Un film choc, poignant et d'une extrême justesse.
Après l'expérience indienne multi-récompensée ("Slumdog millionaire"), Danny Boyle s'expatrie aux Etats-Unis pour nous narrer la véritable histoire d'Aron Ralston, un jeune alpiniste expérimenté pris au piège par un rocher immobilisant son bras dans un canyon de l'Utah. Commence un combat pour sa survie... . Ralston est également consultant sur le film, pour un meilleur rendu de réalisme. On va dire que c'est logique puisqu'il s'agit de Danny à la mise en scène.
Avant l'accident, l'ami Boyle nous propose de somptueux paysages encadrés par sa mise en scène, et bien sûr, d'une étonnante maîtrise dans la direction de la photographie et des couleurs. Une esthétique parfaite, même au fond du ravin. Toutes ces nuances et ces couleurs (émeraude, rougeoyantes et sombres) indiquent bien la virtuosité technique que Dan a acquis au fur et à mesure de son expérience.
Le metteur en scène anglais se concentre également très bien sur son récit et arrive à nous scotcher devant ces péripéties (eh oui, il faut dire ce qui l'en est) car James Franco arrive à nous faire vivre son calvaire, ses hallucinations et les moments forts qui ont marqué sa vie. Ce dernier point est manié à la perfection par des flashbacks minutés et filmés de manière très déjanté. Merci Monsieur Boyle ! Appuyé par des musiques et une BO complètement écervelées, électriques et donc forcément mirobolantes proposées par A.R. Rahman (il a travaillé au cinéma en compagnie de Cate Blanchett pour "Elizabeth : l'âge d'or" notamment, et il a fait partie du groupe musical SuperHeavy (Jagger, Joss Stone, Marley Jr et lui même) pour l'instant d'une traversée atlantique), ce biopic court et épuré nous maintient ainsi en haleine pendant une heure et demie. Tout le talent de Danny Boyle, révélateur d'un réalisme étincelant et intelligent, aurait pu être une gageure pour un autre réalisateur. Ici, exit la magie, mais le mode opératoire est bel est bien esthétique (photographies, musiques) et réalisme. Super Dan !
Alors maintenant, il faut bien sûr souligner l'importance de l'acteur principal, sans qui le film n'existerait pas. James Franco, déjà vu dans "Spiderman", "Dans la vallée d'Elah" (de Paul Haggis) et "Harvey Milk" (de Van Sant) parmi d'autres, campe à merveille le personnage d'Aron Ralston. Charismatique, son personnage, filmé "caméra au poing" par Danny, dégage une impression rock n'roll pur jus. On se délecte langoureusement de cette interprétation au cordeau ô combien sordide et attachante. Du dynamisme pur et dur. Sans concession et sans fard, l'ami Boyle nous arrache nos tripes et c'est KO et déshydraté que James nous maintient en vie. Une pure leçon de cinéma de la part de Boyle magnifié par la prestance excellentissime mais néanmoins réaliste (encore une fois !) de James Franco. Bingo !! Ca fait froid dans le dos...
"127 heures" est donc un film coup de poing pour une claque cinématographique certaine.
Spectateurs, ne coupez surtout pas !
Accord parental souhaitable.