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    L'Exercice de l'Etat
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    Caine78
    Caine78

    6 843 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 mars 2012
    Tout cela pour ça ! Je n'irais pas jusqu'à dire que « L'Exercice de l'Etat » est une escroquerie, mais je reconnais être dubitatif devant autant d'éloges peu justifiés. Alors OK c'est réaliste et on a droit à quelques passages et répliques réussies. Mais justement, c'est un peu cela le problème. Il n'y a pas vraiment d'âme qui se dégage de l'entreprise, comme si on voulait juste montrer les coulisses du Ministère des Transports pour montrer le Ministère des Transports. Le propos n'est pas inintéressant, et cet aspect sans fioritures de la vie d'un ministre et de ses interrogations du quotidien est honorable, mais à force de vouloir être trop consensuel en disant « La vie de ministre, ce n'est pas facile » ou encore « ce sont des hommes comme des autres » (risibles scènes de fantasmes), Pierre Schoeller affadit considérablement son propos, comme s'il ne fallait se fâcher avec personne. Le résultat est parfois instructif, mais surtout un peu ennuyeux, malgré les prestations impeccables d'Olivier Gourmet et surtout Michel Blanc. Beaucoup de bruit pour presque pas grand chose...
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 416 abonnés 7 565 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 novembre 2011
    La politique aura été au cœur du cinéma français ces derniers mois, après le documentaire Le Président (2010) sur Georges Frêche, l’introspection avec Pater (2011) et la comédie (semi-parodique) avec La Conquête (2011), cette fois-ci, Pierre Schoeller nous offre une toute autre vision de la politique de l’Etat, par le biais d’une partie d’échec ultra-réaliste où tous les hommes politiques jouent un rôle afin de rester dans la lumière (et surtout, au sein du gouvernement). L'Exercice de l'Etat (2011) suit les (més)aventures d’un Ministre des transports fictif, de ses aléas politiques (évènements tragiques, grèves, remaniements, nouvelles réformes, etc) à ses crises passagères, Pierre Schoeller nous plonge au cœur des arcanes du pouvoir durant près de 120 minutes à travers un réalisme palpable. Aucune fausse note, d’excellentes interprétations de la part du duo Olivier Gourmet / Michel Blanc, une mise en scène rythmée qui ne nous laisse aucun répit, sans oublier de savoureux dialogues corrosifs.
    traversay1
    traversay1

    3 676 abonnés 4 888 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 octobre 2011
    Ces noms-là, on ne les attendait pas du tout au générique d'un film tel que L'exercice de l'Etat : Pierre Schoeller, le réalisateur de Versailles et les frères Dardenne, co-producteurs. Mais après tout, ces derniers n'ont-ils pas finalement réalisé que des films politiques, à leur manière ? Bien mieux que La conquête ou Pater, pour ne citer que des exemples récents, L'exercice de l'Etat nous plonge dans les cercles du pouvoir avec un réalisme sidérant. La bonne idée est d'avoir choisi un ministre lambda, celui des transports, plutôt qu'un Premier ministre ou un président. Au coeur d'une réforme qui lui est imposée, comment va réagir ce pion dans une stratégie sur laquelle il n'a pas prise ? Ce n'est pas seulement le pouvoir qui intéresse Schoeller, ce sont les hommes de pouvoir, voir de quel métal ils sont faits, comment ils sont à la merci de conseillers plus ou moins avisés : le dircab, la dircom etc, ils sont tous là, dans l'ombre, tirant les ficelles à l'occasion. Un immense jeu de rôles et d'influence qui est mis en scène de façon virtuose par le réalisateur. Le travail sur la bande son, métallique et incongrue, est impressionnant. Le film, à plusieurs moments, se fait silencieux, moments de suspension alors que le rythme est effréné tout du long. C'est fébrile, haletant, palpitant, comme un bon vieux thriller. Ajoutez à cela des dialogues percutants et une poignée de scènes oniriques qui désarçonnent. Et surtout, au beau milieu du film, un dérapage (dans tous les sens du terme) incroyable qui vous cloue au mur. Et le fond dans tout cela ? Il est bien présent, avec une pointe de cynisme sur ces hommes chargés de missions qui cèdent aux compromissions. Le film brouille les pistes : le pouvoir dont il est question est-il de gauche ou de droite ? On peut se faire sa petite idée, mais elle est loin d'être avérée à coup sûr. Gourmet joue son rôle avec gourmandise, la sympathie que l'on éprouve généralement pour l'acteur et son physique passe-partout permettent de nuancer le portrait de ce ministre, foncièrement honnête et qui n'est pas du sérail. Michel Blanc est lui magnifique, et les seconds rôles, dont Zabou Breitman, sont au diapason. Outre sa forme, ce que l'on apprécie dans L'exercice de l'Etat, c'est son absence de démagogie ou de poujadisme facile, du genre, bof, ce sont tous des pourris. La réalité est bien plus complexe et le film aussi. Chapeau pour la démonstration !
    selenie
    selenie

