Comme il en va souvent des cinéastes européens de passage à Hollywood, les travaux américains de ces derniers ne reflètent pas très bien la qualité qui les caractérise. Si le norvégien, Tommy Wirkola, n’est pas un homme très reconnu, il est tout de même considéré comme un cinéaste fun au style très personnel, en référence à des films tels que Hellfjord ou Dead Snow. Le réalisateur s’attaque ici à une revisite funky du célèbre conte pour enfants, Hansel et Gretel. Tout le monde se souvient de ces deux moutards, frère et sœur, perdus dans les bois, découvrant une maison en sucre et finalement confrontés à une méchante sorcière. Wirkola, partant de là, transpose à l’âge adulte le tandem, en faisant de redoutables chasseurs de sorcières, d’où le titre, qui verront leurs destins communs basculer lorsque la vérité sur leurs mésaventures d’enfances sera révélée.
L’idée est donc relativement sympathique, voire originale. Il fallait sans doute plus pour véritablement captiver un public habituer à ce genre de composition, mais pris dans le truc, le film démontre une certaine efficacité, dans certains domaines. Pas de prises de têtes, pas de morale, juste une histoire d’action façon Héroïc Fantasy qui marque de par son style gore déjà vu mille fois à ce jour. Tentant de faire du fun et moderne avec du vieux et usé, le cinéaste scandinave ne parvient qu’à faire semblant d’être un génie. Difficile d’exprimer le fond de ma pensée dans le sens ou le film ne déçoit pas, mais ne convainc pas non plus. Trop simple, trop limité durant une bonne partie des séquences qui se répètent, parfois, Hansel et sa sœur Gretel deviennent très vite des cousins germains de Van Helsing, personnage sacré d’un navet d’il n’y a pas longtemps.
Il était par ailleurs surprenant que Jeremy Renner, acteur qui monte, sur tous les fronts, choisisse de participer à un tel film, plutôt anodin dans l’univers du divertissement. Cela l’était moins du coté de la belle Gemma Arterton, actrice aux multiples talents qui peine à trouver des rôles majeurs, les frontières de la Grande Bretagne passées. Quoiqu’il en soit, si l’on ajoute aux deux personnages principaux Peter Stormare, plutôt marrant quoique dérisoire, et Famke Janssen, nulle, le film devient très vite médiatique, un bien fait inattendu pour un film de cet acabit, qui ne restera ni dans les mémoires ni dans les annales cinématographiques internationales.
Pas déplaisant mais pas non plus captivant, quelque part dans un courant à la mode qui permet aux studios de recycler de l’ancien pour en faire du neuf et vivifiant, alors que la plupart des tentatives tombent à plat. Seul véritable atout de ce Witch Hunters, sa 3D. Oui, n’étant pas foncièrement partisan du procédé, j’avoue qu’ici le travail est impressionnant, tant et si bien que l’on se pose la question de la légitimité du film, donnant clairement l’impression qu’il a été produit et réalisé dans le seul but d’être un énième film moyen en 3D, mais plus spectaculaire que la moyenne. Bref, si le film n’est pas terrible, quoique regardable, il est, à son avantage, une belle démonstration de l’utilisation de la 3D. Prenons au moins ce qu’il y a à prendre. 08/20