Hardwired présente un casting plutôt attrayant, mais en définitive, il est mal employé. Val Kilmer est un méchant bizarre ! Visiblement il a du passer 1 jour sur le tournage, car 99 pct de ses rares scènes se font via un écran, et il a la coupe de cheveux du réveil ! Pas du tout concerné, il semble là en touriste. Il a hérité du rôle du méchant, car Michael Ironside voulait enfin jouer un gentil. L’acteur est bon, c’est vrai, toujours un plaisir de le retrouver, mais faut avouer qu’en gentil il gagne en fadeur et que finalement il n’apparaît pas beaucoup. Le métrage repose très largement sur les épaules d’un Cuba Gooding Jr. plutôt peu expressif, mais assez en jambe qui sans avoir vraiment les épaules de porter un film à lui tout seul, n’est pas un problème majeur de ce dtv. Il arrive même plutôt bien à rendre les troubles de son personnage dans la première partie du film.
La première partie du film, c’est justement ce qu’il y a de meilleur. Le film part d’un postulat intéressant, et le générique du métrage est assez dingue ! Vu le message hyper négatif du film sur les multinationales, voire des logos de marques clairement identifiables en mode « elles envahissent le monde », c’est cocasse ! On se dit que le film va être méchant, et faut avouer que pendant une trentaine de minutes, c’est plutôt sympa : on rentre très vite dans le vif du sujet, on sent que le message ne va pas être subtil mais ma foi, autant y aller à fond, Gooding Jr. est plutôt à l’aise, la dimension dramatique est présente. Le film lorgne vers des références du type Total Recall et Matrix, pourquoi pas, si c’est assez bien pastiché. Mais la seconde partie du film nous refroidit. En définitive tout devient fade, attendu, sans surprise, le film est plat, il traine en longueurs jusqu’au final très Total Recall, mais avec tout en moins ! La violence est timide (d’autant plus étonnant vu la scène d’ouverture bien crade !), le rythme étiré, les rebondissements prévisibles… Sans doute est-ce lié au manque de moyens, mais quand même !
C’est d’autant plus ennuyeux que visuellement Hardwired ne fait pas illusion. Photographie grisâtre, maigreur des décors qui se limitent à quelques pièces, à deux ou trois rues cradingues et un intérieur de camionnette, musique quelconque, mise en scène peu inspirée d’un réalisateur souvent décevant, le métrage sent bon le dtv et fait clairement plus vieux que son âge ! Il date de 2009, on se croirait dans la seconde moitié des années 90.
En clair, voilà un dtv qui sûrement décevra pas mal de spectateurs. Dopé de bonnes intentions, je partais plutôt convaincu au départ, et peu à peu j’ai déchanté devant un spectacle ultra-balisé et beaucoup trop tiédasse dans sa proposition. Dommage. 2