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    Selma
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    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 21 février 2015
    Selma, biopic sur Martin Luther King, souffre de quelques soucis liés à son destin Oscarisable, comme une lumière conventionnelle ou un tendance à recourir aux monilogues sur-écrits, et surtout est étonnamment bancal dans son montage. Mais au-delà de ces retenues, qui empêchent Selma d'être plus qu'un bon film, il est indéniable que le film nous emporte avec lui, de par son importance fondamentale et sa volonté, quelques fois, de ne pas coller à un personnage mais à son intimité. Selma reste donc recommandable.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 18 février 2015
    Ce dimanche 15 février, nous avons pu assister à l’avant-première de Selma, biographie de Martin Luther King Jr, réalisé par Ava DuVernay et orienté autour de la marche de Selma pour le droit de votes sans entraves des afro-américains. Intelligent, de très bonne facture, Selma n’épargne aucun aspect de ses journées révolutionnaires : les interrogations des dirigeants noirs sur la voie à suivre, les tergiversations de Lyndon Baines Johnson et les intimidations de John Edgar Hoover, directeur du Federal Bureau of Investigation.

    Au mois de mars 1965, à l’instigation d’Amelia Boynton Robinson (Lorraine Toussaint), Selma, petite ville de l’Alabama, à majorité noire, devint le lieu de rassemblement des militants des différentes associations de défense des droits civiques. Martin Luther King Jr (David Oyelowo) eu l’idée d’organiser une marche non-violente vers la capitale de l’État, Montgomery. Au terme de deux marches avortés donnant lieu à des exactions violentes de la police, la troisième marche triomphale força le président Johnson (Tom Wilkinson) à réformer au niveau fédéral toutes les infractions aux droits de vote.

    Selma explore quasiment toutes les facettes de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. Avec intelligence, l’air de rien, il met le focus sur les actions non-violentes de Martin Luther King sans se priver d’en souligner les ambiguïtés. À travers l’apparition succincte de Malcom X (Nigél Thatch) et les conversations entre Johnson, Hoover (Dylan Baker) et Lee C. White (Giovanni Ribisi). Balayant d’un revers de la main la question d’un journaliste, Martin Luther King ne répondra qu’en privée à son état-major à la question suivante : la non-violence a-t-elle vocation a provoqué la violence ? La réponse est oui, bien entendu. Le but avoué de Luther King était de pousser les blancs racistes, notamment le shérif Jim Clark (Stan Houston) et le gouverneur George Wallace (Tim Roth) a la violence pour pouvoir instrumentaliser la répression et forcer ainsi Johnson a intervenir. Face aux inévitables pertes humaines d’une telle méthode, certain pensaient qu’il fallait rendre les coups, Malcom X en tête. C’est pourquoi Selma s’efforce de livrer une synthèse entre les deux visions que quelques esprits mal intentionnés et d’imminents historiens voudrait parfois opposer. Ainsi, l’entrevue de Malcolm X, juste avant son assassinat, avec Coretta Scott King (Carmen Ejogo) montre des horizons communs malgré des méthodes divergentes. Dans son bureau, Johnson s’inquiète qu’un leader tels que Malcom X prennent la tête du mouvement des droits civiques. La pression de la Nation Of Islam précipita le pouvoir blanc dans les bras de Luther King. Les deux faces de cette même médaille montre l’efficacité de la multiplication des fronts.

    Ainsi, dans son bureau ovale, Johnson reçu plusieurs fois Martin Luther King avec le souci permanent que ne s’embrase la révolte propagée par Malcom X. Engagé dans la guerre du Vietnam et souhaitant mettre en place sa politique de « Great Society », un ensemble de loi promouvant la fin de l’ostracisme envers les populations noires, l’aide à l’éducation et un embryon de sécurité sociale, Johnson refusa plusieurs fois au pasteur de se pencher sur les derniers verrous administratifs qui empêchait encore les noirs de voter, arguant qu’il avait déjà aboli la ségrégation avec le « Civil Rights Act ». Certes, la fin de cet apartheid avait été voté par le congrès en 1964 mais dans les États du Sud, la législation en place permettait de mettre en place un grand nombre de discriminations. Le droit de vote restait alors de l’ordre théorique. En toute impunité, aucun meurtre raciste n’était jamais élucidé et pour peu qu’un accusé soit traduit en justice, il était toujours acquitté. Le soir même de la troisième marche de Selma, la militante blanche Viola Liuzzo (Tara Ochs) fut assassinée par des membres du Ku Klux Klan. Sous l’impulsion de Johnson, pressé par l’opinion nationale, acquise majoritairement au mouvement après sa médiatisation sans précédent, les coupables furent arrêtés et jugés. Parmi eux, se trouvait un indicateur du FBI. Le 6 août 1965, Johnson signait le « Voting Right Act », loi fédéral forçant les États américains a supprimé tous critères spécifiques pour voter. N’ayant jamais perdu de vue que la lutte pour les droits civiques était aussi une lutte de classe, les militants afro-américains obtinrent la suppression du vote censitaire qui empêchait encore les plus pauvres de voter dans des états arriérés comme l’Alabama.