    6 387 abonnés 6 221 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 octobre 2011
    Après "Les marches du pouvoir" de Clooney voilà le "jumeau" français... En lieu et place d'une primaire à l'américaine voilà plutôt le quotidien sur quelques jours un ministre des transports. Les vrais bons points viennent des choix ; en effet un ministère de "second plan", pas d'allusions sur des personnages ou partis existants (même si on devine gra^ce à une scène de LCI à la TV sur la Grèce par exemple) et une mise en scène quasi documentaire, presque chirurgicale intensifie le côté cynisme. Le casting est excellent avec un duo "Gourmet-Blanc qui atteint des sommets. Certaines parties prennent peut-être trop de place (l'enterrement, l'ivresse) mais les coulisses du pouvoir nous sont démontrés avec intelligence et sans partie pris flagrant. Le film politique en France gagne encore des galons.
    Estonius
    Estonius

    3 530 abonnés 5 453 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 1 février 2016
    La scène onirique d'introduction est très jolie mais son  symbolisme est louirdingue. Après un démarrage intéressant : le déplacement obligatoire du ministre, les propos de circonstances, la langue de bois, on s'aperçoit après une scène ridicule spoiler: (Blanc écoutant Malraux)
    que rien n'est maîtrisé, entre des dialogues qui sonnent souvent faux ("la politique est une meurtrissure permanente") des invraisemblances de situations spoiler: (les blessées des Ardennes qui sont soignés à Pompidou, le chauffeur intérimaire recruté par le directeur de cabinet, la présence du premier ministre à l'enterrement du chauffeur
    et plein d'autres). Certaines scènes sont interminables spoiler: (l'après accident, l'enterrement du chauffeur)
    d'autres sont inutiles spoiler: (la naissance du bébé)
    . La scène spoiler: de la caravane
    trouve le moyen d'être à la fois invraisemblable, gavante, grotesque et mauvaise. Si on ajoute à cela un montage raté (on a parfois du mal à bien suivre), une musique grotesque et une fin bisounours, ben, c'est pas terrible. De plus idéologiquement on est en pleine démagogie, si l'auteur à raison de nous montrer un monde politique nauséeux et destructeur, lui opposer la prétendue pureté du peuple (figurée ici par la famille du chauffeur) procède d'un manichéisme primaire. Les acteurs ne sont pas mauvais bien que Michel Blanc a l'air de s'emmairder. Sur un sujet proche on peut préférer de très loin "Quai d'Orsay" de Tavernier
    benoitG80
    benoitG80

