Le quotidien d'un ministre des Transports, non issu des grandes écoles.
De très bonnes choses, gâchées par de nombreuses autres.
Pour le positif, les comédiens, presque tous, les premiers comme les seconds et plus petits rôles.
La plastique, les gros plans, une idée, une histoire, simple mais diversifiée et nous laissant approcher de lieux et des échanges peu familiers sur le grand écran.
Mais on ne remplace pas un scénario, une réalisation et un montage par des gros plans.
Et ce n'est pas parce qu'on embauche son frère pour faire la musique – à un volume exagéré - que celle-ci remplace le manque de rythme du film ou occupe opportunément le terrain quand il ne se passe rien, qu'il ne s'évoque rien.
Les dialogues oscillent entre l'excellence et le blabla assommant ou ampoulé, qu'on n'entend pas, même dans les ministères, surtout en privé : "L'important c'n'est pas la gare, c'n'est pas la ville" !
Sans oublier le manque de mouvement, la linéarité qui ensomeille, ni les aberrations : la sortie du ministre de sa voiture dans la neige au milieu de nulle part face à des cégétistes qui demandent des décisions tout de suite est du total délire.
Et n'oublions pas la discussion chez son chauffeur qui dure, dure, sans aucune crédibilité non plus. Même pour un ministre "humain".
Les visions manichéistes - les ministres issus des Grandes Écoles ne sont pas humains, les autres oui ; ou bien le chômeur longue durée est un taiseux gentil, le ministre, humain, lui rend un grand hommage - sont également risibles.
Quant à la dernière demie-heure, c'est du tirage en longueur.
Bref, un film à la française, qui déçoit sacrément.