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Requiemovies
212 abonnés
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4,0
Publiée le 16 novembre 2011
Pierre Schoeller c’est le cinéma social radical, Versailles, son précédent long, par son traitement acide nous avait laissé une forte impression où émotion et réflexion se mélangeaient. Le réalisateur franchit cette fois un cap en apportant une teneur forte à sa mise en scène (flirtant au passage avec le film politique italien de ces 10 dernières années). La réalisation soignée, ambitieuse et provocante (montage image et sonore) donne l’aura d’un énième personnage au film. Et pourtant il en était nul besoin tant la présence et le jeu d’un casting sans être exceptionnel est parfait de cadence, réparties et crédibilité. Olivier Gourmet est dans ce registre excellent comme toujours, suivi de Michel Blanc en pleine possession de son rôle. Ainsi L’exercice de l’état se dessine comme un film politique fort de discours, évitant le pathos social que certains metteurs en scène mettent hélas en œuvre. On fait un parallèle évident avec une politique actuelle où tous les coups sont permis, et où les ficelles à défaut d’être découvertes sont surlignées afin de ne pas oublier que ce théâtre de l’absurde est bel et bien la réalité qui nous gouverne.
Ah ! un film politique novateur et audacieux, voilà qui fait plaisir à voir. Le scénario est tout simplement génial: le quotidien d'un ministre, entre drame, usure, tactique et parfois le concret. La cadence tire l'histoire vers un véritable thriller dense et tendu. Quelle maestria ! La caméra avance sans s'arrêter, suivant Olivier Gourmet toujours en mouvement, mu par une énergie mystérieuse: vocation, conviction, désespoir ? Et les autres sont au diapason. L'utilisation de la musique est par ailleurs tout aussi audacieuse. Elle n'intervient jamais là où on l'attend, et paraît presque incongrue vu le sujet. Mais c'est cette dichotomie qui provoque une alchimie miraculeuse. Chapeau.
Une autopsie de la fonction ministérielle, crue, cruelle, mais lucide et sans manichéisme. Le film montre, et très bien, mais ne juge pas. À nous de le faire, et il y a matière. Mais la force de Pierre Schoeller est de montrer une situation probablement courante, mais sans affaires délictueuses (ce qui est difficile à trouver en ce moment !). Une situation où règnent l’urgence de la comm., le jeu de l’émotion, les trahisons, les compromis, les couleuvres à avaler, le cynisme et qui affiche la rupture complète du pouvoir avec le monde extérieur. Voici donc un film salvateur pour tout citoyen. Le film est superbement interprété par tous et Olivier Gourmet survole son rôle admirablement. Les dialogues sont des bijoux de cynisme., le rythme est soutenu (sauf quelques lenteurs: accident, hôpital) et le montage très nerveux. Un excellent film qui va en décourager quelques uns à faire Sciences Po et l’ENA !
Je ne connaissais pas ce film avant d’apprendre que Michel Blanc ai reçu le prix du Meilleur Second Rôle au césar 2011. Lors du visionnage j’ai été stupéfiait par la dure réalité du métier de ministre. Deux scènes sont maîtresses dans ce film. La première celle de l’accident qui montre que même si on a le pouvoir, on n’a pas tout le temps raison ; et la deuxième est celle qui clôture le film qui montre que même l’amitié n’est rien face aux attractions du pouvoir politique. L’exercice de l’Etat ou comment exploser nos visions les plus basique sur les forces de l’Etat. A noter que Michel Blanc est tout simplement magistral dans son rôle de secrétaire du ministre.