    3 435 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 novembre 2011
    "L'Exercice de l'État" est une peinture de ce qu'est le monde de la politique à ce point réaliste, qu'elle nous donne la nausée !
    On est plongé dans un univers impitoyable, effroyable qui fait froid dans le dos même si on se doute bien évidemment et déjà de cette réalité !
    Olivier Gourmet, saisissant, donne tout son sens au personnage du ministre Bertrand Saint-Jean prêt à tout pour l'exercice du Pouvoir...
    Les autres acteurs sont très bons également, tout particulièrement Michel Blanc en Directeur de Cabinet !
    Le tout est mené avec un rythme nerveux... L'ambiance générale qui s'en dégage, donne au final une justesse incroyable et une efficace redoutable au film de Philippe Schoeller, en le rendant ainsi et malheureusement bluffant de vérité !
    Impressionnant !!!
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 362 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 novembre 2011
    Difficile de faire titre moins bandant que celui-ci : "l'Exercice de l’Etat". On croirait une thèse. Au moins ne nous aura-t-on pas menti car c'est tout à fait l'esprit du film. Les dix premières minutes pourtant laissent suggérer quelque chose d'énergique, de riche et de dynamique. Dix minutes seulement... Après, la machine à blabla est en marche. Le pire c'est que toutes ces paroles ne sont que des discours, des postures sèches et froides, qui évident totalement leurs personnages d'humanité. Alors peut-être y aura-t-il des adorateurs d'Olivier Gourmet et de Michel Blanc pour vanter les mérites de leur jeux d'acteurs, mais personnellement, je ne suis pas du tout parvenu à percevoir ces personnages autrement que comme les faire-valoir d'un discours ronflant et finalement pas très pertinent. Alors OK, on verra le gentil ministre Saint-Jean se mettre des glaçons sur la tronche pour résister à ses horaires infernaux, on le verra être malade, on le verra se taper une murge, se taper sa femme... Mais tout ça sonne faux car les personnages sont au fond de véritables caricatures sans subtilité. Les discours s'efforcent d'être subtils mais ils ne cachent en fait qu'une trame binaire : y'a le gentil Saint-Jean, dans le sacrifice, dans la générosité (« Vas ! Prend un mois de congé mon brave ! » dit-il à son chauffeur), mais aussi dans son attachement à la cause de l'Etat... Et face au gentil, y'a le méchant Péralta : comploteur, jureur, sans culture, à la solde des grands capitaux... Tout un symbole de la déshumanisation et de la sècheresse de ce film : la cause défendue, le statut des gares ferroviaires ! (Woooh ! Comment je me prends trop d'empathie pour les gares !!!) Alors, OK, je suis le premier à gueuler quand on fait du sentimentalisme bon marché et qu'on hésite à aborder des sujets complexes au cinéma. Seulement voilà, là c'est ni complexe, ni fouillé, ni subtil. J'avoue d'ailleurs comprendre difficilement ceux qui prétendent le contraire, décortiquant chaque battement de sourcil d'acteur pour soutenir leur propos. Enfin bref, pas mal intentionné cet "Exercice de l’Etat", mais très discursif, peu profond, et totalement déconnecté de la réalité humaine à mes yeux. En d'autres mots : un bide...
    Plume231
    Plume231

