Un film qui dépeint l'univers sadique et pourri de la politique. Le scénario est solide et bien mené, la mise en scène particulière est pas mal et les acteurs sont parfait surtout Gourmet et blanc. Cependant ce film intéressera un public assez ciblé car ce qui se fiche de la politique peuvent passer leur chemin.
Le film aux multiples césars évoque, en toute sobriété et sans complaisance, le quotidien on ne peut plus monotone d'un ministre des Transports, campé par un Olivier Gourmet très convainquant. La mise en scène est glaciale, accompagnée par une bande sonore inquiétante et parfois même effrayante. Reste la scène d'ouverture, totalement détachée du reste de par sa fantaisie, dont les interprétations métatextuelles ne manqueront pas mais qui n'en restera pas moins une des plus étranges.
N'ai pas bien compris où le réalisateur ou le scénariste voulait en venir. Suis un peu étonné du nombre de nominations. On est pas en face d'un grand chef d'oeuvre. Le film oscille entre une bonne analyse de moeurs et un objet qui pourrait prétendre tendre vers un esprit polar. On ne comprend pas bien à quoi servent les évènements : le grandiose secours du car ? sans suite dans le film. L'impressionant accident de voiture : idem. La beuverie avec le chauffeur ? sans lendemain. les assourdissants chants sardais ? Les hauts le coeur chroniques du ministre ? pareil... et ainsi de suite. Mais le résultat est pourtant très carré, on se plait à regarder l'imperturbable Michel Blanc et le taiseux chauffeur.
Pour public averti car ici on parle beaucoup politique, presque uniquement. On rentre dans les entrailles du "pouvoir" par la grande et petite porte mais on en sort jamais, "addict" ! Quelques rebondissements viennent agrémenter un scénario des plus communs de et dans ce monde, sans faire concession aux choix et directions pris mais laissant libres cours aux à-cotés. Plus rien ne peut étonner et, d'ailleurs, une certaine clémence dans les "affrontements" dénote. On appréciera surtout l'interprétation superbe d'Olivier Gourmet excellent et la richesse d'attitude qu'apporte Blanc, insondable. Un focus unique sur un ministre et ses conseillers à l'ouvrage un peu restrictif, sans observation de l'extérieur, un peu dommage aussi sur ce point. Il en reste que l'ensemble se tient, un peu trop de technique mais un résultat satisfaisant. 3.5/5 à découvrir !!!
Un drame dans les arcanes de la politique intéressant mais qui essaye des idées techniques assez bizarre et déroutantes. Portrait aussi politique qu'intellectuel, le scénario raconte les galères et la tension vécu par un ministre des transports au bout du rouleau et de son cabinet qui doivent supporter une loi de privatisation des gares, une intrigue qui met l'aspect politique en second et place la personnalité de Saint-Jean en avant, ses doutes et son état face au milieu fourbe du pouvoir, mais les cauchemars ponctuels du ministre rendent le film parfois déroutant et presque dégoutant... Presque parfait, Olivier Gourmet est aussi détestable qu'attachant dans ce rôle a multiples visages et interprétations, et ses seuls "amis" du film, Michel Blanc et Zabou Breitman, sont tous aussi bons mais plus sobre que l'interprétation assez particulière de Gourmet. Dans un équilibre assez bizarre, Pierre Schoeller partage sa mise en scène, et pas toujours de la meilleure manière, entre un réalisme de base et une explosion visuelle et artistique soudaine et imprévisible. Un film politique assez particulier, porté par un brillant Olivier Gourmet mais trop particulier pour vraiment impressionner.
"L'Exercice de l'Etat" est un film de Pierre Schoeller, prenant pour sujet la politique française. Malgré tout ce que l'on peut s'imaginer avec la première scène sur la suite du film, celui-ci se détourne du côté thriller qu'il aurait pu prendre pour s'orienter vers une voie beaucoup plus proche de la réalité au risque de perdre du rythme. En effet, Pierre Schoeller a cherché à montrer le vrai visage des hommes politiques, pour les représenter, il a pris deux excellents acteurs, Olivier Gourmet en ministre subissant les aléas de la politique sacrifiant toute sa vie pour celle-ci. Dans le second rôle, on trouve Michel Blanc, particulièrement surprenant et très crédible, incarnant un personnage suivant ses idées dans ce monde instable et dangereux. Cependant, malgré les différentes musiques, le cinéaste ne parvient pas à captiver le spectateur devant cette réalité qui lui échappe totalement. Les situations sont multiples, parfois très étonnante, parfois pas assez tranchantes. "L'Exercice de l'Etat", bien que réussit sur de nombreux point, est très inégal et ne s'oriente pas forcément vers le bon bord.
