Apparemment, Terrien est un prof de philo séduisant et spirituel, un type bien. Sauf que Terrien a conduit une lycéenne au suicide. Les camarades de celle-ci mènent l'enquête... Le ton du film est grave et un peu mystérieux, une affectation qui peut paraitre excessive au regard d'une intrigue sans beaucoup de relief, voire assez pauvre. Le film de Francis Girod a par moments les accents d'une oeuvre pédagogique à l'attention des jeunes générations surspoiler: l'Holocauste et la nécessité d'en défendre la réalité contre le révisionnisme. Noble tâche, mais curieusement, la radicalité du dénouement, à moins qu'il ne soit métaphorique, n'est pas spécialement moral et didactique. Surtout que, déjà un peu faiblard, ce polar lycéen ne s'accompagne d'aucune véritable réflexion (ce qui est paradoxal, relativement aux personnages, prof det élève de philo) sur lespoiler: négationnisme, le devoir de mémoire et plus loin, l'auto-justice. Du coup, je sors du film avec l'impression de n'avoir vu qu'une modeste et naïve aventure du Club des Cinq.
Un film étrange, dont l'ambiance pesante et sombre nous met mal à l'aise. Loin d'un divertissement, ce long-métrage assez lent traite de sujets importants et graves, pas souvent traités au cinéma. Si le résultat n'est pas exceptionnel, on ne peut que reconnaitre que l'atmosphère est recréée à merveille. On s'y croirait, c'est d'ailleurs cela qui dérange.
Un pavé politiquement correct à la lourdeur rarement égalée, tant le manichéisme y semble élevé au rang de profession de foi. Le personnage du professeur de philosophie n'est toutefois pas dénué d'intérêt (c'est d'ailleurs le seul qui semble légèrement fouillé et complexe quand on voit la galerie de caricatures et de poncifs dans laquelle il évolue). On retiendra toutefois une belle image de ce film : celle du mot "fin" avec le générique, qui sonne comme une délivrance pour le spectateur étourdi qui aurait oublié de partir plus tôt...