    3 952 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 octobre 2013
    Les films français ayant pour thème les arcanes du pouvoir, c'est pas fréquent, c'est même quasi-inexistant donc c'est une très bonne raison de regarder "L'Exercice de l'Etat"...
    Bon on suit le quotidien d'un ministre des Transports qui comme tout homme politique français qui se respecte pense quasi-exclusivement à assouvir ses ambitions mais, chose rare, est emmerdé par une once d'intégrité ; ce qui est absurde dans un milieu déshumanisé et... absurde avec en prime l'ombre d'un Président de la République devant lequel on s'écrase et qui fait plus penser à un monarque qu'à un homme politique élu au suffrage universel direct. Olivier Gourmet est le choix parfait pour incarner tout ça.
    Bon malgré tout il y a deux problèmes : déjà le réalisateur a cru bon de rajouter, en trop, pour certainement rendre plus palpitant ce quotidien une certaine dramaturgie purement cinématographique (avec l'accident sur l'arcade d'autoroute en construction !!!), ensuite des sortes de séquences oniriques ou troubles qui m'ont donné plus l'impression d'être là juste pour combler des vides pour que le film fasse sa durée, et puis en toute franchise un ministre qui a envie de se saouler parce qu'il craque nerveusement le ferait plus dans les ors du palais que dans la caravane de son chauffeur.
    C'est regrettable tout cela parce que l'histoire avait un gros potentiel qu'il parvient parfois très bien à exploiter mais pas suffisamment pour en faire quelque chose de crédible et de marquant.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 109 abonnés 3 973 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 novembre 2011
    Ce qui est bien avec ce film c'est qu'il n'est pas forcément facile à ranger sous une étiquette, ce n'est pas vraiment un film politique, ni un film sur la politique (bien que ça soit le principal sujet), ce n'est pas un drame, malgré des éléments dramatiques, ce n'est pas totalement un film expérimental non plus, il touche un peu à tout, et ça lui confère une âme, une identité.
    La première chose qui frappe, est forcément ce début limite expérimental, cette musique métallique semblant issue d'une composition contemporain collant parfaitement avec l'atmosphère du film et y participant pleinement.
    On a là un bon film, et ceci pour plusieurs raisons, on n'est pas dans la connivence avec le spectateur en lui surlignant : "hey regarde c'est sarko !", on a le quotidien d'un ministre imaginaire, dans un gouvernement imaginaire, et le cinéma naît de là, on a effacé la réalité actuelle pour mieux faire jaillir le réel des situations. On ne se dit pas : oh mon dieu le réalisateur est un sale gauchiste, ou bien un sale fasciste ou je ne sais quoi, on a un ministre qui a un dossier à traiter, et on voit comment il va faire en sorte de le traiter, retourner sa veste etc.
    On avait le film social où l'on était du côté du peuple qui souffre, là on est de l'autre côté. Et c'est tout aussi pertinent.
    L'autre grande qualité est la prestation des acteurs, Gourmet est incroyable, comme à son habitude (coucou les césars), Blanc (le seul mec du Splendid avec une once de talent) est épatant lui aussi (mais il a déjà moult fois prouvé sa capacité à tenir des bons rôles chez Téchiné par exemple), on peut parler de Breitman, dont je ne suis pas forcément un grand fan, mais qui apporte une touche de féminité bienveillante dans le film, très appréciable.
    Il faut ajouter à tout ceci, un scénario très habile, qui parle à la fois du politique, mais brièvement de la vie privée sans faire un pathos à outrance, le tout sous une mise en scène qui participe à la création de cette atmosphère. C'est avant tout un film à atmosphère je dirai, on est là dans l'attente, l'inquiétude, parfois dans l'action etc.
    On voit ces politiques coupés du monde, on dit que le peuple raison d'être méfiant puisqu'il n'a pas le pouvoir, sauf que ces politiques là n'ont plus qu'un seul pouvoir, celui de se retirer du pouvoir, de le donner au privé, ainsi se mêlent des scènes où un employé ne reconnaît pas le ministre des transports, ou bien des scènes où il y a connivence entre le privé et l'État.
    Ce n'est pas un gouvernement très heureux, très sain, l'ambiance du film est stressante et malsaine. Mais le personnage de Gourmet reste sympathique, et quelque part on le comprend nous ne sommes pas dans la dénonciation aveugle, il a les bras liés.
    Certes le film a quelques défauts, mais il est tellement intriguant qu'il mérite le détour, bien plus que le dernier Clooney sorti à la même date qui est d'un académisme navrant tant dans la mise en scène que dans son propos, on a là un film osé, je ne m'attendais pas à voir ça un jour au cinéma, construit, intéressant, intelligent et qui s'adresse à un public intelligent, et non pas sous forme de clin d'oeils lourdingues.
    Akamaru
    Akamaru

