The Master. Désormais, je réfléchirai à deux fois avant de m'attaquer à une oeuvre de Paul Thomas Anderson. Long, ennuyeux, scénario confus. Hormis les acteurs, pas grand chose à retirer de ce film à oublier très vite.
Malgré sa longueur et sa densité indéniable, la force apparente de son histoire, il reste à la sortie une curieuse impression que rien de ce qui a été vu ne s'est durablement gravé sur la rétine, encore moins dans le cerveau. En fait, j'éprouve toujours le même problème avec le réalisateur Paul Thomas Anderson : ses personnages souvent outranciers et mégalomanes ne m'intéressent pas et, pire encore, ne parviennent que très rarement à me tenir en haleine. La première scène suffit à percevoir le mal-être ou les névroses du marin Freddie Quell (Joaquin Phoenix en fait des tonnes, exactement comme Daniel Day-Lewis interprétant Daniel Plainview dans le calamiteux There Will Be Blood). On attend dans des scènes dilatoires la rencontre avec le Maître, le gourou joué par le toujours cabotin Philip Seymour Hoffman. Entre les deux hommes se noue une relation particulière et exclusive, faite à la fois d'un rapport filial où la protection et le chemin à suivre comptent pour beaucoup et d'une attirance presque physique, amoureuse. Mais le Maître est trop préoccupé à dispenser sa science occulte et, pour tout dire, fumeuse. Toutes les longues séances d'hypnose et d'analyse, durant lesquelles une même question est reposée cinq fois de suite, lassent parce qu'elles ne font que servir de cadre à la propagation d'un charabia abscons et creux dont on ne saisit jamais comment il peut fasciner autant le vétéran violent et alcoolique. On finit par se demander si le réalisateur de Magnolia croit lui-même à son histoire : le film semble s'accélérer, multiplier des scènes à peine ébauchées pour nous transporter soudain au milieu de nulle part pour y déterrer la caisse aux trésors ou s'y livrer à des tests grandeur nature. Ce n'est pas désagréable à regarder et ce serait mentir de prétendre qu'il n'y a pas de mise en scène mais rien ne retient vraiment l'attention. Tout est concentré sur le duo composé par Freddie et Lancaster Dodd, mais la fusion équivoque qui les aimante ne transparait jamais vraiment à l'écran sur lequel on ne finit plus par voir que les numéros virtuoses mais usants de deux comédiens brillants.
Well. Certes, ce film est épuisant. Mais on en sort comme empli de drogue, totalement amoureux de la vie. Joaquin Phoenix est monstrueux, Seymour Hoffman très costaud et la musique de Jonny Greenwood somptueuse. Il y a de la lenteur, certes, des moments où l'on s'ennuie même, mais à la fin, tout fait corps, comme chaque grande oeuvre artistique. Si la trame, le fonds du film sont flous et restent critiquables, la beauté incandescente de l'image, des plans fixes, de la lumière rattrapent le tout.
Cependant, si There Will Be Blood était le meilleur film de la décennie précédente, The Master ne sera probablement pas celui de l'actuelle. Mais quelle chose, quand même.
Une pourriture abominable d'une exécrablité inouïe. Une critique ridicule de la scientologie, qui peine désagréablement à s'exprimer en matière dramatique, et se traduit par un film trop ostentatoire, trop surjoué (je souligne surtout le jeu de Joaquin Phoenix). Je me demande bien pourquoi un réalisateur formidable comme Paul Thomas Anderson peut se viander dans un pamphlet craché comme celui-ci. Rares sont des films de cette mauvaise graine. Le Master Classe a probablement oublié de réviser ses leçons. Alors, deux heures de colle !
Un film marqué par des qualités esthétiques indéniables dues au choix du lumineux format 70mm. On sent aussi que tous les acteurs sont pleinement investis dans leurs personnages, ce n'est d'ailleurs pas nouveau chez Paul Thomas Anderson qui maîtrise parfaitement sa mise-en-scène marquée par deux scènes saisissantes: celle du premier interview et celle de la prison. Malgré cela, le film sonne un peu creu et traîne en longueur avec complaisance, il est structuré comme une sorte de long, très long, patchwork, - peut-être pour refléter l'état d'esprit du personnage principal, tourmenté par sa vie décousue - mais cela n'apporte pas de satisfaction au spectateur. Ceux qui ont aimé les longueurs incroyablement agaçantes de "There will be blood" apprécieront certainement "The Master". Cependant ceux qui ont adoré "Boogie Nights" et "Magnolia" pour leur rythme efficace et leurs solides histoires de fonds ne trouveront hélas aucune satisfaction dans The Master. PTA a bien changé, et pas pour le meilleur malheureusement.
