Un film réussit qui explore les dessous et les complications de la politique. Même si c'est une fiction, elle sonne très juste, la mise en scène et l'interprétation des acteurs rendant le tout encore plus captivant. Mention spéciale à Michel Blanc, vraiment excellent. La bonne période du cinéma français se poursuit !
Passionnant de bout en bout, "L'Exercice de l’Etat" explore le côté off du monde politique avec une finesse rarement vue. L’audace scénaristique, un casting parfait et absolument impliqué et une mise en scène dynamique font de ce film un succès total.
Excellent film, qui nous fait pénetrer dans les coulisses du pouvoir. Des personnages réalistes, des situations très bien mises en scènes, tranchantes, violentes, vraies. A voir absolument
Ah, ce n'est pas peu dire qu'un film comme celui-ci tranche radicalement dans le cinéma français : scénario pointu, acteurs impliqués, mise en scène intelligente et rythme soutenu bref, c'est du très bon cinéma qui a quelque chose à dire, qui le dit de façon précise et qui ne dévie jamais de son sujet. plongée réaliste et documentée au sein de l'exercice de l'Etat tel qu'il est aujourd'hui (et pas une vision passéiste ou invraisemblable comme on en voit trop), un constat sévère de cette machine à broyer l'humain malgré la dévotion de ceux qui le servent, destins croisés au milieu d'un enchevêtrement d'arcanes complexes (double langage, jeux des faux-semblants, mensonges, effets de coms) bref, c'est un film total, avec une mise en scène comme on en voit peu en France, très maîtrisée et efficace. Le petit reproche que je pourrai concerne un O. Gourmet dans un ultime rôle d'homme fort dévoré par l'alcool (mais personne ou presque ne fait mieux alors...) et le scénario est parfois difficile à suivre (faut pas rater UNE seule ligne de dialogue sinon c'est foutu). Du très très grand cinéma. D'autres critiques sur
Une plongée coup-de-poing dans le monde de l'exécutif politique, qui montre ce que l'on pressent sans jamais complètement oser se le visualiser!! Magistral.
Cela paraît vraisemblable. Mais alors on se demande pourquoi les hommes politiques se battent avec tant de hargne pour des situations aussi invivables ! Extraordinaire prestation de Michel Blanc à contre-emploi.
C’est généralement le cinéma américain qui nous raconte les coulisses du pouvoir avec le plus de réalisme. Voici un excellent film français qui se met au diapason et nous décortique avec force et cynisme l’arrivisme politique, les manœuvres en coulisse et les dégâts humains collatéraux. Plein de rebondissements et d’actions, le scénario s’étend sur l’impossible idéal d’un ministre emporté par ses ambitions au point de se couper des réalités et d’accepter les trahisons. L’État semble être une inéluctable machine à broyer les hommes et leurs convictions. Sans manichéisme ni parti pris, Pierre Schoeller a le mérite de nous offrir un regard lucide et perçant et de nous faire comprendre comment tant de commis de l’État peuvent perdre le sens de leur mission en déjouant les pièges de la jungle politique. L’occasion pour Olivier Gourmet et Michel Blanc de livrer des prestations qui marqueront leur carrière, et pour le réalisateur Pierre Schoeller de prendre une nouvelle dimension.
