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    Selma
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    234 critiques spectateurs

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    islander29
    islander29

    864 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 mars 2015
    Même si le film a des longueurs notamment la première heure et demie (on est un peu dans des discussions, des débats, des dialogues à la JFK de Oliver Stone), je dois avouer qu'il retrace une étape importante voire majeure dans la vie de Martin Luther King ,là où il devient leader et revendique l'égalité blancs noirs lors du vote républicain.....C'est plutôt bien écrit, et détaillé, avec un point de vue sur le soutien important que la femme du leader politique lui apporta......Peu de seconds rôles, mais importants comme le gouverneur de l'Alabama (Tim Roth) ? ou le président des états unis durant les années 64, 65.......J'ai plutôt apprécié l'éclairage politique du film, ni trop profond, ni trop évasif et le film subtilement parvient à nous dévoiler M L King autant sur la personne humaine, que sur l'homme politique.....enfin le film est le plus intéressant dans la dernière demie heure, où l'on passe à l'action, avec de beaux extérieurs d'époque (les voitures sont magnifiques, les rues ensoleillées).....Quant à la fin elle nous vaut un discours qui fait venir les larmes par son authenticité , son combat et son émotion......C'est un film relativement difficile mais qui se révèle humaniste, juste et profond.....A vous de voir......
    selenie
    selenie

    6 250 abonnés 6 184 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mars 2015
    Le film a reçu le soutien de producteur de poids comme Brad Pitt (déjà producteur de "12 years a slave" de Steve McQueen) et surtout de Oprah Winfrey, très investie elle joue également un des personnages. Qui pour Martin Luther King ?! Le choix se porte heureusement sur l'excellent David Oyelowo déjà vu récemment dans "Interstellar" et "A most violent year". Tourné sur les lieux même des faits la réalisatrice a su faire une oeuvre didactique sans en faire un plaidoyer larmoyant. Pas de pathos superflu mais juste un film touchant et juste sur des évènements terrifiants. Le scénario est en cela parfaitement écrits, montrant les faits de manifestation mais aussi montrant les coulisses plus politiques des choix de chacun. Un film historique à voir et à conseiller !
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 12 mars 2015
    La mise en scène est loin d'être une réussite me concernant, mais le thème est intéressant et voilà enfin un film sur Martin Luther King (sa seul apparition dans un film auparavant datait seulement de 2013 dans "Le Majordome"). J'avais lu plusieurs critiques disant que le film était trop cliché, mais moi j'ai été au contraire plutôt agréablement surpris sur ce point. On ne montre pas que les bons cotés de King mais aussi les mauvais spoiler: (le fait qu'il soit un mari infidèle par exemple)
    , et tous les blancs ne sont pas montrés comme des gros racistes (même si évidemment il y en a pleins, dont certains gros clichés il faut bien l'admettre, mais c'est complètement justifié à mon sens vu le sujet du film). Sinon c'est dommage que certains personnages secondaires pas particulièrement intéressants soient inutilement mis en avant, tandis que d'autres se contentent d'un petit caméo spoiler: (Malcolm X notamment)
    plutôt que d'être développés plus longuement.
    schemaman
    schemaman