    Ayant commencé sa funeste carrière en participant aux « Palmer Raids » (série d’expulsions et d’emprisonnements arbitraires menés par Alexander Mitchell Palmer, procureur général des États-Unis, précurseur du Maccarthysme, contre les figures historiques de la gauche américaine entre 1919 et 1920), Hoover, à la tête du FBI utilisa la désinformation et les campagnes de calomnies les plus sales pour diffamer ceux qu’ils considéraient comme des dangers. C’est dans cet optique, qu’il fit mettre sous surveillance et sur écoute les principaux leaders noirs. Évidemment, Martin Luther King fut soigneusement observé. Ava DuVernay met en scène, à travers des sur-inscriptions, les notes déclassifiées du FBI scrutant les moindres faits et gestes du pasteur. Coutumier des méthodes expéditives qu’il a expérimentées pendant la prohibition, Selma ne s’aventure pas trop en prêtant à Hoover des intentions d’assassinats. Ce qui est sur, c’est qu’il tenta de le discréditer en tant que figure morale. Dans Selma est évoqué l’affaire où le prêcheur est questionné par sa femme qui a reçu une lettre de dénonciation accusant King d’être un adultère. David Oyelowo, saisissant de justesse, n’a alors pas l’attitude de quelqu’un de totalement convaincu lorsqu’il nie ses relations extraconjugales. Bien que rien n’ait vraiment été prouvé en ce sens, la bonne idée de Selma est de ne pas y répondre parce qu’au final, on s’en moque. Martin Luther King fut un grand homme qui s’y ce n’était pas celle-là avait certainement des faiblesses. Cela ne fait que le rendre plus humains face au cynisme d’un être amoral comme Hoover.

    Selma, sortira le 11 mars 2015 dans les salles françaises. Ne manquez pas cette belle épopée humaine portée par des acteurs géniaux et un scénario complexe laissant à chacun sa juste place et son propre rôle. On n’a rarement vu une biographie d’homme célèbre prendre autant la peine de laisser de la place à ses seconds couteaux. C’est que Luther King ne fut que le fer de lance d’une évolution inexorable ce que compris tardivement et à son corps défendant, le président Hoover. Preuve s’il en est que l’on obtient rien en attendant, inactif, que le ciel veuille bien nous le donner. Seule la lutte a permis aux damnés de la terre de Selma de s’élever davantage.

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    Stephenballade
    Stephenballade

