Très déçue par le film, surtout après avoir lu la critique dytirambique (et à posteriori incompréhensible) de Télérama. Le film alterne entre accidents de la route plus dégoûtants les uns que les autres, musiques de tams-tams assourdissantes, et rêves bourrés de symboles à en crever. Ce qui tient lieu d'intrigue tourne autour de la privatisation des gares, dont on ne saura bien sûr pas les tenants et aboutissants, pour mieux pointer du doigt une idée plus ou moins discutable, mais qui semble ancrée dans le crâne du réalisateur : les politiques agissent trop pour avoir le temps de réfléchir, et n'ont pas de réelles convictions. Avec leurs blagues potaches et leur façon d'être vulgaire, ils ont l'air d'imposteurs au sein des magnifiques palais de Paris. Un film caricatural qui personnellement ne m'a rien apporté, je le déconseille.
Pour une fois qu'un film français dépasse et de loin le film américain sorti en même temps (celui de clooney), ne nous en privons pas. Très intéressante lecture du monde politique où tout est comm' comm' comm' et ambitions. Excellent O. Gourmet.
Film raccoleur et caricatural. Une invraisemblance majeure (le chauffeur intérimaire du ministre est recruté par le directeur de cabinet, pas moins ! Bcp de scènes complaisantes (naissance d'un bébé, accident de voiture, enterrement du chauffeur) qui n'apportent rien au propos. Un film pathétique de vulgarité.
Dans le genre sinistré du film politique français, "L'exercice de l'Etat" est certainement ce qu'on a fait mieux depuis un bon bout de temps. Tout d'abord, il n'est pas vraiment pas question de politique : on ne sait pas trop si le ministre est de gauche ou de droite, et ce n'est pas le sujet ; on évite donc le grossier film social habituel... Ici, on s'intéresse aux hommes qui exercent le pouvoir, ce que ça implique sur leur vie privée, leurs idéaux, leur ambition. La force du film, c'est sa nervosité : le rythme est rapide, les personnages sont souvent énervés donc énervants, et le film n'est pas forcément très aimable. On peut même dire que le film est parfois violent, et pas seulement lors de cet accident de voiture absolument incroyable (âmes sensibles s'abstenir). L'autre gros atout de "L'exercice de l'Etat", c'est son casting. Olivier Gourmet dans son meilleur rôle, et le trop rare Michel Blanc, toujours parfait. Un film intense et surprenant.
Un sujet tres interessant et bien traite. Il manquait simplement la phrase classique " toute ressemblance avec des personnages ou des faits ..." . O Gourmet et M blanc sont excellents. Bien vu .
Incontestablement, ce qui se dégage de L'exercice de l'état c'est d'une part la puissance de sa mise en scène, sans égal pour ce type de film et la qualité magistrale de l'interprétation. Scholler ose tout dans la mise en image de son film : une très belle qualité de photographie, aidée par la projection numérique qui magnifie les paysages hivernaux (la neige omniprésente), la fluidité du montage (voir la scène de l'accident magistralement filmée avec le cadre qui tourne sur Michel Blanc), l'utilisation originale d'une musique variée. Toute l'interprétation est bien, en particulièrement celle d'Olivier Gourmet dont tous les états sont visibles sur son visage (peur, colère, excitation jusqu'au sourire bizarre à la fin). Michel Blanc joue bien son rôle de même que le premier ministre. Le film ne parle pas que de politique mais de l'engagement d'un homme puissant qui n'est pas si libre qu'il en a l'air et comme il est dit par Zabou Breitman, un personnage clef, est un homme flou. On peut reprocher à L'exercice de l'état un certain manque de vraie surprise qui boosterait un scénario parfois convenu (trop d'insistance sur les troubles physiologiques du héros) mais le film reste bon, un des meilleurs films français de 2011, bien meilleur que ne l'était le fat La conquête.
