Une nuit, le ministre des transports est réveillé par son directeur de cabinet. Un bus vient de choir dans un ravin, des ados morts en pagaille, il se rend illico presto sur les lieux de l’accident où une chapelle ardente est dressée. Ensuite, tout s’enchaine pour cet homme d’état ; tout est urgence, stress, gestion des égos de l’équipe gouvernementale, gestion de sa posture en vue de servir l’Etat mais aussi sa propre carrière,… L’exercice de l’Etat est compliqué et finit par le dévorer de l’intérieur et de l’extérieur : « Tout Cru ». La première scène du film très symbolique avec le crocodile dévoreur annonce déjà la teneur du propos. Le pouvoir, son exercice et le conserver captive jusqu’à s’oublier personnellement. Cette satire politique de très haut vol démontre, pour ceux qui l’ignorait encore, le cynisme de nos gouvernants guidés par leurs ambitions personnelles tout autant que par le goût de l’Etat. L’ambition démesurée de cet homme est à l’image des personnalités accédant à ces postes. Le tout donne un film vif, survolté, agressif, stressant et palpitant à l’image du quotidien de cet homme : aucun répit. Durant 2 heures, aucune baisse d’intensité, Schoeller nous ape, ne nous lâche, nous colle au siège… Une belle prouesse sur un thème pourtant plutôt intello et intérieur ; on pouvait avoir peur d’un film bavard, il n’en est rien ; çà sent le César voire les César… car les dialogues intenses, ciselés, acides et parfois d’une drôlerie sarcastique sont livrées par quelques comédiens qui incarnent la fonction avec un réalisme étonnant : Olivier Gourmet en ministre est parfait. Courrez voir ce film politique glaçant qui a tout du film d’action… A ne pas louper…
Enfin un film qui traite avec justesse, maîtrise et intelligence des arcanes du pouvoir politique. Le duo Gourmet/Blanc fonctionne à merveille et Olivier Gourmet à lui seul mérite d'aller voir
Chef d'oeuvre absolu. Une écriture remarquable. Un jeu tout en sobriété et en finesse. Une réalisation sans fioriture pour laisser la place au récit. Une vision de l'exercice de l'état remarquable et qui paraît proche de la réalité.
Oliver Gourmet est sincère dans ce rôle, il prend tous les tics et mimics d'un homme politique Français. Je crois que frederic Mitterand la conseillé pour ce film.
Sans doute mon film préféré de 2011. J'ai eu la chance de le voir sans m'attendre à rien de spécial, ne connaissant même pas la thématique. Très clairement, il s'agit du meilleur film politique sur le pouvoir en France, bien loin devant la Conquête sorti à la même époque (qui ne boxe pas dans la même catégorie, il est vrai). spoiler: La scène de l'accident est bouleversante de réalisme, totalement inattendue, et très émouvante.
Un film à voir absolument, de préférence sur grand écran.
Très rare approche de la Bête politique vue avec art et dans tous ses états, ivresse et cauchemars, détermination et veulerie, tout près du corps du pouvoir.
Enfin un vrai bon film d'action français. Le portrait juste est vrai de nos politiques, attachants, intrigants, détestables, irresponsables, déterminés et incontestablement humains...
Magistral ! Une passionnante plongée dans la cour de récréation politique, jeu de pouvoir haletant dont on comprend comment nos hommes d'Etat deviennent addicts. Aucun manichéisme dans ce film. Les personnages sont à la fois proies et gibiers, tout à tour attachants, salauds et pitoyables. Les acteurs sont plus que parfaits, la mise en scène d'une grande maitrise, toute en tension et émotion. Bref, un film rare. Foncez !
Une incursion dans l'exercice du pouvoir. On pourrait s'attendre à un documentaire mais non. Le film s'intéresse à la politique mais en restant sur le plan humain pour décrire le quotidien de Bertrand Saint Jean, ministre des transports de la Vème république qui va devoir faire face à un accident de car tragique, devra combattre contre la privatisation des gares et garder son opinion envers et contre tous et enfin, sera la victime d'un accident tragique dont son chauffeur ne survivra pas. Les relations, les passions, la communication (acteur prépondérant dans la politique), l'hypocrisie sans oublier l'alcool sont tour à tour explorés dans l'intrigue. Une intrigue très réaliste et une sélection d'acteur idéale. Entrer dans le coeur de l'exercice de l'état spoiler: dès le début du film par une rêve érotique du ministre métaphorisant la plongée dans la gueule du loup dès l'accès au pouvoir politique.
Palpitant et fascinant ! Olivier Gourmet explose de justesse et d'humanité, les seconds rôles sont à l 'avenant. Chaque scène se révèle cruciale, au sein d'un scénario ciselé, autour d'une intrigue et de personnages qui résonnent violemment avec la réalité actuelle. La musique est plus qu'efficace, tout sauf illustrative, elle fait partie de la narration ; le découpage est invisible, efficace, sec, au service du récit. Un véritable film d'action, on en ressort pantelant. A côté, "Polisse" est fade. Il faut faire vivre ce film face aux monstres qui sortent en même temps !
Parce qu'il évite la facilité de s'extraire du point de vue de son personnage, "L'Exercice de l'état" n'est pas une critique du pouvoir mais un film fait du point de vue du pouvoir. Glacial.
Un film excellent. Filmé en grande partie de façon quasi documentaire. Il fascine et effraie avec sa plongée dans le monde des décisions complètement superficielles, des caprices des uns et des autres, des compromis véreux uniquement pour des raisons de vanité personnelle. Ce ne sont plus des choix politiques ou des choix de société ; tous les décideurs sont des ludions qui se déplacent selon la résultante des combines partisanes, des luttes de pouvoir, des réseaux.... A souligner l'excellente performance du rôle principal et surtout celle de Michel BLANC qui prouve une fois de plus que son registre est celui d'un grand acteur, pas seulement d'un comique. A voir.