    395 abonnés 1 237 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 janvier 2016
    Selma, ça vous dit quelque chose ? Vous allez me dire que oui, que c’est le titre du film. Oui, certes mais non. Je vous parle de la ville… Non, ça ne vous dit rien ? Et si je vous dis l’Edmund Pettus Bridge ? Toujours rien ? Allons allons, réfléchissez… Bon ok, alors si je vous dis Martin Luther King ? Aaah tout de suite ça va mieux, hein… ben vous êtes comme moi : instruits, mais sans plus, les souvenirs de l’éducation nationale étant loin. Eh bien sachez que la ville de Selma a été le théâtre d’une grande bataille que cet homme mena pour faire respecter les droits civiques des noirs aux Etats-Unis. Cet homme, lauréat du Prix Nobel de la paix en 1964 pour sa lutte pacifiste en faveur du peuple noir américain, est une figure incontournable concernant ses semblables, dans la lignée de Lincoln (personnage traité tout récemment pas Steven Spielberg en 2012) et de Malcolm X (personnage évoqué par Spike Lee en 1993). Oui, Martin Luther King est une grande figure clérico-politique, assassiné un 4 avril 1968, alors qu’il n’avait que 39 ans. Pour interpréter un homme de cette envergure et à l’immense charisme, il fallait un acteur qui se donne à fond. Cet acteur se nomme David Oyelowo et sa prestation est tout bonnement exceptionnelle. Non seulement il a pris les attitudes de l’homme, mais aussi sa diction (on remarquera d'ailleurs l'immense qualité des dialogues). Pire : il ne joue pas le rôle, il en est habité. Totalement concerné et impliqué, il donne force et aura à son personnage, avec beaucoup d’intensité et de dignité, sans jamais en faire trop. Bien qu’il porte tout le film sur les épaules, l’ensemble du casting est lui aussi parfait, tant et si bien que "Selma", à des années lumières des films à grand spectacle, suscite bien des émotions. Chers lecteurs, chères lectrices, pour ceux qui ont vu "Mississippi burning", vous vous souvenez sans doute des états d’âme de fou par lesquels vous êtes passés. Ici, il en sera de même : vous passerez de l’état de désolation à celui de la colère, pour ne pas dire la rage, ou pire la haine, en passant par le sentiment de honte, de furieuse révolte, car nous ne pouvons qu’être scandalisés par ce dont est capable l’être humain, mais aussi par l’attentisme des grands dirigeants politiques. Car certaines scènes sont dures à regarder, tant il y a de la violence de la part des blancs vis à vis de la communauté noire. C’est carrément impensable, insupportable, impardonnable. Mais c’est aussi ce panel d’émotions que nous attendons du cinéma. Et pour cela, je crois qu’on peut féliciter la réalisatrice Ava DuVernay, qui signe ici une réalisation certes assez classique mais impeccable, fidèle au déroulement des faits, en faisant preuve d’une grande rigueur, alors que s'attaquer à un tel sujet est un sacré pari si on considère de quelle manière ce pasteur a inscrit son nom dans la postérité. Rien n’a été oublié : les brimades de l’homme blanc, jusqu’au fonctionnement des hautes sphères politiques (jusqu'au Bureau Ovale), en passant par les agissements de la police et par une justice à deux vitesses. Le résultat fait que le spectateur ne peut qu’adhérer complètement à cette cause, une cause qui n’est qu’un pan de la vie de Martin Luther King, mais une cause qui semblait être la vraie raison de vivre de ce révérend, une cause qui n’est qu’un pan de l’Histoire parmi tant d'autres. De plus, "Selma" a été argumenté par des images d’archives, intégrées au triste épisode du pont Edmund Pettus, pour appuyer la véracité du propos, ce qui en fait une œuvre qui pourra être intégrée dans le cursus scolaire dans le cadre du programme relatif à cette période. Car non seulement ce film est très immersif, mais en plus il est instructif, et je pense sincèrement qu’il aurait mérité pleinement son Oscar comme meilleur film. C’est donc sans aucun ennui qu’on arrivera au générique de fin, lequel a la riche idée de nous présenter une galerie de photos du film, dont on appréciera la qualité des clichés, et qui nous fera prendre la mesure de l’implication de chacun des acteurs, qu’il soit un grand nom ou un simple figurant. Je trouve seulement dommage que ce diaporama soit accompagné d’un titre R’n’B, pas vraiment en concordance avec l’époque, bien qu’il comporte quelques notes de gospel. Nul doute que "Selma" est devenu et restera une réalisation majeure de la réalisatrice Ava DuVernay. En tout cas, c’est un film à découvrir absolument, ne serait-ce que pour se rappeler…
    Neissier
    Neissier

    1 abonné 99 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 mars 2015
    Film historique poignant à montrer a l'ecole. il ne se concentre pas sur la vie de King mais sur une periode historique pour la vie des noirs americains. le film est porté par un tres bon casting
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 11 mai 2015
    Loin de nous proposer une biographie complète sur Martin Luther king avec son célèbre discours "I Have A Dream", Loin de sa jeunesse et de sa mort, ce film ne propose qu'une courte période de sa vie, à Selma en Alabama, où il va obtenir le droit de vote pour les noirs. Super ! Deux heures assez longuet pour un même thème avec de nombreuses marches et affrontements. On ne voit que de gentils noirs face à de mauvais blancs, et pour seul conclusion : on veut que les noirs soient égaux aux blancs. Bref, on aura connu largement mieux en Biopic et je ne retiendrai pas celui-ci.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 19 janvier 2015
    "De Selma à Ferguson, une histoire en noir et blanc ? - ??½

    Pour garantir le droit de vote à tous les citoyens, le Dr Martin Luther King mène une dangereuse et terrifiante campagne s’achevant par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote en 1965.