    17 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 mars 2015
    La réalisatrice Ava Du Vernay a su par bonheur éviter la caricature en nous épargnant le "I have a dream". Le film est à cette image : un biopic qui n'en est pas tout à fait un, fin et élégant. Et cela est aussi une bonne surprise. plutôt fin. Véritable leçon d'humanité, le film devrait servir de support aux futurs cours d'éducation civique. La lutte pour l'application du droit de vote des noirs aux États-Unis (Selma - 1965) étant à rapprocher de celle pour les droits des femmes (67 - 70) après l'obtention du droit de vote (1944). En plus violent aux U.S.A... David Oyelowo (MLK - Martin Luther King) est excellent comme tant d'autres acteurs dans ce film qui ont du vivre cette aventure comme un devoir de mémoire. Carmen Ejogo (Mme King) est belle : elle crée l'image dans tous les plans où elle est présente. Les faits rapportés méritent un 5/5 et la réalisation est impeccable (on peut parler d'une finesse et d'une sensibilité similaire à celle de Timbuktu) mais l'habituelle caricature des bons et des méchants, des doutes, des humbles et des puissants du cinéma américain fait baisser cette note. Il n'en est pas moins clair que la recommandation à voir ce film est totale.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 12 mars 2015
    Selma brosse le portrait de Martin Luther King Jr et en filigrane celui de la lutte pour les droits civiques. Cependant, la force de ce film réside dans le fait qu'il ne s'agit pas d'un véritable biopic. La réalisatrice, Ava DuVernay a choisi de porter son regard sur les Marches de Selma à Montgomery en 1965 qui ont été l'apogée de cette lutte et qui ont permis aux noirs de pouvoir enfin voter. Ainsi, elle nous présente cette homme "comme les autres" mais à l'abnégation et au courage extraordinaire joué par un David Oyelowo éloquent et charismatique. Elle nous montre les sacrifices que sa femme a du accomplir et le harcèlement téléphonique qu'elle a du subir chaque jour. Elle nous dissèque ce mouvement en nous présentant ces acteurs anonymes et célèbres. Elle montre le rôle important que les femmes ont joués dans ce combat. Elle rappelle les manifestants brutalisés, les innocents assassinés ce qui fait écho aux récents meurtres racistes qui ont secoué l'Amérique. Elle met en lumière la haine et la racisme qui animaient certains politiciens blancs. Elle dresse également le portrait ambigu du Président Johnson, politicien retors et habile. Elle réussit un film émouvant et pédagogique qui rappelle à ceux qui l'auraient oublié l'importance de cette lutte. Elle montre au-delà de la personne même du Docteur King, la volonté et le courage de ces femmes et de ces hommes de toutes couleurs qui ont menés ce combat pacifique pour l'égalité au péril de leur vies. Un drame qui parfois se mu en thriller et qui présente des scènes chocs comme l'explosion de l’Église au début du film. Un grand film à voir et à revoir et qui peut être, espérons le, servira à éclairer le futur !
    Jorik V
    Jorik V

    1 272 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 mars 2015
    Dans une période proche mais passée où les biopics de toutes sortes sont devenus immensément à la mode pour finalement devenir un genre qui n’attire plus depuis quelques années, on s’étonne que Martin Luther King n’ait pas eu le sien à l’instar de son compatriote plus belliqueux Malcolm X ou le pacifiste Nelson Mandela en Afrique du Sud. Peut-être que la légende effraie. Ou peut-être que d’autres formes semblent plus adaptées pour dresser le portrait d’un grand homme. C’est ici le cas, où les marches pour l’application du droit de vote dans le Sud ségrégationniste à Selma en Alabama permettent à la réalisatrice Ava DuVernay de croquer l’homme durant une période charnière de sa vie.

    Au vu du résultat, peut-être qu’un immense et grand biopic quatre étoiles, aurait été plus indiqué. Car « Selma » ne rate pas son sujet, brillamment traité, mais il passe à côté du portrait de cet homme qui a tant fait pour faire avancer l’égalité raciale. David Oyelowo l’incarne magistralement avec ses doutes et ses fêlures sans chercher la prestation qui se voit à tout prix, ce qui explique peut-être son absence aux Oscars. Et cela n’a rien à voir avec un quelconque boycott des minorités lors de la cérémonie.

    Le long-métrage est classique et scolaire mais retrace de façon limpide ce fait divers tragique qui a permis le vote effectif des Noirs dans ces Etats du Sud encore marqués par le racisme et l’esclavage. Mais là où la réalisatrice est la plus percutante c’est dans les scènes de rixes et de manifestations où des Noirs se font tabassés par les forces de l’ordre. Elles déchirent le cœur sans pour autant se vautrer dans un pathos de mauvais aloi. Tout comme le sont les cinq dernières minutes qui annoncent la suite des évènements de façon subtile avec de vraies images d’archives. Un film nécessaire pour la mémoire collective à défaut d’être totalement passionnant. Et LE film sur le Dr. King est encore à faire !
    MaxLaMenace89
    MaxLaMenace89

