Mikael Salomon livre avec Pluie d’enfer un bon petit métrage d’action un peu invraisemblable, sans doute, mais qui a le mérite de se dérouler dans un contexte original.
Bon premier point le casting. Celui-ci est assez prestigieux quand même (avec Freeman et Slater notamment), et le résultat est convaincant. Pour ma part je mets un bon point à Randy Quaid, bête et méchant au possible, le vrai sale type. Dans l’ensemble il n’y a pas de vrais problèmes, même si du coté de la bande à Randy Quaid il y a un léger surjeu. A noter que Minnie Driver aurait pu être vraiment la caution féminine du casting et passer à la trappe, mais au final elle est bien utilisée et s’avère intéressante. Quelques personnages ont aussi un relief plaisant, c’est surtout le cas de celui de Freeman.
Le scénario est très classique et il faut pour l’apprécier clairement apprécier le postulat de départ. Pour ma part, je trouve dommage que les idées un peu culotées ne soient pas mises au service d’une histoire un peu plus consistante. La course poursuite est dynamique, nerveuse, il y a de très bons moments, mais enfin l’ensemble reste un sous Piège de cristal aquatique ! Peu de surprises en somme.
Visuellement Pluie d’enfer est solide. La mise en scène est efficace, elle tient bien la barre du début à la fin, il y a de vrais bons passages (la course poursuite en scooter par exemple). La photographie n’est pas trop sombre. C’est vraiment la chose à craindre dans un film qui se passe entièrement dans l’obscurité et sous une pluie battante. Non, tout est lisible, et il y a une certaine atmosphère qui s’installe bienvenue. Les décors sont bons, et la reconstitution de cette ville noyée sous les eaux est assez impressionnante. Faut dire que le budget conséquent le permettait largement. Les scènes d’action sont efficaces, originales, nombreuses, de ce coté ca remplit le contrat.
Pluie d’enfer a donc des qualités qui sautent aux yeux, mais il a quand même un défaut sensible. On dirait une série B d’action, plutôt qu’un gros film hollywoodien à 70 millions ! Pour point de comparaison Die Hard 3, chef d’œuvre du film d’action, avait 90 millions, mais a utiliser sur plus de 2 heure de film, lorsque Pluie d’enfer dure 1 heure 30 sans les génériques. En clair, il y a un étrange sentiment de petitesse qui se dégage du métrage de Salomon. C’est un spectacle agréable c’est certain, avec des points positifs, mais il donne un peu l’impression de s’être reposé sur ses lauriers, de ne pas avoir vraiment envoyé la sauce. On dirait du Walter Hill plus que du McTiernan, et si ce n’est pas un problème majeur, car l’efficacité est là, c’est quand même décevant lorsqu’il y a possibilité de faire plus.