Jeune homme de bonne famille mais ruiné, Claude Brévin s'imagine, pour survivre, jouer les les petits truands et se charge, pour le comptable crapuleux qu'interprète Michel Simon, de récupérer, par le crime si nécessaire, des lettres compromettantes.
Le début de la comédie de Raymond Bernard, adaptation d' un sujet de son père Tristan, n'est pas avare de portraits acides donnant de la société un visage, s'il n'était le ton fantaisiste du film, bien sombre. L'avidité et la cupidité, la méchanceté des gens tendent à faire paraître Claude un jeune homme pur et droit égaré dans un monde de médiocres. Cependant, cet aspect satirique qui fait à ce moment l'originalité et l'intérêt du film s'estompe au profit d'une comédie de boulevard pas précisément emballante, dès lors que Claude s'attache à arracher les fameuses lettres à une blonde pas farouche.
Finalement, la vraie curiosité, c'est de découvrir la composition atypique de Pierre Blanchar, plus habitué aux mélodrames, qui, quoiqu'évoluant dans une comédie, n'en conserve pas moins sa raideur grave, la physionomie et le caractère tourmentés qu'un lui connait d'un film à l'autre. A ses côtés, on relèvera la veulerie du personnage de Michel Simon et, dans un rôle bref, le talent brut, la présence éclatante d'Arletty en fille des faubourgs gouailleuse.