    61 abonnés 282 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 mars 2015
    Rappel cintré d'un moment uniforme de l'Histoire américaine, Selma s'accapare la figure mythique de Martin Luther King non pas pour offrir une grande dramatisation élémentaire, mais plutôt se concentrer sur une prière intime, idéalisée, le genou à terre et le regard levé. Sobrement joué par Oyelowo, King est ici une idole propre, ses failles colmatées, ses intentions calibrées, navire porteur de multiples protagonistes qui malheureusement s'épargnent toute consistance. Mais malgré sa bienveillance didactique évidente, le film livre formellement parlant un peu plus de solidité, de la photo léchée aux soins décalés du cadre traduisant les doutes temporaires du personnage principal, le dispositif allant jusqu'à épouser à quelques occasions le motif de la surveillance et du document. Dommage que les idées de la réalisatrice ne transcendent jamais le sujet, la nécessité assumée troublant la passion mais pas la vibration. Lutte civique sommaire, Selma demeure un biopic propre, sincère et sans prétention vulgaire, tantôt touchant, tantôt soporifique, auquel manque du souffle et des ombres pour adéquatement faire rugir cette gloire mère de l'Amérique contemporaine.
    Lartimour
    Lartimour

    11 abonnés 83 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 mars 2015
    Ce film retrace la lutte de Martin Luther King pour faire adopter une loi assurant le droit vote aux noirs américains.
    La chronologie est un peu confuse, mais c'est un film, pas un documentaire.
    L'alternance de gros plans et de plans plus larges pour les scènes de marches et de violences est intéressante, même si la réalisatrice a pris le partie de nous apitoyer sur certaines scènes.
    Jérémy J
    Jérémy J

    30 abonnés 653 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mars 2015
    un bon film, bien réalisé David Oyelowo y joue bien. Tim Roth lui est vraiment très bon dans son rôle. L'histoire est vraiment très touchante et même si le film mérite un peu moins d'un 4/5, rien que pour les fait il mérite d'être vu, surtout en cette période. .. Une leçon d'humanité.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 11 mars 2015
    Quel film ! Parfaitement scénarisé, les acteurs jouent admirablement bien, j'étais un peu sceptique à l'idée de voir incarner Martin Luther King par un acteur plutôt méconnu du grand écran, et bien ses efforts pour entrer dans la peau du personnage ont porté ses fruits: il est bluffant et a réussi à retranscrire avec brio toute l'intensité inhérente à cette icône luttant pour le droit des Noirs
    Mise à part la performance des acteurs, le long métrage est poignant de bout en bout, d"autant plus qu'il est calqué sur la réalité de ces évènements, ce qui lui donne une dimension encore plus intense.

    Pour la première fois depuis longtemps, j'ai applaudi au cinéma
    Simso
    Simso

    14 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 mars 2015
    un rythme inegal qui se contente de nous surprendre par des images fortes. au dela de la force du sujet le rythme est lent.
    LBDC
    LBDC

    105 abonnés 297 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mars 2015
    (...) Pour traiter de ce sujet historique, Ava DuVernay passe en revue de manière chronologique plusieurs dates clés. Comme le 18 février 1965, jour du décès d’un diacre de 26 ans, Jimmie Lee Jackson, après l’attaque des marcheurs dans la ville de Marion (Alabama) par la police. Entre ces événements décisifs la réalisatrice développe les différents rapports et conflits nés en interne durant cette période. Principalement avec le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC, Comité de coordination non violent des étudiants, fondé en 1960), déjà en place à Selma. Mais également avec Malcolm X (Nigél Thatch) qui rencontra Coretta Scott King (Carmen Ejogo), épouse de King, tandis que ce dernier était en garde à vue, ou encore avec le président Johnson (Tom Wilkinson) dont les relations avec le pasteur seront souvent tendus. Cependant SELMA offre avant tout un regard important sur l’utilisation des médias. Car c’est bien la présence des caméras des journalistes qui est essentielle, selon le pasteur King, pour faire avancer son combat sans violence. C’est là qu’Ava DuVernay dévoile une intelligence de mise en scène, dans sa façon d’aborder les différentes actions, dont plusieurs marches (principalement celle du 18 février à Marion puis celle du 7 mars à Selma), selon la présence où non des journalistes. Sans les caméras, l’horreur, la peur et la violence prévalent tandis que les manifestants de Marion subissent l’attaque de la police. Par la suite un sentiment d’espoir (notamment par la bonne utilisation de la musique) se fait ressentir bien que les manifestants soient repoussés et traqués comme des bêtes sur le pont Edmund Pettus, à l’extérieur de la ville, lors de la première des trois marches de Selma à Montgomery, par les forces de l’ordre à coup de matraques et de gaz lacrymogène. Cette fois les caméras sont là, et 70 millions d’américains (nous avec) restent sous le choc et avec un sentiment de dégoût. Une séquence magistrale où viennent se greffer des images d’archives, qui laissent sans voix (...