3 étoiles pour Olivier Gourmet serviteur de l'état aux états d' ames pui sans état d' ame. Il y a l'odeur du pouvoir qui fascine et qui ne peut nous échapper quitte à trahir ses amis de 30 ans ! et oublier tout le monde y compris sa famille .Un métier de fou pour des fous .
Le propos du film est original...Suivre un ministre (Olivier gourmet ministre des transports) dans ses fonctions...On le voit tour à tour dans son cabinet, à Matignon, dans son ministère accompagné de Michel Blanc...C'est donc un film sur la politique et le désarroi qui franchement ne donne pas envie d'etre ministre...Une épée de Damoclès est toujours en suspens quoi qu'il fasse...Les acteurs sont convaincants et le fim jette un oeil discret sur l'homme privé derrière le ministre...La dualité permanente entre l'homme et le ministre est au fond la moelle épinière du film...Les plus beaux moments sont à la fin, les instants de solitude habilement filmés (la voiture sur la route, le discours sans voix) font prendre question de l'humanité derrière la fonction.... Ce n'est pas un film à opinion politique attention, c'est simplement un tableau sur la fascination perverse que peut exercer ce métier, ses hauts, ses bas et il est finalement dur d'y rester insensible...S'il fallait comparer j'avais préféré Pater d'Alain cavalier plus décalé et plus enthousiaste...A vous de voir.
"L'exercice de l'Etat", de Pierre Schoeller, est un film politique exigeant qui a le mérite de sortir des sentiers battus, et ça on le constate dès la première scène, très étrange... Et d'autres suivront (la caravane, l'accident)... Ici, la politique n'est finalement qu'une toile de fond sur laquelle un ministre des transports, excellemment incarné par Olivier Gourmet, se débattra, avec en filigrane, sa vie privée... Le scénario est bien fichu et les dialogues pointus, ce qui rebutera pas mal de monde évidemment. Mais bon, on a quand même l'impression que ces politiciens (dont on ignore le positionnement sur l'échiquier) nous sont montrés d'une manière un peu trop angélique, genre "c'est pas de leur faute, ils ne peuvent plus grand-chose, parce que c'est le privé qui a tous les pouvoirs, et puis, ce ministre, il est quand même bien sympa, etc..." Alors au final, ce film me paraît loin d'être le plus captivant du genre, mais son originalité et la prestation d'Olivier Gourmet valent le détour.
Assez mitigé pour tout dire. Le propos est séduisant - entrer dans la vie quotidienne d'un ministre et de son cabinet - mais le choix du réalisateur tape souvent à côté, en ralentissant le film et en le plombant de séquences franchement dispensables, dont celle interminable, de l'accident. Pas trop convaincu non plus par le côté scato du film : on voit un ministre vulgaire (pourquoi pas) assis aux chiottes, dégueuler, baiser, faire des rêves érotiques (symbolisme ultralourdingue au passage)...mouais bon, plutôt facile. A part cela, c'est un bon film sur la solitude des rois, le machiavélisme des grands fauves politiques, le désillusion des hauts fonctionnaires sur leur pouvoir réel - excellent passage du face-à-face Michel Blanc - Didier Bezace ("L'Etat ne peut pas tout" comme disait Lionel). Pas mal, mais montage et choix de narration loin d'être à la hauteur du projet.
Un film assez réussi sur les coulisses de l'état, et du quotidien d'un ministre. Les acteurs, d'une grande justesse, nous font pénétrer dans un univers sans fois ni loi, où chaque petit faux pas est fatal et où les retournements de veste font parti du décor. Toutefois, à certains passages, je regrette le manque de rythme ou de rebondissements, avec quelques moments ennuyeux. Dans l'ensemble, c'est un bon film français, sur un sujet peu souvent essayé, compte tenu de sa complexité de réalisation. C'est réussi et les messages passent. Je regrette toutefois cette fin, un peu brutale.
Une bonne surprise. Olivier Gourmet et Michel Blanc sont très bons dans leurs rôles de grands dirigeants Français. L'exercice de l'Etat nous explique avant tout que l'état n'a plus réellement de pouvoir ... Le pouvoir est maintenant détenus par les grandes entreprises et par les instituts de sondage et d'opinion. Un réalisateur à suivre ...
Moins instructif qu’un vrai documentaire sur les coulisses du pouvoir politique au sein d’un ministère, « l’Exercice de l’Etat » n’en demeure pas moins intéressant et étonnamment prenant, malgré une certaine prévisibilité (l’accident de voiture) et quelques séquences superflues et/ou hors contexte. Olivier Gourmet et Michel Blanc, respectivement Ministre des transports et chef de cabinet, sont vraiment convaincants. Un bon film qui reste un poil trop caricatural tout de même.