Sorti en 2013, Le Dernier Rempart réalisé par Kim Jee-Woon, signait le grand retour d’Arnold Schwarzenegger dans un film d’action où il tenait enfin le rôle principal. Gros échec commercial lors de sa sortie, ce sympathique film d’action hommage aux productions 80’s et 90’s méritait bien une petite critique positive. Après une opération ratée qui l’a laissé rongé par les remords et les regrets, Ray Owens a quitté son poste à la brigade des stupéfiants de Los Angeles. Il est désormais le shérif de la paisible petite ville de Sommerton Junction, tout près de la frontière mexicaine. Mais sa tranquillité vole en éclats lorsque Gabriel Cortez, le baron de la drogue le plus recherché au monde, réussit une évasion spectaculaire d’un convoi du FBI, semant de nombreux cadavres derrière lui. Aidé d’une bande de truands et de redoutables mercenaires menés par le glacial Burrell, Gabriel Cortez espère gagner la frontière mexicaine le plus rapidement possible à bord de sa Corvette ZR1. Mais pour ceci il doit passer par Sommerton, là où le shérif Owens et ses adjoints se sont rassemblés et l’attende de pied ferme, tous prêt à en découdre pour livrer ce puissant chef de cartel au FBI et à l’agent John Bannister. Sorti en début d’année 2013, Le Dernier Rempart de Kim Jee-Woon est passé quasiment inaperçus au box-office français avec un peu plus de 200 000 entrées tout comme aux Etats-Unis où le film fut un échec cuisant pour Arnold Schwarzenegger avec seulement 12 millions de dollars de rapportés pour un budget de 45 millions de dollars. Le comeback tant attendu de Schwarzie en solo ne s’est donc pas passé comme prévu. Depuis son retrait de la politique et quand il ne joue pas dans la saga Expendables avec ses copains, l’acteur et ex-gouverneur de Californie enchaîne les échecs au box-office comme celui d’Evasion par exemple où il tient l’affiche avec son pote Sylvester Stallone ou encore celui de Sabotage, qui fut un gros bide en 2014. Désormais, la réussite du comeback d’Arnold Schwarzenegger en star du cinéma d’action à succès ne dépendra que de la sortie de Terminator : Genisys, cinquième opus de la saga, qui on l’espère prouvera que notre Schwarzie en a encore sous le capot en terme de recettes. Et de toute façon, convoquer sa franchise à succès est toujours la solution pour se relancer, Sylvester Stallone, pour son retour, avait relancé avec succès Rambo et Rocky, alors normalement Arnold Schwarzenegger devrait s’en sortir cet été avec Terminator : Genisys. Et donc même si le succès n’y est plus pour le moment, en terme de jeu et de forme physique, l’interprète du plus célèbre cyborg du cinéma a prouvé dans ses récentes sorties même si elles furent des échecs qu’il était encore bel et bien là dans le paysage hollywoodien. Avec Le Dernier Rempart, qui est sans doute son seul vrai bon film solo depuis son retour au cinéma, Arnold Schwarzenegger nous prouve très bien qu’il peut encore jouer les mecs badass qui aiment cogner, se prendre des coups, tirer partout et balancer des répliques badass genre « Je suis le shérif. ». Film dans la veine des productions des années 1980, Le Dernier Rempart est une jolie petite réussite du genre où la star se fait énormément plaisir jusqu’à aller s’auto-parodier lorsqu’on lui demande comment il se sent après avoir dégommé une porte, il répond épuisé et tout simplement : « Vieux… ». Ce qui me permet d’évoquer l’un des points forts du film qu’est son ton comique et fun car assumant totalement son côté bourrin, irréaliste et pas sérieux du tout. Avec des personnages qui sont soit niais, courageux, complètement cinglés ou badass, le film de Kim Jee-Woon est juste jouissif et très divertissant à regarder. Par exemple la scène où une grand-mère sauve la mise à notre shérif Schwarzie m’a fait énormément rire, rien que le dialogue entre Schwarzie et la grand-mère achève de rendre ce film complètement dingo et surréaliste :
« Foutez leur une branler Ray ! »
. Après, des explosions et des fusillades en voulez-vous ? Et bien vous allez être servie, car ce film offre une jolie panoplie de scènes d’action dont une grosse fusillade au cœur de la petite ville opposant les hommes de Burrell à ceux du shérif Owens où il y a des effusions de sang, des corps démembrés, des impacts de balles partout ou des voitures réduites en miettes. La réalisation très musclée et ludique de Kim Jee-Woon permet au film de ne jamais baisser en terme d’intensité et le réalisateur sud-coréen rassemble également pour son premier film américain un casting de très bon choix : hormis le grand Arnold, nous retrouvons Forrest Whitaker, Johnny Knoxville, Rodrigo Santoro, Jaimie Alexander, Peter Stormare ou encore Luis Guzman et Eduardo Noriega. Et enfin pour ce qui est de l’élément qui fait le corps d’un film, à savoir son scénario, on pouvait en effet craindre une vulgaire série B un peu débile mais les scénaristes réussissent à nous emporter pendant 1h40 en convoquant à la fois Rio Bravo d’Howard Hawks et Assaut de John Carpenter pour faire de ce Dernier Rempart un western moderne explosif, même si dans le fond ce n’est pas bien brillant. Bref en terme de divertissement fun et un peu barré qui ne se prend pas trop au sérieux, le film de Kim Jee-Woon est fort sympathique malgré son scénario ultra-simpliste digne d’une bande-dessinée mais qui est au final totalement assumé, le méchant manque un peu de folie car on nous le présente quand même au début comme un vrai psychopathe et certaines scènes d’action sont parfois what the fuck. Mais tout ça on s’en fiche, on pardonne le film pour ses défauts, car Arnold Schwarzenegger est bel et bien de retour dans son rôle d’action hero et prouve qu’il réussit toujours à tout faire péter à 67 ans. Et pour ceci : respect.