Qu'est-ce que le pouvoir sans la puissance d'agir ? Cette plongée fictive dans les coulisses du ministère des transports se révèle captivante et audacieuse. Captivante car elle nous immerge dans un milieu féroce et impitoyable. Audacieuse car Pierre Schoeller, opère un regard très personnel qui se retrouve dans une mise en scène et un montage aussi atypique que percutant. Tout est basé sur le personnage interprété par Olivier Gourmet, un homme complexe qui a ses convictions mais aussi ses ambitions, un homme politique qui n'est donc ni vraiment pourri ni totalement blanc. Cette ambiguité se conjugue dans un scénario qui opère une réflexion sincère et incisive sur ce qui reste des prérogatives de l'Etat et son influence réelle dans le monde économique et social. Sans pour autant condamner définitivement la fonction politique, le regard reste lucide et implacable d'où un résultat assez pessimiste et noir. A la différence des dernières productions françaises au cinéma sur le milieu de la politique ( « Quai d'Orsay », « La conquête »), Pierre Schoeller, ne cherche pas à nous faire rire mais à nous faire réfléchir sur l'essence de la politique aujourd'hui. Il n'hésite pas à bousculer le spectateur, à le sortir de sa zone de confort. Le rythme est ainsi bien tenu de bout en bout avec des fulgurances étonnantes. Le film ne prétend pas apporter des réponses définitives et n'assène pas son point de vue, il laisse beaucoup de zones d'ombres sur le personnage principal même à la fin. Cela laisse une place au spectateur pour se faire sa propre opinion. Autour d'un Olivier Gourmet qui ne cesse de s'étoffer en tant qu'acteur, on peut souligner l'interprétation d'une grande sobriété de Michel Blanc parfaitement à l'aise dans un rôle moins facile qu'il n'y paraît. On retiendra enfin certaines scènes absolument passionnantes qui s'interrogent sur le pouvoir et l'emprise sur le réel ( ou pas) des hommes politiques. Il faut donc saluer ce très bon film fouillé et personnel qui donne envie de retrouver le réalisateur très vite.
Avec L'Exercice de l'Etat Pierre Schoeller signe un grand moment de cinéma trouble, un film débordant d'idées et de qualités : un casting foncièrement intelligent, une lumière léchée et séduisante, un sujet tout en zones d'ombres mais pratiquement passionnant et une réalisation inspirée, virtuose en diable, musicale et qui subjugue par sa puissance inattendue. Il est question de politique donc, mais le métrage échappe à toute forme de démagogie facile : taillé dans le goudron, parfois expérimental voire flamboyant dans ses accès de violence le film est une expérience extraordinairement réussie, une plongée insinueuse dans l'intimité d'un homme... avant tout. Mais le ministre, son ego surdimensionné, ses obligations professionnelles, ses décisions, ses partenaires et leurs diverses influences ne sont pas loin derrière, alimentant l'homme au nom d'apôtre comme autant de facettes ontologiques du monde politique. Complexe, abrupte et envoûtant L'Exercice de l'Etat - en plus d'arriver à point nommé dans nos salles obscures sans tomber dans l'opportunisme - témoigne d'une maîtrise et d'une unité qui surprennent beaucoup et qui laissent physiquement exsangue. Parvenir à brasser autant d'idées - visuelles, séquencielles, discursives ou encore techniques, rhétoriques, dramaturgiques - pour mieux tenir compte de l'agencement final relève d'un grand talent. Bref l'aboutissement est de taille pour l'un des films les plus audacieux de l'année 2011. Un petit chef d'oeuvre.
Un thriller politique ultra crédible d'une efficacité redoutable. Le scénario, remarquablement construit, est d'une limpidité impressionnante malgré un univers (politique donc) au jargon particulier et aux événements finalement assez hermétiques pour le grand publique. La mise en scène, nerveuse et affûtée, donne au film un réalisme bluffant que les acteurs viennent compléter par leurs étonnantes prestations (mention spéciale à Olivier Gourmet qui n'aurait pas volé un César...). Le film a beau être une fiction, on se croirait réellement dans les coulisses du gouvernement... Et ici, l'intelligence du propos n'empêche pas le spectaculaire avec notamment une scène d'accidents de voiture vraiment impressionnante. Un très grand film.
