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selenie
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3,0
Publiée le 18 mars 2011
Ken Loach part à la guerre et déçoit... Le cinéaste veut dénoncer et réalise un thriller d'une banalité qui nous déçoit forcément, hésitant de bout en bout entre action (qu'il tente d'éviter), politique (trop simpliste) et émotion (facile avec un deuil)... En fait on a toujours la sensation désagréable que Loach n'est pas sur de choisir le bon film pour son propos, il a raison d'ailleurs car le thriller sur fond irakien n'est clairement pas son truc. Mieux vaut revoir "Green Zone" ! Le film n'est pas mauvais mais reste trop banal. On attendait un Ken Loach plus incisif, plus mordant dans son message alors que "Route Irish" reste un thriller efficace qu'un tacheron aurait pu faire. Dommage.
Même dans un thriller en milieu militaire, Loach revient à sa dialectique marxiste habituelle: l'exploitation de l'homme par l'homme pour l'argent. Étonnement, ce qui ressort ici, par rapport à sa filmographie habituelle n'est pas tant le cadre, du coup, mais plutôt la fin, tant le bain de feu et de sang semble se justifier, comme si Ken en avait marre de dénoncer et préférait passer à l'action à la (Klaus) Barbie. Au delà, on déplore surtout le côté excessivement didactique du scénario qui insiste bien 3 fois sur chaque ressort, pour bien être sûr que le spectateur comprenne cette histoire pourtant pas si complexe.
C'est toujours avec impatience que j'attends chaque nouveau film de Ken Loach, même si le passé récent ne m'a pas toujours apporté le même plaisir. C'est ainsi que je n'avais pas du tout aimé "it's a free world". Mais avec "Route Irish", présenté en compétition à Cannes 2010, je retrouve un grand Ken Loach et, pour moi, ce film est son meilleur depuis "Sweet Sixteen". "Route Irish" est un film sur la privatisation de la "chose" militaire. Pour ce faire, Ken Loach convoque l'histoire de 2 amis d'enfance et de la femme de l'un d'eux : en 2004, Fergus a convaincu Frankie de rejoindre son équipe de mercenaires qui combat en Irak. Frankie s'étant fait tué, Fergus ne croit pas à l'"histoire officielle" et, se sentant responsable de cette mort, il va enquêter pour savoir ce qui s'est réellement passé. Ses rapports avec Rachel, la veuve de Frankie, sont d'abord très difficiles mais ils ne peuvent qu'évoluer. "Route Irish" est un thriller (très bien fait), ce qui en fait film à part dans la filmographie de Ken Loach. On y retrouve toutefois un côté politique et un côté social, éléments toujours présents chez Ken Loach. Un film très fort !
Qu'elle a mis du temps à sortir depuis Cannes, cette Irish Road ! Et on peut comprendre pourquoi. Je me rappelle de Eva B., la critique de France Inter (dont l'émerveillement pour les films de Walt Disney est toujours touchant), qui s'était gaussée à l'époque en parlant d'un film décousu, d'un Loach qui s'était emmêlé les pédales, de son interrogation sur le pourquoi de l'Irak, etc, etc , point de vue assez consensuel dans la presse. Eh bien, pour une fois, j'en arrive presque à partager ce genre d'avis, tout au moins en référence au cinéma social que défend Ken Loach depuis toujours. Irish Road est un excellent (vraiment excellent) thriller basé sur un des travers les plus sordides de l'intervention américaine en Irak, les fameux contractors, mais de l'engagement politique de l'intellectuel de terrain il ne reste qu'une histoire d'amitié mortelle avec en toile de fond, comme un filigrane non commenté, le théâtre irakien promu quintessence du délire universel. Cette absence de discours revendiqué est-elle une timidité face à l'ampleur du sujet ? une volonté de changer de registre ? Quoi qu'il en soit, je ne suis pas certain que les sempiternels commentaires avisés aient une quelconque prise ici. Qu'on le veuille ou non, Ken Loach ça reste un humaniste obstiné et à ce titre toujours intéressant, y compris dans un univers dans lequel on ne l'attendait pas. Peut-être même d'ailleurs que la prise de risque que représente ce déplacement depuis le terrain social jusqu'à la folie irakienne fait de Irish road un de ses films les plus attachants et sans doute aussi le plus fragile.
