Tiens, ce film est une petite surprise bien agréable. Pas énormissime, mais très convenable.
D’abord l’interprétation et les personnages sont une bonne chose. Il y a en effet des interprètes solides. Lucy Lawless en tête surprend dans un rôle assez classique. Elle impose un vrai charisme, un peu à la Sigourney Weaver par certains aspects, et elle livre une prestation de qualité. A ses cotés je dois dire que Dylan Neal est moins fade que sa première apparition le laisse suggérer, et il y a de bonnes choses dans le reste du casting, notamment le responsable du problème. Il faut avouer aussi que les personnages sont intéressants. Ils ne sont pas monolithiques, ils évoluent, il n’y a pas de manichéisme outrancier, et même si l’on retrouve des lieux communs du genre (le couple qui finit par se retrouver…) l’ensemble donne l’impression d’un beau travail d’écriture, et d’un réel relief.
Le scénario lui est prenant. Dynamique, bien graduel, il suit un schéma sans réelle surprise, mais avec l’efficacité que l’on attend de ce genre de série B. Par contre un défaut majeur : la conclusion. Celle-ci est d’abord trop expédiée, et elle est peu concluante, rappelant pour le coup un mauvais Asylum. Autant le reste est une belle réussite, autant la conclusion donne le sentiment de virer au n’importe quoi, le scénariste ne sachant évidemment pas comment se débarrasser de ses milliards de criquets, un peu comme le scénariste de Mega-Piranha ne savait pas comment se débarasser de ses milliers de piranhas gros comme des navires de croisières !
Visuellement le résultat est assez réussi. La mise en scène est convaincante. On sent un solide réalisateur de télévision, pas imaginatif pour deux sous, mais capable de tenir une caméra et de faire un travail technique et professionnel qui n’a pas de défauts notables. On peut dire la même chose d’ailleurs de la photographie et des décors, lesquels sont pas mauvais mais non rien de transcendant qui mérite de s’y arrêter franchement. Reste alors les effets spéciaux. Je dois dire que le rendu à l’écran est globalement convaincant. Alors certes à l’écran on a parfois l’impression d’un fouillis numérique, mais étant donné la difficulté considérable que représente la réalisation en image de synthèse d’un nuage de criquets, le résultat m’a plutôt enthousiasmé, dotant que le réalisateur justement par une mise en scène habile réussit souvent à donner de la consistance aux effets visuels. Pour le reste il ne s’agit pas d’un film horrifique (même si dans la deuxième partie les criquets deviennent mangeurs de chairs fraiches !), aussi ne vous attendez pas à frissonner. Bande son sans grand intérêt, juste basique pour assurer un fond sonore.
En clair, Les ailes du chaos est un métrage appréciable, qui, à mon sens s’en tire bien. Dynamique, porté par une interprétation intéressante, techniquement tout à fait correct, le moins bon reste sa fin, assez pénible. En gros le film ne paie pas de mine, mais à l’occasion il mérite un petit visionnage, surtout si vous êtes un amateur du genre, vous ne serez je pense, pas déçu.