Très bon film politique, fort instructif, qui marque des points au niveau de sa crédibilité : a ce titre, on a véritablement l'impression d'assister a un reportage au sein du gouvernement et du milieu, truffé d'assassins politiques, cachés derrière des déclarations et des machinations meurtrières. Des hommes dont le principal soucis est de sauver leur peau, d'assouvir leurs ambitions, de sauver la face, mais surtout, de survivre aux contacts d'autres requins plus dangereux. Prendre pour sujet d'accroche la privatisation des gares ferroviaires se révèle également fort judicieux. Excellente interprétation des nombreux acteurs, pour finir.
Un film français qui se démarque avec sa justesse et son originalité. "L'exercice de l’État" offre deux merveilleux rôles, l'un pour Olivier Gourmet, qui aurait pour ma part, mérité le César ; et l'autre pour Michel Blanc, étincelant de professionnalisme. Un film aux allures de vérité politique qui nous passionnera par sa mise en scène soignée et son jeu d'acteur, je le dis une fois de plus, troublant de réalisme. On passe un très bon moment dans cette expérience inhabituelle du cinéma français, au point de ressentir le stresse et la tension que subit le personnage principal. Une réussite dans le 7ème art francophone qui fascine et suscite l'intérêt de bout en bout.
Une introduction fantasmagorique, une musique hypnotique digne d'un giallo, le début de ce film est vraiment détonnant et le reste l'est tout autant. Porté par un Olivier Gourmet énorme (dommage de tomber la même année que Jean Dujardin et Omar Sy pour le césar), le film suit à une vitesse folle l'agenda hyper chargé d'un ministre des transports dont la fatigue n'a d'égale que l'ambition. Finalement, on ne sait rien des orientations politiques et des idées des protagonistes, non l'enjeu n'est pas là. Ici, on s'intéresse plus aux interactions qui peuvent exister entre un ministre et ses conseillers, sa famille (bien que quasiment absente du film), les autres ministres, le P.R et son difficile lien avec le peuple qui passe par son chauffeur chômeur aussi attachant que silencieux. Le film est truffé de bonnes idées notamment les dépêches AFP et autres textos qui s'affichent directement sur l'écran. Une scène est particulièrement réussie, celle de l'église où Olivier Gourmet récite dans sa tête le discours qu'il avait prévu pendant que le prête prononce lui aussi son texte, magnifique moment où la foi politique supplante la foi religieuse. Enfin un bon film français sur les arcanes du pouvoir alors ne boudons pas notre plaisir.
L'opposition entre les deux hommes rend compte à merveille de deux visions, parfois complémentaires mais souvent opposés, de l'Etat. En toile de fond, la privatisation des gares ouvre une vraie réflexion sur la place de l'Etat dans nos sociétés: Etat libéral ou Etat protecteur? Le film permet de donner des pistes aux spectateurs sans prétendre y apporter de réponse. Une mention spéciale à Michel Blanc, acteur remarquable.
Pas mal du tout . Le duo Gourmet/Blanc est excellent . L' univers de la politique est bien rendue . Le film montre bien le coté éreintant de la politique . La mise en scène use assez bien de la symbolique (la séquence d' ouverture) et le film se révèle assez bien rythmé et revèle qq astuces visuels (les SMS qui s' affichent sur l'écran). L' évolution du personnage de Gourmet est interessant à suivre en opposition à celui de son dir' cab' (Blanc) fidèle jusqu' au bout à ses idéaux (la séquence ou il est chez lui , avec en fond sonore le discours de Malraux lors du transfert des cendres de Moulin est superbe). Si le réalisateur n' a pas appelé son film "l' exercice du pouvoir" , ce n' est pas peut etre pas un hasard. Le politique tel qu' il est décrit là dedans a un pouvoir limité et des marges de manoeuvres restreintes (on est proche de la réalité donc). Et l' opposition entre l'univers politique et la population (incarné par le chauffeur, ex chomeur) est interessante aussi à analyser.
Une réflexion sur l'action politique d'une grande intelligence. Olivier Gourmet et Michel Blanc sont parfaits. Le film nous assène sa vérité implacable et sa noirceur. A voir.