    Selma_afficheÀ la lueur des récents et tragiques événements de Ferguson, cet épisode capital de l’histoire américaine dans la lutte pour les droits civiques des populations afro-américaines revêt un intérêt tout particulier. Il est utile de se rappeler que cette époque où les plus grands hommes politiques et orateurs du siècle ont véritablement mis leur vie dans leurs combats ne s’est déroulée qu’il y a de ça cinquante ans et que la liberté de chacun, pour ses droits et ses libertés, est un bien fragile.

    Après un Mandela très décevant, s’attaquer au mythe Martin Luther King est une entreprise bien téméraire. On peut donc mettre en avant le courage d’Ava DuVernay, qui réussit en partie ce pari risqué. Alors certes les discours du grand orateur se suffisent à eux mêmes dans leur force, leur vigueur et leur fougue, mais David Oyelowo arrive à dissiper nos craintes en refusant la ressemblance à tout prix mais en préférant une incarnation toute personnelle au héros. Après Interstellar et avant A most violent year (L’année de toutes les violences), l’acteur britannique s’impose véritablement comme un des interprètes à suivre dans les années à venir. Discutables sur bien d’autres points, le scénario nous dépeint le pasteur dans ses forces, ses faiblesses et ses doutes. Il restitue aussi très justement la place essentielle de son entourage dans ses combats. Certaines scènes, très fortes, prennent véritablement le spectateur aux tripes, comme dans les scènes où Luther King harangue la foule.

    Mais Ava DuVernay sombre malheureusement tout aussi facilement dans les facilités cinématographiques de la caricature. Le shérif Jim Clark est gros, laid, très très méchant et ne quitte jamais son sourire sadique, le gouverneur George Wallace est aussi peu crédible que l’accent surjoué de son interprète Tim Roth et le président Lyndon B. Johnson (Tom Wilkinson) est pleutre, vulgaire et on a du mal à imaginer un président américain prononcer de telles bordées d’injures dans le bureau ovale… Pour appuyer encore un peu plus le trait, la réalisatrice use et abuse des ralentis à n’en plus finir sur les brutalités policières. Cette histoire de Selma est assez forte en elle-même, nul besoin d’aller rajouter ces effets tire-larmes.

    Enfin, on se demande l’intérêt de la présence de certains personnages comme Annie Lee Cooper, qu’on ne peut expliquer que par la qualité de coproductrice de son interprète Oprah Winfrey. D’autres sont véritablement sabordés par le scénario de Paul Webb, comme Malcolm X, pomme de discorde entre Martin Luther King et sa femme Coretta (jouée par la transparente Carmen Ejogo), disparaissant aussi vite qu’il est apparu sans davantage d’explication."
    BeatJunky
    BeatJunky

    149 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 avril 2015
    Comment ne pas apprécier ce film sur ce moment d'Histoire à connaître et à faire connaître. Tout d'abord parce que c'est filmé impeccablement, peut être d'une façon trop classique diront certains... Peut être mais ça n'empêche pas le film d'atteindre son but à savoir nous montrer ce que les Afro-Américains ont dû subir malgré les lois qui devaient rendre leur quotidien plus "vivable". En effet, certains états ont eu beaucoup de mal à faire appliquer ces lois à cause de pourri comme ce George Wallace (excellent Tim Roth!) et ce film nous donne l'occasion de voir comment Martin Luther King a dû se débrouiller pour justement faire appliquer ces lois à sa façon, sans violence face à la majorité des Blancs qui pouvaient presque légitimement l'utiliser justement. Situation inconfortable pour Luther King qu'on suit essayer de se faire entendre avec ses moyens (la parole!) par le pouvoir et le président Johnson (également très bon Tom Wilkinson) Ensuite, cela nous donne l'occasion de connaître ce personnage historique, sa personnalité, son intimité etc... De ce côté là, Oyewolo est excellent, il incarne parfaitement le Doc! Au final, un film important qui se suit facilement et prend aux tripes. J'ai d'ailleurs été surpris de m'apercevoir le peu de récompenses qu'il aura raflé cette année... meilleure chanson aux Golden Globes et aux Oscars, c'est bien peu pour un film si important.
    Julien D
    Julien D