    3 150 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 mars 2012
    Nommé à 8 reprises aux Césars,cette poiltique-fiction montre à quel point le genre est ancré dans le cinéma français,lorsqu'il veut bien s'en donner la peine.D'un réalisme confondant et d'un cynisme grinçant,"L'Exercice de l'Etat" montre un regard sans concessions sur les arcanes du pouvoir,et la compromission des êtres qui en font partie.Il suit pas à pas quelques jours dans la vie d'un ministre des Transports(truculeusement incarné par Olivier Gourmet),qui passe son temps à courir d'une grève à un accident de la route,d'une élection municipale à une matinale à la radio.Un ministre,qui à force de manier la dialectique avec dextérité,finit par perdre de vue les responsabiltés qui lui incombent(ce qui donne lieu à une scène édifiante face à 2 chômeurs en colère dans une caravane).En somme,les opinions sont sacrifiées sur l'autel de l'ambition.Rien de bien nouveau,mais le traitement,précis et vibrionnant,est remarquable.Pierre Scholler a tout compris,sauf lorsqu'il s'égare dans des scènes oniriques souvent hors de propos(l'enterrement,le tonneau sur la route en construction).Côté interprétation,outre Gourmet,c'est du solide,avec un Michel Blanc droit dans des bottes,mais sacrifié,et une Zabou Breitman conciliante et réactive.A voir sans aucun doute.
    cylon86
    cylon86

    2 561 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 novembre 2011
    Pierre Schoeller nous plonge dans les arcanes du pouvoir avec ce film glaçant, tranchant comme une lame de rasoir où rien ni personne n'est épargné. Le scénario est très bien écrit, ne se centrant pas seulement sur la politique et malgré une mise en scène parfois un peu facile, elle reste efficace (la scène de l'accident, d'une sobriété vraiment terrifiante). Olivier Gourmet est parfait en ministre face à un Michel Blanc tout en retenue.
    Julien D
    Julien D

    1 218 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 septembre 2012
    Voici le film de politique-fiction tel qu’on se devait de nous présenter depuis longtemps. Un ministre imaginaire et inclassable issu d’un gouvernement qui l’est tout autant et tous ceux qui l’entourent, ses conseillers, subalternes, confrères et adversaires politiques s’activent dans les arcanes du pouvoir, nous ouvrant les yeux sur l'affaiblissement de l'influence de nos élus sur notre économie. On y découvre donc les coulisses de la république à travers le quotidien de cet homme d’état en pleine guerre interne autour de la naissance d’un éventuel projet de privatisation du service ferroviaire (un sujet libéral d'actualité). La réussite du film est dû, en plus de son traitement intelligent et cynique de ce sujet délicat, à son rythme prenant, à la place de l’aspect humain, à sa photographie lisse et épurée ainsi qu’au jeu brillant des acteurs, le duo Gourmet/Blanc étant parfait. Ce long métrage plein d’idées tant conceptuelles que visuelles restera sûrement comme une référence dans le cinéma français qui ne maitrisait, jusque là, pas ce type de film.
    wesleybodin
    wesleybodin

    1 137 abonnés 3 864 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2012
    Après l'émouvant Versailles, Pierre Schoeller s'attarde cette fois sur les rouages de la politique. Le résultat ne se fera pas attendre : avec d'excellents acteurs, une mise en scène riche et un scénario en béton armé, L'exercice De L'Etat est un exercice de style aussi surprenant que jouissif à regarder.
    Eselce
    Eselce

