Raptor Island est un téléfilm mauvais, comme beaucoup de ses congénères diffusés sur Syfy (à quelques exceptions agréables, je précise). Je vais commencer par l’interprétation avec Lorenzo Lamas, le pauvre, complètement perdu depuis la série Le Rebelle. Là il est la tête d’affiche, et malheureusement une tête d’affiche se doit de porter un film, surtout s’il est en difficulté. Complètement inexpressif, il est affublé d’une tenue très moyenne par ailleurs qui le rend assez ridicule. Il se la joue gros dur, cela ne dispense pas nécessairement d’un minimum de jeu, surtout dans les moments un poil plus sentimentaux (si si, il y en a, notamment dans l’avion). Ses acolytes sont du même acabit, avec un Steven Bauer en flagrant délit de surjeu dans son rôle de méchant de service, et Hayley Dumond n’est pas enthousiasmante non plus. Peut-être sort-elle un peu du lot malgré tout. Je n’évoque même pas les autres militaires, des caricatures ambulantes.
Le scénario est très simpliste, mais se complique très inutilement la tâche. Le scénariste n’avait qu’à nous faire une bonne histoire de survival au milieu des dinosaures sans se prendre la tête, plutôt que de nous introduire des terroristes, une île qui coule… C’est souvent le problème avec les films de ce type. Plutôt que d’assumer le caractère fort peu innovant et bien connu de leur histoire, ils font un micmac espérant que cela cache la misère. Peine perdue ! Ca manque de rythme par ailleurs, et il y a de bonnes scènes de remplissages. C’est regrettable.
La réalisation est bâclée. Stanley Isaacs loupe presque tout dans sa mise en scène, et surtout les scènes d’action. La plupart se limitent à des plans fixes montrant les soldats tirant sur les dinosaures. C’est éminemment mauvais. La photographie est celle d’un téléfilm très moyen, les décors sont misérables, et les effets spéciaux navrants. Les impacts de balles sur les dinosaures et la mort de ces-derniers sont d’une médiocrité presque digne de Piranhaconda (et ses victimes qui se vaporisent !). Il n’y a par ailleurs pas d’effets horrifiques, donc ceux qui attendent du sang à défaut d’autre chose, ben vous serez clairement déçus.
Le problème majeur de ce Raptor Island est de ne pas être amusant. Se prenant très sérieusement au premier degré, semblant totalement inconscient de sa bêtise crasse et de sa médiocrité généralisée, il ne croit même pas devoir jouer la carte de la dérision. Reste alors un film bâclé, lent, très loin de remplir un minimum le contrat. Dans le genre je préfère encore Planet Raptor (qui n’est pas un monument pourtant !). Très dispensable donc.