La politique aura été au cœur du cinéma français ces derniers mois, après le documentaire Le Président (2010) sur Georges Frêche, l’introspection avec Pater (2011) et la comédie (semi-parodique) avec La Conquête (2011), cette fois-ci, Pierre Schoeller nous offre une toute autre vision de la politique de l’Etat, par le biais d’une partie d’échec ultra-réaliste où tous les hommes politiques jouent un rôle afin de rester dans la lumière (et surtout, au sein du gouvernement). L'Exercice de l'Etat (2011) suit les (més)aventures d’un Ministre des transports fictif, de ses aléas politiques (évènements tragiques, grèves, remaniements, nouvelles réformes, etc) à ses crises passagères, Pierre Schoeller nous plonge au cœur des arcanes du pouvoir durant près de 120 minutes à travers un réalisme palpable. Aucune fausse note, d’excellentes interprétations de la part du duo Olivier Gourmet / Michel Blanc, une mise en scène rythmée qui ne nous laisse aucun répit, sans oublier de savoureux dialogues corrosifs.
Le grand mérite du film c'est d'abord d'intéresser le spectateur d'un bout à l'autre et d'avoir su éviter le manichéisme de circonstance sur un tel sujet. Ensuite, on pourrait débattre longuement sur le propos lui-même et sur la part de vérité du film. Rappelons-nous tout de même qu'il s'agit d'une oeuvre de fiction et non d'un documentaire ou d'un film militant ; ne lui en faisons pas dire plus qu'il n'ait en son pouvoir. La réalisation est simple mais efficace, la scène de l'accident est très réussie ; par contre la dernière partie du film semble plus bâclée ; l'interprétation est sans reproche et confirme que Michel Blanc est décidément bien meilleur devant la caméra que derrière. En l'espace d'un mois, avec ce film, "Le skylab", "Polisse" et surtout "The artist", le cinéma français s'est un peu évadé des fadaises ambiantes.
Avec L'Exercice de l'Etat Pierre Schoeller signe un grand moment de cinéma trouble, un film débordant d'idées et de qualités : un casting foncièrement intelligent, une lumière léchée et séduisante, un sujet tout en zones d'ombres mais pratiquement passionnant et une réalisation inspirée, virtuose en diable, musicale et qui subjugue par sa puissance inattendue. Il est question de politique donc, mais le métrage échappe à toute forme de démagogie facile : taillé dans le goudron, parfois expérimental voire flamboyant dans ses accès de violence le film est une expérience extraordinairement réussie, une plongée insinueuse dans l'intimité d'un homme... avant tout. Mais le ministre, son ego surdimensionné, ses obligations professionnelles, ses décisions, ses partenaires et leurs diverses influences ne sont pas loin derrière, alimentant l'homme au nom d'apôtre comme autant de facettes ontologiques du monde politique. Complexe, abrupte et envoûtant L'Exercice de l'Etat - en plus d'arriver à point nommé dans nos salles obscures sans tomber dans l'opportunisme - témoigne d'une maîtrise et d'une unité qui surprennent beaucoup et qui laissent physiquement exsangue. Parvenir à brasser autant d'idées - visuelles, séquencielles, discursives ou encore techniques, rhétoriques, dramaturgiques - pour mieux tenir compte de l'agencement final relève d'un grand talent. Bref l'aboutissement est de taille pour l'un des films les plus audacieux de l'année 2011. Un petit chef d'oeuvre.
Enfin un film qui traite avec justesse, maîtrise et intelligence des arcanes du pouvoir politique. Le duo Gourmet/Blanc fonctionne à merveille et Olivier Gourmet à lui seul mérite d'aller voir
Un bon film,qui montre toute l'ambivalence de l'exercice du pouvoir. Faire des compromissions, tout en cherchant à plaire aux gens. Personne n'est blanc ou noir dans ce métier si particulier, et ce qui est sûr, c'est que personne n'en ressort totalement intact. C'est ce que tente de montrer ce film. Je ne mets pas cinq étoiles, parce que les dialogues sont parfois peu compréhensibles et qu'il y a beaucoup de personnages évoqués (des membres du gouvernement), mais peu montrés, qui fait qu'on a parfois du mal à bien situer les enjeux. Je ne mets pas cinq étoiles non plus à cause de certains partis pris esthétiques que je n'ai pas bien saisi (le rêve du début, et la bande-son musicale).