    1 433 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 mai 2016
    Bof, on reste sur le même personnage : Le ministre des transports avec ses coups de gueule, ses affrontements, les ordres qu'il reçoit et donne... Il n'y a absolument rien de passionnant et l'on s'aperçoit vite qu'il semble davantage réduit à l'état de pantin qu'à un décisionnaire. Le film demeure complexe et montre qu'il faut du courage pour accepter de changer les choses en allant à contre courant de sa hiérarchie pour des causes plus nobles que le simple pouvoir et l'argent. Personnellement, je ne comprends bien cet éloge de prix. Les personnages sont presque tous antipathiques et aucun ne sort réellement du lot. Je mentirai en disant avoir été diverti ou avoir appris quelque chose. Une fin à la française, bien entendu. Le générique tombe de manière inattendue. Nul.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 209 abonnés 4 193 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 avril 2012
    Depuis quelques temps des films et des séries télévisées s'intéressent au monde politique et à ses contradictions permanentes. A l'heure des médias omniprésents, c'est crée entre eux et la sphère politique des rapports très complexes faits de répulsion et de séduction. Les deux mondes sont à ce point imbriqués qu'il n'est pas rare aujourd'hui de les voir s'unir au-delà des plateaux de télévision ou de radio. Chacune des actions du ministre, joué par un magistral Olivier Gourmet, est pensée en fonction de l'usage qu'il pourra en tirer dans les médias pour manipuler la population. A ce jeu là, l'homme politique a forcément des problèmes de conscience qui l'assaillent davantage qu'à l'époque où les médias n'étaient qu'un élément parmi d'autres, voire annexe de l’homme public. L'entame du film de Schöller par un cauchemar érotique d'Olivier Gourmet montre d'emblée les doutes qui assaillent le ministre des transports. Pierre Schöller à la baguette au scénario utilise un mode de narration à mi-chemin entre le thriller et le fantastique pour mettre à nu le déchirement permanent de cet homme obligé de faire le grand écart entre ses convictions et son ambition qui est grande. La musique grandiloquente, faite de percussions accentue l'aspect incongru des ruptures du parcours chaotique de ce politique qui semble plutôt parer les coups que maîtriser son destin. Face à ces compromissions successives, Schöller a eu l'heureuse idée d'adjoindre en la personne de Michel Blanc haut fonctionnaire de l'ombre, une survivance d'éthique qui au-delà de l'agitation des hommes de l'exécutif en tension permanente, permet à l'Etat de conserver un peu de cohérence dans son action. Qu'en adviendra t-il si cette folie médiatique gagne un jour les rouages essentiels de la machine étatique (cf. les juges d'instruction) ? Une conversation entre Didier Bezace et Michel Blanc au milieu du film illustre parfaitement cette crainte. Schöller montre aussi très bien la dictature de l'emploi du temps imposée par les médias. En ces temps de campagne électorale on se dit que l’homme politique de premier plan a plus du gladiateur dans la fosse aux lions que de l’édile assis derrière son fauteuil pour réfléchir au sens et aux conséquences des actions à entreprendre. La résistance physique va finir par l’emporter sur la justesse des propos, tout n’étant plus que slogans et éléments de langage concoctés par les spin doctors. Pour aller encore un peu plus loin alors que tous ses voyants personnels y compris les plus intimes sont au rouge, Bertrand Saint-Jean n’hésitera pas à commettre la trahison ultime en acceptant sans broncher l’éviction de celui qu’il vient juste de supplier de l’accompagner dans son nouveau ministère alors qu’il s’apprêtait à rejoindre son corps préfectoral d'origine. Encore un peu avant dans le film, le même Bertrand Saint-Jean avait reproché à ce même collaborateur (Michel Blanc) de ne jamais se livrer auprès de lui sur ses opinions personnelles et ses états d'âme . En avait suivi une grande tirade sur le sens de l’amitié et de la fidélité. On voit que devant l’appât d’un marocain dont le premier ministre vient de lui dire qu’il était dénué de toute influence, le grand prêcheur se transforme en petit garçon venant chercher son prix d’excellence. Schöller conclut de manière éloquente son film sur cette séquence où Saint-Jean regarde la silhouette de Gilles se perdre dans les couloirs de Matignon. Que dire de plus ?
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