Nerveuse, voire hystérique, la réalisation de Danny Boyle ne me convient pas, surtout pour ce film. Impossible à se poser dirait-on, il nous balance des flux d'images saccadées, coupées, tremblantes, avec tant qu'à faire, un max de placements de produits, faut pas s'en faire Danny. Je trouve ça dommage, car cette histoire qui personnellement me touche s'en trouve altérée, sans la force qu'on aurait pu attendre. A croire que Danny avait peur qu'on s'ennuie. Mais au contraire, ce faisant, je juge qu'il a manqué d'audace et n'a pas osé nous offrir une réalisation volontairement lente, pesante, centrée sur la situation et l'émotion qui peut en ressortir, comme l'aurait fait Robert Zemeckis ou mieux Paul Thomas Anderson. Au lieu de ça, le tout est joué en une heure trente, sans vraie situation initiale et finale, trop "marketing". Pourtant, les bons points ne manquent pas étant donné que l'histoire est très bonne (pour autant que l'on décide de s'y intéresser), la bande-son est réussie et la photographie est irréprochable, sublime dans ces décors de l'ouest américain. James Franco fait une excellente prestation, le rôle lui va comme un gant. Mais encore une fois on revient aux choix de Danny Boyle et notamment ce dénouement tellement gore. Il existe la suggestion au cinéma, qui peut renvoyer autant d'émotion que de tout exposer à cru, sans distance. Je pense qu'on a compris qu'il souffrait le calvaire, suggérer ce moment aurait tout été aussi fort et plus abordable.
Voir le mec, se casser le bras, se le découper au canif, pisser le sang la chair à vif, se couper les nerfs, c'est pas tenable.
Néanmoins, l'ensemble étant assumé le résultat est bon indéniablement, mais me concernant un peu décevant dans la manière de le proposer.