    1 196 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 mars 2015
    Date importante dans la lutte des droits civiques, la marche de Selma en mars 1965 a réuni de nombreuses hautes personnalités du mouvement égalitariste. Parmi eux, c’est uniquement sur Martin Luther King que le scénario va se concentrer. Malcolm X, lui, ne fera qu’un court passage avant que son assassinat ne soit que vaguement évoqué. Cet exemple est purement anecdotique mais révèle bien les deux principaux problèmes de ce film, à savoir des personnages secondaires sous-traités et des ellipses maladroites qui auraient pu être corrigées en datant les rapports du FBI faisant office de structure narrative. Premier long-métrage d’Ava DuVernay, Selma n’est donc pas le biopic du célèbre pasteur que l’on attendait, et que ses enfants empêchent de se faire à grands coups de procès, mais bien une reconstitution d’un évènement qui prend le parti-pris de se focaliser sur les débats qu’a pu avoir King avec, d’un côté, les militants locaux et, d’autre part, le président Johnson. Un traitement qui ne pouvait aboutir qu’à un film bavard, heureusement entrecoupé de scènes de manifestations sources de tension dramatique et de violence. Filmée avec un académisme pesant, cette histoire, dont les protagonistes sont mal introduits (Oprah Winfrey, qui incarne pourtant la femme à l’origine de la revendication du droit de vote des noirs, n’a que deux lignes de dialogues, et l’on ignore, entre autres, qui sont les acolytes de King ou encore quel poste tient le personnage interprété par Giovanni Ribisi à la Maison Blanche), s’inscrit dans la vague de films récemment dédiés à l’affranchissement de la communauté afro-américaine, tous réalisés avec une certaine bien-pensance frileuse de montrer la ségrégation dans ce qu’elle a pu avoir de plus tragique (La couleur des sentiments, Le majordome…). La prestation de David Oyelowo (qui d’ailleurs apparaissait dans les deux films précédemment cités) dans la peau de Martin Luther King est parfaitement convaincante, tout particulièrement lors de son discours de fin qui fait office de climax de pathos, mais le jeu le plus étonnant est celui de Tim Roth qui, en poussant à fond le caractère hautain de George Wallace, en fait un individu profondément méprisable. Au final, on regrette que ce film n’ait pas été réalisé par un cinéaste plus expérimenté et radical, tel que Sike Lee qui, 20 ans après son Malcolm X, aurait pu nous livrer un regard moins consensuel sur les faits.
    vincenzobino
    vincenzobino

    114 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mars 2015
    Il était temps! Temps qu'un film sur la marche de Selma soit enfin mis en scène. Et quel film!!!
    Plus de 20 ans après l'extraordinaire Malcolm X de Spike Lee, la réalisatrice Ava Duvernay, inconnue jusqu'aux Oscars (j'y reviendrai plus loin) nous gratifie d'un véritable plaidoyer pour les droits raciaux équitables en rendant hommage au prix Nobel de la Paix 1964 tout en égratignant une certaine politique.

    La réception et acceptation du prix constitue la scène d'ouverture et, sitôt cette introduction passée, on se retrouve directement dans la brutalité engendrée par la ségrégation et tout le processus menant à la marche de Selma est alors entrepris, processus tant familial, syndical que politique (cette dernière jouant un important rôle et Johnson est, après le Majordome, à nouveau mis à mal).
    Si l'on était pointilleux, on pourrait reprocher quelques longueurs par ci par là, mais elles sont compensées par des séquences fortes (parfois brutales sans atteindre la violence extrême de Mississippi Burning), un casting haut en couleurs (David Oyelowo exceptionnel et je ne peux comprendre sa non nomination, Tom Wilkinson brillant Johnson et Carmen Ejogo magnifique Mme King. De nombreuses autres stars font également une apparition, parfois brève) et surtout une BO 5* (notamment le générique de fin avec l'oscarisé Glory et un chant gospel qui prend aux tripes). A recommander vivement...

    PS : hallucinant que Selma n'ait reçu que 2 nominations. Après l'affront infligé au majordome carrément oublié l'année dernière, ça fait beaucoup...
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