Bon, ben L’Antichambre de l’enfer est un film assez curieux, qui ressemble à une sorte de Scoubidou en film et sans le chien. Le résultat reste moyen.
En effet le film a plusieurs défauts, pour certains notables, à commencer par le casting. Les acteurs jouent franchement de façon très approximative, et s’ils sont plutôt sympas malgré tout, leurs personnages bidon et les dialogues ridicules ne les aident clairement pas à offrir une prestation décente. Même l’aubergiste en fait des caisses, avec son espèce de rire sarcastique, et les réactions parfois complétement improbables des protagonistes fait qu’on assiste à un spectacle des plus amateurs parfois.
Le scénario souffre clairement de son manque d’intrigue. En réalité le métrage a un très bon point de départ avec sa légende, mais le traitement n’est pas à la hauteur. L’exposition est longue, trop longue, et le manque d’enjeux dans la dernière partie est criant, si bien qu’en vérité on se demande ce que voulait montrer ou dire L’Antichambre de l’enfer. Reste quelques bonnes idées, et une tonalité aussi, très proche d’un Scoubidou comme je disais, à savoir de l’horreur qui ne fait pas peur, et un côté ludique souvent qui pourra plaire à des spectateurs pas trop exigeants.
En fait c’est surtout visuellement que L’Antichambre de l’enfer marque des points. Lamberto Bava signe en effet un film très beau, notamment dans sa photographie. Celle-ci est un élément majeur du film, avec des éclairages superbes, un travail sur les bleus et les rouges remarquables, et il y a quelques morceaux d’ambiance mémorables, aidé par des décors de qualité. Certes ça sent un peu le carton-pâte, mais on ne peut pas nier que pour un téléfilm des années 80 ce métrage réussit l’exploit de construire une atmosphère brillante et prenante, bien aidé aussi par un lot de créatures au maquillage parfois hallucinant. La femme aux mille yeux est juste superbe, et c’est dommage qu’on ne la voit pas plus. Le repas est d’ailleurs un morceau d’anthologie qui clairement remonte l’intérêt du film. Un peu dommage que la musique se fasse trop discrète, alors qu’elle aurait pu finir de rendre le film envoutant, et rehausser surement substantiellement sa note en en faisant un film d’atmosphère notable.
Au final les très bons points visuels du film, auquel j’ajoute une mise en scène tout à fait acceptable de Lamberto Bava, qui s’en donne à cœur joie pour structurer l’ambiance à défaut de livrer des scènes d’action percutantes, compensent les lacunes certaines sur le fond et dans le jeu d’acteur. Si vous êtes plutôt adepte des films à intrigue et des prestations mémorables, passez votre chemin, si en revanche une atmosphère prenante vous rend moins regardant sur l’histoire et les acteurs, alors vous trouverez surement de quoi vous faire plaisir avec L’antichambre de l’enfer. 2.5.