Avis sur Return to Savage Beach

Return to savage beach est le dernier film d’Andy Sidaris, et c’est le premier film que je regarde de lui. Franchement, ce n’est pas un cinéma à oscar, c’est certain, mais la recette est plutôt fun, à condition d’adhérer bien sur à son style singulier.
L’interprétation n’est évidemment pas terrible. Sidaris n’a visiblement pas choisi ses acteurs en fonction de leur talent, mais surtout en fonction de leur aspect physique. C'est-à-dire tout en muscles pour les hommes (les méchants ont pour certains droit à une dérogation), et en poitrines pour les femmes (là il n’y a pas de dérogation). Alors il y a tout de même quelques têtes connues, comme Paul Logan, lequel mène une carrière pavée de gros nanars. Franchement, c’est vrai que les prestations ne sont pas géniales, mais les acteurs semblent prendre vraiment du plaisir à tourner (bon ce n’est pas non plus le bagne !), et c’est vrai que leurs plastiques (hommes ou femmes) sont assez attrayantes.
Le scénario est bien creux. Il s’agit d’un film d’aventure fort moyen, qui visiblement ne s’encombre pas de la nécessaire crédibilité. Après un début classique, le film vire à la grosse farce avec des ninjas à deux francs six sous, un sous-marin, et se termine dans un coup de théâtre qui semble vouloir imiter Mission Impossible. Au milieu des fusillades et des bastons réglementaires pour ce genre de film, il faut s’attendre à des scènes de sexe, des numéros de pole dance, la plupart du temps gratuits mais bien sympathiques. Bon, globalement le film n’est pas du tout ennuyeux, en dépit d’un rythme saccadé un peu pénible, mais il est certain qu’il faut vraiment être sensible à ce genre de cinéma, sinon je crois que ce doit-être un supplice.
Visuellement le travail n’est pas déplorable. Sidaris livre une mise en scène un peu roide, qui peine vraiment à donner de la force aux affrontements (faut dire que niveau performances martiales et maitrise du port d’arme nos super-espions ont du chômer les stages réglementaires). Coté scènes érotiques (soft attention, on ne voit rien de choquants, juste de très gros seins) c’est filmé sans beaucoup d’âme. Il se débrouille mais sans plus en fait. La photographie parait un peu plus datée que l’âge réel du film. Je ne l’ai pas trouvé très convaincante, elle ne rend pas très bien l’atmosphère des lieux. Heureusement les décors, solides pour leur part, rattrapent l’affaire. Alors évidemment comme le budget du film ne devait pas être énorme, les scènes d’action sont un peu archaïques. Maintenant Sidaris fait preuve d’une réelle générosité, il y a des idées amusantes (l’arbalète qui lance des flèches explosives par exemple), et du coup ca passe plutôt bien. Musicalement parlant, là par contre Return to savage beach ne frappe pas fort.
Bon, clairement voilà un film d’action pas très fortuné. Maintenant, malgré ses défauts, car il en a pas mal quand même, il a vraiment le mérite d’offrir autant qu’il le peut. Exotisme, action, érotisme soft, gros flingues, il n’y va pas avec le dos de la cuillère, et honnêtement, lorsque le budget manque et que le talent est en sommeil, c’est le mieux à faire. Pas ennuyant, finalement sympathique car emmené par une bande d’acteurs investis à défaut d’être bons, Return to savage beach mérite un bon 3. Léger et distrayant, excellent après une rude journée de boulot.