Que diriez vous d'un Vampires de Carpenter avec des sorcières et des effets numériques « trop cool avec la 3D et tout et tout !! » ? Bah ah la limite le grand maître himself ne renierez pas cette vision des choses, à condition bien sûr que l'amour pour la bonne série B jouissive soit alliée à un minimum de talent. Ce With Hunters, en est, hélas, totalement dépourvu. Pourtant, il y avait de quoi exploiter cet univers sombre tiré d'un conte de Grim très connut, de quoi créer une ambiance sombre (« tim burtonesque » pour résumer en deux mots trop souvent employés mais dont le sens reste rarement saisi), un méchant génial (bon ok le réalisateur a du essayer au moins, c'est déjà ça) et des séquences d'actions virtuoses dignes de Blade 2 (avec le avancées technologiques actuelles le spectacle aurait pu être bien plus consistant). Mais non, rien de tout ceci, malgré les références, à commencer par celle que j'ai cité, et tout un tas d'autres, dont une remarquablement inutile qui n'a rien à faire ici, à Batman le défi...Bref c'est « l'erreur Van Helsing » réincarnée sous une autre forme tout aussi affligeante. Jeremy Renner se la joue gros dur mais n'a pas une once de classe spontanée qui se dégage immédiatement de héros cultes comme Schwarzeneger en Terminator, Gemma Arteton rattrape un peu le coup mais l’ensemble reste d'une fadeur excessive. Les sorcières sont ridicules à souhait, car malgré de bons effets spéciaux, la partie sonore donne un aspect carrément clipesque, et la VF horrible saupoudre le tout d'une dose de kitsch à la limite de l'indigeste. L'histoire n'a pas grand intérêt, comme dans toutes les séries B de samedi soir on s'en contrefiche un peu, mais là les incohérences se placent tellement sous notre nez qu'il est difficile de fermer les yeux. Les sorcières sont trop puissantes, elles détruisent une maison si ça leur chante, mais nan, elles veulent pouvoir se transformer en humains pour s'infiltrer et capturer davantage d'enfants. Heu...vu leurs pouvoirs elles auraient plus tôt fait d'asservir la ville pour qu'elles leurs fournissent des gosses à souhait. Les révélations sur le passé d'Hansel et Gretel passent encore (même si on s'en contrefout), mais tout ce qui concerne les sorcières ne vaut rien. C'est dommage, a vu de la belle galerie de monstres que les artistes nous ont pondus. Ces créatures sont donc d'une débilité lassante. Déjà que le film présente un aspect jeux vidéo (ce qui rend bien mais dont la finalité va à rebours de l'objectif de cette production, j'y reviendrais) dans ses combats bourrés d'effets 3D très cheap mais qui justifient pour une fois l'utilisation de cette technique, on a aussi l'impression de voir nos deux protagonistes se battre contre une IA stupide (donc bien caractéristique des jeux vidéo). Et c'est là qu'on remarque que ce film est une bêtise en soi, en tant que produit de consommation. Pourquoi payer une place de ciné si c'est pour ressentir des sensations de jeux vidéo dont on ne contrôle rien et qui n'a aucune qualité propre au cinéma ? Cependant les spectateurs aiment, normal ce sont des djeuns qui vont voir ça, et même si c'est gore et bien couillu, il y a une bonne louche de teen movie qui a été rajoutée pour les appâter. Sans oublier la promesse d'une suite encore plus cool avec encore plus de sorcières à trucider avec encore plus d'armes et de gadgets...on connaît la chanson par cœur. La film fait déjà des recettes convenables et il va bien marcher, donc cette suite aura probablement lieu, engendrant ainsi plein de petits bébés marketing. Alors pourquoi une note un peu trop élevée par rapport au contenu de ma critique ? Parce que les bons défouloirs jubilatoires à tendance fantastique horreur comme Blade, la Momie, Vampires et autres, on n'en voit plus trop souvent. La nouvelle décennie ne semble laisser de place qu'aux blockbusters, entravés par des codes qui les rendent mous du bide et trop conventionnels. Les petites bouses comme ce Hansel et Gretel, si elles récoltent de l'argent, peuvent suivre deux voies : soit la saga se convertit en blockbuster, soit elle reste sur la même longueur d'onde de distraction bien grasse qui s'assume en tant que tel, et si la deuxième option est prise, on peut espérer voir la naissance d'un nouveau maître étalon, les goûts du public changeant en faveur de ces dernières, et l'investissement des studios avec.