Les histoires de femmes géantes, c’est un sujet finalement assez fréquent (femme de 50 pieds, la pom-pom girl géante…), et Ray s’est essayé au sujet avec une pin-up.
Il signe un film qui dégage une certaine sympathie. Le casting n’est pas lumineux, mais les actrices sont jolies et les interprètes ne se prennent pas au sérieux. On se sent avec des potes, des méchants de pacotilles, des gentils bébêtes, qui s’amusent visiblement et parviennent à transmettre de leur plaisir à tourner ici, J. J. North en tête. Sa surenchère en blonde écervelée, sa manière de se dénuder innocemment, tout cela fait d’elle une héroïne gentillette et sympathique, qui apporte de la fraicheur à l’ensemble.
Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi plaisante. Si le casting se démène, l’intrigue n’est pas une grande réussite. Il y a certes de l’humour, notamment avec le rat géant, mais globalement le rythme est trop mou, la partie centrale trop redondante, et il ne se passe pas grand-chose en dehors d’un crêpage de chignon XXL. Clairement, le film avait son concept, mais ensuite le déroulé est très aléatoire, avec un intérêt limité, et une drôlerie pas assez constante pour contenter le spectateur avide de nanar. Un peu de nudité vient pimenter l’ensemble, mais j’ai trouvé le métrage un peu long, alors qu’il dure 1 heure 20, et pourtant il y avait de quoi se marrer assez pour en redemander.
Visuellement c’est fait avec peu de moyen, c’est clair. Incrustations hasardeuses, foule petite, maquettes et autres décors cartonneux, costumes assez risibles (le rat !), Ray a tourné comme d’habitude avec deux francs six sous. Maintenant, le film est coloré, il profite de quelques décors carte postale amusant, et on retrouve bien l’ambiance des tournages « Playboy », à se demander si Ray n’a pas commencé dans ce registre ! La bande son est d’ailleurs dans la même veine. Pour ma part, le film propose un style gentiment rétro et fauché, qui a son charme, même si la débrouille n’est jamais bien loin.
En conclusion, la déception concernant ce film réside dans son manque de vitalité, son humour assez discret, qui ne parviennent pas à donner assez de punch à l’ensemble. L’ennui peut vite pointer, malgré l’entrain de J. J. North et de ses collègues. 2