Depuis quelques temps des films et des séries télévisées s'intéressent au monde politique et à ses contradictions permanentes. A l'heure des médias omniprésents, c'est crée entre eux et la sphère politique des rapports très complexes faits de répulsion et de séduction. Les deux mondes sont à ce point imbriqués qu'il n'est pas rare aujourd'hui de les voir s'unir au-delà des plateaux de télévision ou de radio. Chacune des actions du ministre, joué par un magistral Olivier Gourmet, est pensée en fonction de l'usage qu'il pourra en tirer dans les médias pour manipuler la population. A ce jeu là, l'homme politique a forcément des problèmes de conscience qui l'assaillent davantage qu'à l'époque où les médias n'étaient qu'un élément parmi d'autres, voire annexe de l’homme public. L'entame du film de Schöller par un cauchemar érotique d'Olivier Gourmet montre d'emblée les doutes qui assaillent le ministre des transports. Pierre Schöller à la baguette au scénario utilise un mode de narration à mi-chemin entre le thriller et le fantastique pour mettre à nu le déchirement permanent de cet homme obligé de faire le grand écart entre ses convictions et son ambition qui est grande. La musique grandiloquente, faite de percussions accentue l'aspect incongru des ruptures du parcours chaotique de ce politique qui semble plutôt parer les coups que maîtriser son destin. Face à ces compromissions successives, Schöller a eu l'heureuse idée d'adjoindre en la personne de Michel Blanc haut fonctionnaire de l'ombre, une survivance d'éthique qui au-delà de l'agitation des hommes de l'exécutif en tension permanente, permet à l'Etat de conserver un peu de cohérence dans son action. Qu'en adviendra t-il si cette folie médiatique gagne un jour les rouages essentiels de la machine étatique (cf. les juges d'instruction) ? Une conversation entre Didier Bezace et Michel Blanc au milieu du film illustre parfaitement cette crainte. Schöller montre aussi très bien la dictature de l'emploi du temps imposée par les médias. En ces temps de campagne électorale on se dit que l’homme politique de premier plan a plus du gladiateur dans la fosse aux lions que de l’édile assis derrière son fauteuil pour réfléchir au sens et aux conséquences des actions à entreprendre. La résistance physique va finir par l’emporter sur la justesse des propos, tout n’étant plus que slogans et éléments de langage concoctés par les spin doctors. Pour aller encore un peu plus loin alors que tous ses voyants personnels y compris les plus intimes sont au rouge, Bertrand Saint-Jean n’hésitera pas à commettre la trahison ultime en acceptant sans broncher l’éviction de celui qu’il vient juste de supplier de l’accompagner dans son nouveau ministère alors qu’il s’apprêtait à rejoindre son corps préfectoral d'origine. Encore un peu avant dans le film, le même Bertrand Saint-Jean avait reproché à ce même collaborateur (Michel Blanc) de ne jamais se livrer auprès de lui sur ses opinions personnelles et ses états d'âme . En avait suivi une grande tirade sur le sens de l’amitié et de la fidélité. On voit que devant l’appât d’un marocain dont le premier ministre vient de lui dire qu’il était dénué de toute influence, le grand prêcheur se transforme en petit garçon venant chercher son prix d’excellence. Schöller conclut de manière éloquente son film sur cette séquence où Saint-Jean regarde la silhouette de Gilles se perdre dans les couloirs de Matignon. Que dire de plus ?
L'exercice du travail bien fait. Il faut que çà trépigne, dans cette fourmilière géante, où l'on débute par la forme, dans une gueule de crocodile. Le thriller politique que Pierre Schoeller construit ici n'a rien d'anodin. Il vit. C'est un feuilleté de coup bas et mauvaise fois, mais toujours proprement. Les hommes respirent le dégoût, mais pourtant on en tire une empathie. Scénaristiquement implacable, singularité absolue de la mise en scène. Le film marque les esprits bien longtemps après. Il y a l'élaboration d'un vrai tour de force, et le film n'est que çà : il est insolent.
J'ai regardé ce film en dvd (donc pas dans les meilleurs conditions) et pourtant je n'ai pas pu décrocher d'un bout à l'autre du film tant l'intrigue et la mise en scène sont réussies. Sans parler de l'interprétation magistrale des principaux acteurs Olivier Gourmet que je connaissais assez peu, génial, et Michel Blanc toujours excellent. Une histoire de politique implacable et qui sonne tellement vrai. Des personnages attachants :le chauffeur qui meure dans l'accident parce que le ministre lui a fait emprunter une autoroute en cours de construction, le ministre très entouré et pourtant très seul face aux manipulations de ses collègues du gouvernements etc. Bref j'ai vu ce film sans apriori et j'ai été séduite. A voir !