Quand je l’avais vu à sa sortie, je m’étais bien tenu, enfin, j’ai fait en sorte de bien me tenir. A l’idée de charcuter le corps humain, la vue du sang surtout quand c’est réaliste, tout mon corps réagit de façon incontrôlée. Si on coupe une cuisse, j’ai mal à la cuisse, si on coupe un bras droit, j’ai mal au bras droit. Ben oui ! Dans la salle de cinéma, j’étais contre le mur au fond, et je tortillais très discrètement mon bras et le reste du corps pour supporter le calvaire d’Aron. Là, chez moi, j’ai pu m’en donner à cœur joie de me lever, d’ébaucher une danse primitivement débile pour supporter de nouveau cette séquence. Il n’y a pas lieu de mettre un spolier, c’est une histoire vraie et quand je suis allé voir le film, le pitch ne disait pas autre chose. Pour l’avoir vu une deuxième fois, et pour avoir réagi de la même manière (en plus extraverti) je crois témoigner que ce film est un bon film. D’aucuns diront que c’est le genre de film à voir une fois car on connaît la fin. Et alors ? Quand on nous pond un film sur Napoléon, ne connaît-on pas la fin ? Sur JFK ? Harvey Milk ? Et même E.T ou Iniana Jones ou Carnage ? Et j’en passe. Tous les films ont une fin et tous les films ont une fin vue et maintes fois vue ! J’ai pris plaisir (?) à le revoir. Pris plaisir à revoir James Franco. Pris plaisir à angoisser à me poser des tas de questions. C’est un pari osé que de proposer un type face à lui, seul coincé dans une faille du Canyon. Il fallait occuper l’espace et le temps pour arriver à divertir le spectateur avec peu de matières. Selon moi, c’est réussi. C’est un survival vrai de surcroît. Ce film nous dit en substance que nous sommes petits face à la nature, qu’il ne faut jamais la sous-estimer, se remettre en cause pour l'affronter, ne pas se laisser distraire par trop de confiance. La nature est belle mais elle peut être dangereuse. Au-delà de l'horreur, les paysages étaient magnifiques, de belles couleurs, un peu trop carte postale, peu importe et surtout, James Franco a su glisser de l'humour.