L'immense, que dis-je, le prodigieux Paul Thomas Anderson est de retour. 5 ans après le somptueux There Will Be Blood, voilà le cinéaste génial de retour avec ce The Master. Récit d'un déglingué de la vie et de son mentor, pour ne pas dire gourou, The Master n'est pas anodin. Drame de l'existence, métaphore filée de l'assujettissement moral et physique, ce long-métrage très austère parvient, grâce à une mise en scène sublime, à tutoyer la perfection formelle.
La seconde guerre mondiale vient de se terminer, laissant le pays exsangue. Freddie est un homme cassé, alcoolique et en proie à une folie qui le pousse dans ses derniers retranchements. Bientôt, il fait une étrange rencontre, Lancaster Dodd, appelé Le Maître, sorte de gourou qui va devenir son mentor...
The Master est-il, à l'image de Paul Thomas Anderson, destiné à n'être apprécié que par la presse élitiste ? Il est vrai que ses choix artistiques sont déstabilisants mais quand on fait fi de cette contemplation statique, on perçoit la grandeur, le génie qui affleure dans chaque plan de son film, dans chaque oeuvre qu'il nous a donnée. The Master n'est pas le simple récit d'un pays qui se reconstruit difficilement, c'est surtout l'histoire d'une rencontre improbable et d'une recherche intérieure. Ce film bénéficie de tout le talent de son auteur : reconstitution élégante, esthétisme superbe, un 70 mm parfait et une direction d'acteurs inspirée. Joaquin Phoenix, il y a du Daniel Day-Lewis en toi. Sa performance est juste énorme. Entre des plans séquences magnifiques, une bo grandiose et une photographie exceptionnelle, The Master est un film digne de louanges. Attention, c'est très lent. 4,5/5