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ronny1
36 abonnés
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3,5
Publiée le 26 mai 2018
Au début de s carrière de réalisateur, Pietro Germi fut accusé d’avoir renié le néo-réalisme italien pour un cinéma plus commercial. Ainsi « La citta si difende » (« Traqué dans la ville ») fut essentiellement perçu comme le premier film noir Italien, sous produit du cinéma américain. Si la filiation avec « Aspahlt Jungle » de John Huston, sorti un an auparavant, se retrouve dans le cheminement de l’histoire qui s’attache successivement à chacun des quatre complices, la toile de fond en reste assez assez éloignée. L’histoire originale écrite par Federico Fellini, Tullio Pinelli et Luigi Comencini insère ce braquage dans une Italie d’après guerre à la reconstruction laborieuse, laissant dans les grandes villes bon nombre de citadins sur le quai du train de la prospérité. Ainsi, les quatre braqueurs sont en fait des paumés qui cherchent à sortir de la misère. Même si Germi abandonne la Sicile de ses deux précédents films, la description sociale et sociétale appartiennent toujours au néo réalisme italien, de l’extrême pauvreté du couple et leur petite fille qui tentent de fuir vers la campagne, jusqu’à la scène finale entre l’adolescent et la Mama qui sert de point d’orgue à cette symphonie des déshérités. Au total peu de morceaux de bravoures, mais une étude ironique de l’Italie des années soixante, l’action ne prenant jamais le pas sur le fond. Enfin, le noir et blanc contrasté n’est pas une nouveauté chez Germi, ses films siciliens (« Au nom de la loi » et « Le chemin de l’espérance ») semblent d’une qualité supérieure, mais Carlo Montuori a remplacé Leonida Barboni à la photographie et la lumière urbaine est moins crue que celle de Sicile. A noter Gina Lollobrigida en tête d’affiche, mais c’est Cosetta Greco qui interprète le plus beau rôle féminin. Meilleur film au festival de Venise de 1951.