Loach est toujours un cinéaste en colère et engagé, c'est un fait, mais il peut lui arriver de livrer un film moyen, disons pas terrible, et Road Irish appartient à cette catégorie. La sale guerre d'Irak est la toile de fond de son film, ça ne se discute pas, mais presque utilisée comme un prétexte pour un thriller classique dont la vengeance, le dégoût et la quête de vérité (quand même), sont les carburants. Cela donne un film d'une noirceur intégrale, sans émotion, et dont les personnages manquent paradoxalement de chair. L'un des problèmes de Route Irish est de venir après une flopée de fictions consacrées à cette putain de guerre et Loach n'apporte rien de neuf et se singularise même par un traitement hors cadre puisque centré sur ses effets collatéraux, quelque part du côté de Liverpool. L'aspect social est effleuré, les dialogues sont hachés avec des phrases où les "fuckin'" abondent, les rapports humains sont régis par une violence sourde, bref c'est du Loach sans humanité, efficace certes, un point c'est tout. Route Irish débouche sur une impasse narrative dont les dernières images, d'une radicalité extrême, sont assez désespérantes. Ce n'est pas encore Looking for Ken, faut pas pousser, mais on l'a un peu perdu, là, notre ami britannique.
Réaliste, à la fois sans concessions et profondément humain, Ken Loach nous scotche à l'écran. Nous suivons l'enquête au rythme du personnage principal magnifiquement interprété par Mark Womack. A voir absolument.
Depuis toujours (c'est à dire "Family life") je n'ai jamais été vraiment séduit par le cinéma de Ken Loach ; et ce n'est pas ce film qui changera mon point de vue. A la fois ambigu dans son propos et simpliste dans sa présentation, que peut-on retenir finalement de "Route Irish" ? que la guerre est détestable et qu'elle détruit les hommes qui la font et les familles qui la subissent ! mais qui conteste ça ? Faute de rigueur, Loach joue la carte de la sensiblerie en barbouillant son film d'images de blessés et de familles en lamentation. On ne s'intéresse pas vraiment aux personnages qu'il met en scène et toute cette violence nous laisse froids. Alors, il reste seulement un film d'aventures sur fond de guerre, qui se laisse voir parce que Loach a quand même du métier pour tenir son spectateur le film durant.
Ken Loach a de quoi décevoir ses fans en s'attaquer maladroitement à ce nouveau thème pourtant déjà vu souvent au cinéma qu'est la dénonciation de la situation violente en Irak en en faisant un petit mélange entre un mélodrame et un thriller. En effet, l'aspect dramatique manque d'intensité et l'intrigue est tout sauf passionnante, donc peut-être aurait-on préféré que l'enquête se fasse à Bagdad, dont on ne voit que quelques images, mais il semble que Ken Loach ne soit pas apte à nous filmer de belles scènes de guerre. Bref, l'idéal eut été un pamphlet social tel qu'il nous y a habitué avec, pour contexte, la délicate cohabitation des irakiens et des soldats occidentaux. Ce qu'on ne peut pas lui reprocher par contre, c'est de toujours s'entourer de bons acteurs même si ils sont ici confinés dans les rôles caricaturaux de la blonde potiche ou du mercenaire nerveux.
Ken Loach s'empare d'un sujet fort mais déjà vu et revu plusieurs fois. Mais au lieu d'orienter on fil vers le thriller, il tourne vers le mélodrame, ce qu'il sait si bien faire. Le scénario est classique mais bien écrit et le film doit une bonne part de sa réussite grâce à ses acteurs, d'une intensité incroyable surtout Mark Womack. Et plaisir coupable, le héros va au bout de ce qu'il entreprend et ne fait pas de quartiers. Enfin !
Même si son sujet est captivant, Ken Loach livre un thriller social sans grande originalité, avec des personnages peu attachants (Mark Womack a volontairement un petit côté Jason Statham c’est dire !), un nombre record de «fxck» qui insupporte à la longue et surtout peu de réponses aux questions soulevées par l’enquête. On a connu ce grand réalisateur plus inspiré par le passé, avec Carla’s song notamment.