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rogerwaters
147 abonnés
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1,0
Publiée le 12 février 2019
Tourné dix ans après les Vitelloni de Fellini – film que je n’aime pas particulièrement d’ailleurs – Les femmes des autres tente d’en retrouver la saveur en suivant les pas de quelques amis de jeunesse qui se retrouvent à l’aube de la quarantaine. L’occasion pour eux de faire le point sur leur évolution sentimentale. Problème, les différents personnages sont tous représentatifs d’un certain machisme à l’italienne, ce qui les rend inexorablement antipathiques. Malheureusement, le film ne semble guère proposer de critique de ce comportement qu’il regarde plutôt de manière amusée. Dès lors, ces hommes assez minables se comportent comme de grands enfants sans aucune maturité. Le spectateur est invité à suivre leurs longues pérégrinations nocturnes sans qu’aucune trame narrative ne se dégage vraiment, au point que la lassitude nous gagne rapidement. Bref, Damiano Damiani est sans doute un bon réalisateur, mais certainement pas un auteur intéressant.
Ayant atteints la quarantaine, à Milan, cinq amis qui s'étaient perdus de vus se retrouvent et passent une longue soirée ensemble.
Le thème n'est pas nouveau et le prétexte scénaristique qui se propose de montrer le temps qui passe , les désillusions de la vie et finalement la découverte de soi-même non plus.
Dans sa tentative, Damiano Damiani passe avec talent l' obstacle qui montre que ses qualités de cinéaste étaient réelles. Certes, à l'époque la concurrence cinematographique était rude sur le territoire transalpin et Damiani n'était pas au sommet de la hiérarchie, malgré ses qualités.
La seule réserve que je ferais à propos de ce film, porte sur les dialogues plus nombreux que profonds. C'est selon moi ce découplage trop marqué qui altère le résultat d'ensemble.
La distribution ( internationale) est réussie. On trouve l'espagnol Francisco Rabal et le français Paul Guers, tandis que l'acteur principal est interprété par l'italien Walter Chiari, personnage clef du film.
Personnage marginal au milieu d'un groupe d'amis ayant reussis socialement, il est sans doute la mauvaise conscience de chacun d'eux. Il représente peut-être la liberté, la sincérité qu'il n'ont plus, même s'il la paye chèrement.
C'est aussi le portrait d'une amitié qui n'est plus, d'amis qui ne se reverront sans doute jamais. Bref une expérience de la mort dans une vie. La nostalgie est présente presque dans chaque plan.
Les amateurs de cinéma d'auteur ne le manqueront pas d'autant qu'il fait l'objet d'une réédition opportune en salles.
Notons enfin que le titre original "la rimpatriata" signifie " les retrouvailles " et que le titre français trouve sa seule justification dans son aspect certes plus racoleur, mais dont on se demande bien le rapport avec le film projeté à l'écran.
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3,0
Publiée le 9 septembre 2018
En 1953 sortait "I vitelloni", l'un des meilleurs film de Federico Fellini! Dix ans après, c'est au tour de Damiano Damiani de nous prèsenter ces « gros veaux » à lui dans le pur style du cinèma italien des annèes 60! Dans "La rimpatriata", le personnage principal se nomme Cesarino et se dit toujours vouloir voir ce qu'il y a au bout du chemin! Mais après le tournant, il y a toujours du neuf...une femme! Ici, l'homme mariè est la garantie que le badinage restera raisonnable! Et que les femmes sont un bien commun! L'intrigue de ce drame rèaliste importe moins que ces caractères, une atmosphère et divers èpisodes : le cinèma de banlieue dans les rues milanaises, les errances nocturnes, les souvenirs, les bavardages, les vieilles plaisanteries ressassèes, les moqueries (le « Taureau » qui bosse en fonderie pendant 12 heures et qui ne sait pas chanter en anglais) les aventures sentimentales sordides, les affrontements...Le film atteint son meilleur niveau dans la sèquence finale plongèe dans la brume matinale! Un Damiani plutôt inattendu dans son oeuvre! Si on ne prête pas trop attention à "I vitelloni", c'est un bon film! Mais n'est pas Fellini qui veut...
Bien avant de mettre mollement en scène les élucubrations du duo Ternce Hill / Bud Spencer, Damiani réalisa quelques films dignes d'intérêt dont cette comédie dramatique où de vieux amis se réunissent pour évoquer leur jeunesse, draguant comme jadis quelques femmes pour animer leur soirée. La réussite de cette chronique repose sur la qualité du casting, dont émergent les excellents Paco Rabal, interprète de Buñuel, et surtout Walter Chiari, dont le pouvoir de séduction et le bagout tiennent le spectateur, comme ses partenaires, en haleine.
Photographie de la Misogynie ordinaire d’une époque, toute aussi violente, même si différente, que ce que Jean Yanne met dans la figure de Marlène Jobert dans Nous ne vieillirons pas ensemble (1972). Mais ici à l’italienne et sous couvert d’un amour immature et immodéré des femmes, un ancrage délétère et malsain du patriarcat, donnant une toute puissance à des hommes, qui en prétextant une certaine façon d’aimer, font des femmes des proies jetables à souhait. Ils n’aiment pas, ils remplissent un vide. C’est bêtement abyssal et consternant dans l’agitation malaisante et malfaisante de ces homo erectus.
Au final, on sort assez éreinté de Les femmes des autres , tant les protagonistes nous écrasent de leur pathétique verbiage. Mais comme il s’agit précisément d’en faire des anti-héros absolus, au travers d’amitiés contrariés, ne serait-ce que pour cette anthropologie d’une époque pas très formidable sur la place des femmes, le film vaut plus que le coup d’œil.