Quelques années avant le succès planétaire (c'est un euphémisme en plus) de Titanic, et encore plus avant ses récents succès comme Les Infiltrés ou Inception et autres amusements avec Martin Scorsese, Leonardo DiCaprio, tout frais sorti de Quoi de neuf docteur ? et Gilbert Grape, se lance dans ce rôle qui le lancera réellement (et lui permettra de signer avec James Cameron), où il interprète le réel Jim Carroll, passionné de basket et qui, renvoyé de son école, va peu à peu sombrer dans la drogue et le crime. Adapté d'un journal intime autobiographique du personnage principal, Basketball Diaries s'élance contre la drogue, la débauche, la fragilité de l'adolescence. Et ce film trop méconnu par rapport à sa certaine qualité est avant tout l'un des meilleurs rôle de l'acteur américain, qui nous prouve réellement son talent dans cette descente aux enfers à la mise en scène glauque et pesante. Au casting, on retiendra avant tout - bien sur - Leonardo DiCaprio et aussi incroyable que cela puisse paraître, Mark Wahlberg, dans un rôle d'un des camarades dissipé de DiCaprio. Les deux hommes se retrouveront plus de dix ans plus tard sur le tournage des Infiltrés, anecdote marquante puisque ce sont sans doute les deux meilleurs rôles de Wahlberg. Le film raconte l'histoire d'un adolescent - Jim - passionné de basket avec ses trois potes et qui, après y avoir goutté, va devenir accro à la drogue. Emportant dans sa chute deux de ses amis, il est renvoyé de son établissement, mets fin à ses rêves de basketteur, plonge dans le crime mineur en commettant vol avec ses camarades et sombre surtout dans la toxicomanie. Le tout raconter sous la forme d'un journal intime écrit par Jim, le film s'appuie sur les relations qu'il entretient avec sa mère, ses camarades et ses amis qui ne peuvent que le regarder sombrer dans sa dépendance. Pas vraiment de scènes ni de répliques d'anthologie dans ce film méconnu, le tout restant sur un fil conducteur assez bien développé et des scènes de plus en plus grave, si bien qu'on a au final pitié pour Jim. On ne s'y identifie pas forcément, mais on ne peut que regarder le désastre de sa dépendance. Le tout - peut-être trop maigre - est surtout sauvé par des acteurs en grande forme, principalement DiCaprio, et un message intelligent sur la drogue (attention, ça n'a rien à voir avec Las Vegas Parano). On y voit la décadence de la jeunesse, l’incompréhension des adultes, la fragilité de notre avenir, les rêves perdus. C'est choc, c'est triste, mais on ne peut nier que ce que raconte le film est bien réel. La mise en scène de Kalvert est peut-être trop classique, mais suffisamment pesante pour laisser des traces. On regrettera cependant une histoire un peu trop bancale, pas assez de moments pouvant devenir cultes, et un final surement trop expédié. Un film de qualité, mais qui ne marque pas plus que ça.