Adaptation assez libre de la nouvelle de Poe (plusieurs éléments sont là mais avec plein de choses autour), Le Chat noir de Fulci est un petit film qui reste avant tout attrayant pour ses qualités visuelles.
En effet l’intrigue en elle-même est franchement planplan. Après un bon départ, le métrage tend à avoir beaucoup de longueurs, et le tout petit nombre de scènes horrifiques, qui viennent généralement boostées les films du réalisateur manquent ici. L’histoire n’est pas désagréable mais manque de piment, et on peine à croire à tout. Il y a des réactions bizarres de certains personnages, certaines scènes frisent la balourdise, et au bout du compte Le Chat noir remplit de ce point de vue-là assez faiblement le contrat.
Pareillement les acteurs, sans être franchement mauvais sont tiédasses. Patrick Magee surnage un peu, mais pas tellement par son jeu que par son charisme et par le fait qu’il colle bien à son personnage. Face à lui Mimsy Farmer est tout de même timoré, il faut le dire, et ne retient pas réellement l’attention dans une prestation mitigée. David Warbeck pour sa part traverse le film passablement, mais là aussi on reste un peu sur notre faim. En somme peut-être pas le Fulci avec la moins bonne direction d’acteurs, mais certainement pas le Fulci qui va faire oublier ce défaut assez général chez le réalisateur.
En clair c’est surtout visuellement que Le Chat noir est sympathique, sans être non plus le meilleur du metteur en scène. On retrouve ses obsessions mais de façon un peu atténuée. Reste de beaux décors, avec quelques ambiances brumeuses et gothiques fort bien travaillées. De même la photographie est soignée, et Fulci, malgré quelques effets de style un peu appuyée, parvient à distiller une réalisation attrayante et valorisante pour ce qui se passe à l’écran. Sinon, comme dit précédemment le film n’est pas très violent, malgré une ou deux scènes qui sauront ravir les amateurs du réalisateur italien. Et enfin la bande son, signée Donnagio, a des qualités indéniables, avec un rythme et des sonorités différentes du travail de Frizzi sur les meilleurs Fulci, mais qui ne sont pas déméritant pour autant.
En conclusion Le Chat noir est un film qui a clairement pâti des problèmes généraux du cinéma de Fulci, notamment sur la direction d’acteurs, et qui n’a pas su développer une intrigue franchement enthousiasmante. L’ensemble se laisse voir, mais il est vrai qu’on reste sur un petit métrage fulcien principalement adressés aux amateurs férus du réalisateur. 2.5