    L'intégralité de notre critique, sur Le Blog du Cinéma
    Pondycherri
    Pondycherri

    18 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 mars 2015
    Excellent film sur Martin Luther King et son combat pour l'obtention du droit de vote des noirs. Le film se concentre donc sur la marche entre Selma et Montgomery, une marche qui aura eu un grand retentissement ainsi que l'aboutissement d'un combat pour l'égalité et la liberté.
    tifdel13
    tifdel13

    87 abonnés 491 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mars 2015
    Incroyable mais vrai, Selma est le premier film à s’intéresser à Martin Luther King depuis sa mort*. Mais plutôt que de retracer la vie du pasteur, Ava DuVernay préfère se centrer sur l’impact de sa présence lors des marches allant de Selma à Montgomery en 1955. Des marches organisées par les activistes des droits civiques dans le but d’obtenir le droit de vote qui était alors dénié à une forte majorité de citoyens afro-américains. Résultat ? Plus qu’un biopic ordinaire, Selma est une véritable leçon d’histoire, un film scandaleusement ignoré aux Oscars et à ne surtout pas rater**.
    En admiration mais jamais dans l’adoration envers son héros, Ana DuVernay dresse un portrait très humain de Martin Luther King. Incarné par David Oyelowo dont la prestation charismatique aurait bien mérité d’être citée aux Oscars, le militant est ici un homme fatigué par son dur combat. L’icône s’efface également pour laisser place à un...

    Venez découvrir ma critique dans son intégralité et en avant-première sur mon site ScreenReview !
    Robin M
    Robin M

    70 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mars 2015
    Selma s’inscrit dans l’appropriation par le cinéma américain de la montée en puissance de la communauté afro-américaine. Dernière-née, elle nourrit ce besoin nouveau de raconter l’émergence politique et sociale d’une partie des dominés. Toutes ces œuvres s’axent autour de personnages clés, souvent réels, qui amorcent un processus égalitaire et/ou dénonciateur : l’esclave vengeur (Django dans Django Unchained de Tarantino), le noir asservi (Salomon Northup dans 12 years a slave de McQueen), le politicien blanc décisionnaire (Lincoln dans Lincoln de Spielberg), le domestique noir (Cecil Gaines dans Le Majordome de Daniels), la victime latente du racisme (Oscar Grant dans Fruitvale Station de Ryan Coogler). Rarement réussies, ces œuvres tombaient soit dans un misérabilisme manichéen soit dans un sentimentalisme bien-pensant en réalisant plutôt des hagiographies stéréotypées. En s’attaquant à une figure aussi emblématique que Martin Luther King, Ava Duvernay aurait pu tomber avec eux dans la fadaise historico-politique. Elle parvient à donner corps à une œuvre qui prend le parti-pris, ingénieux, de ne pas traiter d’un homme dans sa globalité, mais plutôt de leur regarder agir sur le terrain autour d’un évènement précis : les manifestations réprimées dramatiquement à Selma en Alabama en 1965 qui débouchèrent sur l’acquisition – ou plutôt l’affirmation – d’un droit de vote non-restrictif pour les Noirs.

    En effet, Ava Duvernay refuse de mettre en scène une hagiographie autour de la figure de Martin Luther King (David Oyelowo). Elle s’intéresse à l’homme derrière le mythe en traduisant à l’écran ses doutes et ses tensions internes. Martin Luther King est présenté comme un leader en construction qui acquiert une stature internationale par le Prix Nobel de la Paix en 1964 qui ouvre le récit de Selma. Il n’est leader que par l’appui médiatique qui lui offre une prépondérance dans la gestion de la cause. Une position pourtant contestée à l’intérieur même du pays par d’autres figures majeures comme Malcolm X (qui l’accuse d’être à la botte des blancs) ou d’autres activistes – notamment de terrain – comme la SNCC, Student Nonviolent Coordination Committee, qui reproche à Martin Luther King de se servir du local, puis de l’abandonner, pour des raisons politiques. Dans ce contexte, Martin Luther King apparaît comme un individu tiraillé entre sa figure privée (père de famille, mari) et sa figure publique (un prêcheur politisé). Cependant, la réalisatrice américaine ne parvient pas à pleinement « créer » un Martin Luther King de l’intime en enfermant sa lutte intérieure dans des élucubrations trop écrites n’arrivant pas à différencier un homme en représentation d’un homme simple.

