L' insolite comédie de Bernard-Deschamps est réellement une curiosité. Pourtant ou peut-être à cause de cela, son sujet tient à trois fois rien. Le réalisateur expose la terne existence d'un fonctionnaire modeste, et le seul incident du film est la mort de la vieille tante de Monsieur Coccinelle dont on prépare les funérailles avant que, très poétiquement...elle ne ressuscite. La poésie, d'un type particulier, est d'ailleurs omniprésente dans le film auquel elle donne son ton et son caractère antinaturalistes., une poésie qui singularise les attitudes les plus anodines et, plus loin, le prosaisme généralement attaché à la condition populaire. Cette façon stylistique s'associe harmonieusement à la sympathique candeur de Monsieur Coccinelle, un brave égaré dans un monde de brutes. Car le film est aussi une caustique satire de moeurs. Coccinelle (l'indispensable Pierre Larquey) est entouré de personnages médiocres: épouse acariâtre, médecins cyniques, héritiers et commerçants avides... Toute une galerie de portraits très drôles. Dans ces conditions, on ne peut que regretter la lacune majeure du film qui est son ryhtme un peu trop mou.