Les jeux d'acteur de Joaquin Phoenix et de Philip Seymour Hoffman sont excellents. Après avoir montré ses qualités de réalisateur dans "There Will Be Bloods", Paul Thomas Anderson signe une fois encore un chef-d’œuvre. Un époustouflant début d'année cinématographique avec "The Master".
Bien que peu soucieux de l'histoire de la Scientologie dont il s'inspire, "The Master" interroge avec brio sur la genèse de l'émergence du gourou d'une secte comme sur la soumission apparente du disciple obstiné. La maestria des interprétations de Joachim Phoenix et de Philip Seymour ne relève pas seulement des talents d'acteurs mais du simple besoin humain d'inscrire son histoire dans le surnaturel. Dans ses ambitions d'auteur, Paul T. Anderson revendique l'intention de son film et ne succombe ni au lyrisme ni à l'esthétisme. Si le maître n'est pas forcément celui que l'on croit, les disciples soumis aux besoins de croyances sont sans doute plus nombreux dans les salles qu'ils ne se l'imaginent. Comment ne pas aimer ce genre de cinéma américain qui concilie la profondeur d'analyse de l'imaginaire dans la construction de leur société et le spectaculaire de la réalisation d'une pure fiction?
Malgré l'excellent jeu de Joaquim Phénix et de Philip Seymour Hoffman, l'histoire est très ennuyeuse. On ne voit pas où le réalisateur veut en venir. Enfin, le film est trop long.
Nul, nul et nul. La seule chose bien c'est les acteurs qui jouent bien, mais c'est tout Le rapport avec la scientologie ne tient qu'avec le nom des personnages, et Pheonix ne tient qu'un rôle de chien chien ridicule. Et les multiples scènes de cu gachent un film déjà moyen. Désolé mais non, je suis réellement déçue
Comme disait la critique du JDD "D'un rythme lent, éparpillé dans sa maîtrise, on entre dans "The Master" en s'y laissant glisser, ou on passe à côté."
Pour ma part je suis passé à côté. L'histoire est longue à venir, et une fois bien implantée, le crescendo n'est pas exceptionnel. Le scénario du film ne m'a pas du tout plu, trop creux, je n'ai pas été touché par cette histoire d'ivrogne et de charlatan.
Pourtant, quel jeu d'acteur de Joaquim Phoenix et Philip Seymour Hoffman! Ils se mettent dans la peau de personnages très (trop?) complexes et jouent leur rôle à la perfection. Le film est d'ailleurs cantonné à ces deux personnages, eclipsant totalement les acteurs secondaires qui sont tout à fait inutiles et mal insérés à l'intrigue (je pense à la place des femmes notamment).
Le sixième film de Paul Thomas Anderson est un véritable chef d'oeuvre : véritable car authentique, complexe et comme en équilibre constant entre deux mondes, deux personnages, deux sensibilités. Chef d'oeuvre pour les mêmes raisons qu'il est véritable, puisqu'il porte par ailleurs le style Anderson à son pouvoir de maturation. Tout dans The Master transpire la maîtrise cinématographique, qu'il s'agisse des nappes sonores abstraites de Jonny Greenwood harmonisant l'image, du récit colossal dépeignant des personnages fascinants, ambivalents, évolutifs et respectables, des compositions extraordinaires de Joaquin Phoenix et de Philip Seymour Hoffman, de l'originalité miraculeuse de la fable et sa contextualisation historique plus que pertinente, du découpage scénique homogène mais surprenant dans le même temps ou de l'imprévisibilité de la réalisation d'Anderson en général... De The Master on retiendra beaucoup : un philanthrope versatile voguant sur un navire à l'aura fellinienne, un hypothétique marginal distillant le poison sur des terrains sablés, du cocasse et du bouleversant à nous étonner de séquence en séquence, une méditation profonde sur la liberté émotionnelle et le pouvoir d'une révolution introspective. La secte, selon P. T. Anderson, est une proposition plutôt qu'une doctrine : ni noire, ni blanche... Pittoresque. Un final sublime laissant libre cours au ressenti de chacun. A voir si possible en 70mm pellicule, selon la volonté dudit Master. Une expérience unique et indescriptible.