    Néanmoins de cette dualité morale, Ava Duvernay tire l’image d’un homme rationnel, touché par les morts (les « lost ») de la cause, qui fait d’abord passer l’idéologie non-violente sur la réussite possible de son projet politique (comme leur de la deuxième tentative de passage du Edmind Pettus Bridge) et ensuite le collectif sur l’individuel (le délitement de son couple, les divisions internes). Sans tomber dans le film choral, la réalisatrice dresse alors, par des courts apartés, le portrait d’une communauté noire qui illustre les inégalités que pointent du doigts Martin Luther King : les restrictions de vote (Annie Lee Cooper – Oprah Winfrey), la répression policière (Jimmie Lee Jackson – Keith Stanfield) et même la violence envers les « nègres blancs » (James Reeb, pasteur de Boston – Jeremy Strong). Elle dresse ains le portrait de plusieurs trajectoires humaines qui s’axent autour d’un Martin Luther King rassembleur.

    L’autre intérêt de Selma – qui aurait pu d’ailleurs être plus creusé – est d’inscrire Martin Luther King au sein d’un jeu politique où se confrontent des entités précises sur plusieurs échelles. De l’échelle locale de Selma où le Shérif Clark et le Gouverneur Wallace font régner la ségrégation à celle fédérale où le Président Johnson cherche le compromis avec le Mouvement des Droits Civiques, Ava Duvernay fait – à la manière du Lincoln de Spielberg – du combat social un combat de politiciens. Elle montre ainsi avec une certaine habilité le rôle que chaque individu peut jouer aux différents échelons de la ségrégation : du guichetier « entrepreneur de moral » (qui selon Alexis Spire cherche, par loyalisme à l’institution – ici sudiste – à maintenir l’ordre social qu’ils pensent être « juste ») au Président des Etats-Unis en passant par les simples manifestants lambda. Elle dresse ainsi le portrait d’une cosmogonie d’agents sociaux qui restent, dans la logique des années 1960, tributaires de la toute-puissance des médias. « Il faut du spectaculaire » prononce Martin Luther King pour que Selma passe d’une simple bourgade de l’Alabama au symbole même de la lutte des Noirs pour le droit de vote.

    Cette notion de « spectaculaire », Ava Duvernay parvient à l’amener également avec sa mise en scène. Privilégiant les plans serrés, elle filme ses protagonistes – quelle que soit leur importance scénaristique – comme des figures bibliques dans lesquelles les visages deviennent des paysages mentaux marqués par la peur, l’appréhension et touchés dans la chair par la violence du racisme. La réalisatrice saisit également, avec maîtrise, les scènes de violence. En effet si elle tire vers une esthétisation marquée par des ralentis, c’est pour marquer avec vivacité en quelques instants et ainsi imprimer sur la rétine de son spectateur les images de Selma avec la même force que les contemporains désarçonnés dans leur quotidien par l’immédiateté et la dureté de la réalité. Elle ose montrer l’horreur d’évènements violents de l’histoire américaine là où, par pur moralisme, Lee Daniels et son Majordome la cachaient. Néanmoins, la réalisatrice pêche – par orgueil et sentimentalisme – en ajoutant une musique niaiseuse à chaque moment où elle tente d’insuffler de l’émotion. Au lieu de la créer, elle l’appuie avec redondance donnant parfois l’impression de vouloir mener son spectateur à la baguette.

    Selma parvient à porter son sujet sans tomber dans le sentimentalisme que laissait penser la mise en place d’un tel projet. Ava Duvernay livre une œuvre convaincante qui fait écho, de manière dramatique, avec les évènements récents de Ferguson. L’œuvre s’inscrit ainsi comme le miroir de la société américaine actuelle toujours marquée par une certaine ségrégation raciale.
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