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Selingues G
77 abonnés
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4,0
Publiée le 20 octobre 2012
Je ne connaissais pas ce film avant d’apprendre que Michel Blanc ai reçu le prix du Meilleur Second Rôle au césar 2011. Lors du visionnage j’ai été stupéfiait par la dure réalité du métier de ministre. Deux scènes sont maîtresses dans ce film. La première celle de l’accident qui montre que même si on a le pouvoir, on n’a pas tout le temps raison ; et la deuxième est celle qui clôture le film qui montre que même l’amitié n’est rien face aux attractions du pouvoir politique. L’exercice de l’Etat ou comment exploser nos visions les plus basique sur les forces de l’Etat. A noter que Michel Blanc est tout simplement magistral dans son rôle de secrétaire du ministre.
Qu'est-ce que le pouvoir sans la puissance d'agir ? Cette plongée fictive dans les coulisses du ministère des transports se révèle captivante et audacieuse. Captivante car elle nous immerge dans un milieu féroce et impitoyable. Audacieuse car Pierre Schoeller, opère un regard très personnel qui se retrouve dans une mise en scène et un montage aussi atypique que percutant. Tout est basé sur le personnage interprété par Olivier Gourmet, un homme complexe qui a ses convictions mais aussi ses ambitions, un homme politique qui n'est donc ni vraiment pourri ni totalement blanc. Cette ambiguité se conjugue dans un scénario qui opère une réflexion sincère et incisive sur ce qui reste des prérogatives de l'Etat et son influence réelle dans le monde économique et social. Sans pour autant condamner définitivement la fonction politique, le regard reste lucide et implacable d'où un résultat assez pessimiste et noir. A la différence des dernières productions françaises au cinéma sur le milieu de la politique ( « Quai d'Orsay », « La conquête »), Pierre Schoeller, ne cherche pas à nous faire rire mais à nous faire réfléchir sur l'essence de la politique aujourd'hui. Il n'hésite pas à bousculer le spectateur, à le sortir de sa zone de confort. Le rythme est ainsi bien tenu de bout en bout avec des fulgurances étonnantes. Le film ne prétend pas apporter des réponses définitives et n'assène pas son point de vue, il laisse beaucoup de zones d'ombres sur le personnage principal même à la fin. Cela laisse une place au spectateur pour se faire sa propre opinion. Autour d'un Olivier Gourmet qui ne cesse de s'étoffer en tant qu'acteur, on peut souligner l'interprétation d'une grande sobriété de Michel Blanc parfaitement à l'aise dans un rôle moins facile qu'il n'y paraît. On retiendra enfin certaines scènes absolument passionnantes qui s'interrogent sur le pouvoir et l'emprise sur le réel ( ou pas) des hommes politiques. Il faut donc saluer ce très bon film fouillé et personnel qui donne envie de retrouver le réalisateur très vite.
Très déçue par le film, surtout après avoir lu la critique dytirambique (et à posteriori incompréhensible) de Télérama. Le film alterne entre accidents de la route plus dégoûtants les uns que les autres, musiques de tams-tams assourdissantes, et rêves bourrés de symboles à en crever. Ce qui tient lieu d'intrigue tourne autour de la privatisation des gares, dont on ne saura bien sûr pas les tenants et aboutissants, pour mieux pointer du doigt une idée plus ou moins discutable, mais qui semble ancrée dans le crâne du réalisateur : les politiques agissent trop pour avoir le temps de réfléchir, et n'ont pas de réelles convictions. Avec leurs blagues potaches et leur façon d'être vulgaire, ils ont l'air d'imposteurs au sein des magnifiques palais de Paris. Un film caricatural qui personnellement ne m'a rien apporté, je le déconseille.
Tout cela pour ça ! Je n'irais pas jusqu'à dire que « L'Exercice de l'Etat » est une escroquerie, mais je reconnais être dubitatif devant autant d'éloges peu justifiés. Alors OK c'est réaliste et on a droit à quelques passages et répliques réussies. Mais justement, c'est un peu cela le problème. Il n'y a pas vraiment d'âme qui se dégage de l'entreprise, comme si on voulait juste montrer les coulisses du Ministère des Transports pour montrer le Ministère des Transports. Le propos n'est pas inintéressant, et cet aspect sans fioritures de la vie d'un ministre et de ses interrogations du quotidien est honorable, mais à force de vouloir être trop consensuel en disant « La vie de ministre, ce n'est pas facile » ou encore « ce sont des hommes comme des autres » (risibles scènes de fantasmes), Pierre Schoeller affadit considérablement son propos, comme s'il ne fallait se fâcher avec personne. Le résultat est parfois instructif, mais surtout un peu ennuyeux, malgré les prestations impeccables d'Olivier Gourmet et surtout Michel Blanc. Beaucoup de bruit pour presque pas grand chose...
Avec L'Exercice de l'Etat Pierre Schoeller signe un grand moment de cinéma trouble, un film débordant d'idées et de qualités : un casting foncièrement intelligent, une lumière léchée et séduisante, un sujet tout en zones d'ombres mais pratiquement passionnant et une réalisation inspirée, virtuose en diable, musicale et qui subjugue par sa puissance inattendue. Il est question de politique donc, mais le métrage échappe à toute forme de démagogie facile : taillé dans le goudron, parfois expérimental voire flamboyant dans ses accès de violence le film est une expérience extraordinairement réussie, une plongée insinueuse dans l'intimité d'un homme... avant tout. Mais le ministre, son ego surdimensionné, ses obligations professionnelles, ses décisions, ses partenaires et leurs diverses influences ne sont pas loin derrière, alimentant l'homme au nom d'apôtre comme autant de facettes ontologiques du monde politique. Complexe, abrupte et envoûtant L'Exercice de l'Etat - en plus d'arriver à point nommé dans nos salles obscures sans tomber dans l'opportunisme - témoigne d'une maîtrise et d'une unité qui surprennent beaucoup et qui laissent physiquement exsangue. Parvenir à brasser autant d'idées - visuelles, séquencielles, discursives ou encore techniques, rhétoriques, dramaturgiques - pour mieux tenir compte de l'agencement final relève d'un grand talent. Bref l'aboutissement est de taille pour l'un des films les plus audacieux de l'année 2011. Un petit chef d'oeuvre.
Un thriller politique ultra crédible d'une efficacité redoutable. Le scénario, remarquablement construit, est d'une limpidité impressionnante malgré un univers (politique donc) au jargon particulier et aux événements finalement assez hermétiques pour le grand publique. La mise en scène, nerveuse et affûtée, donne au film un réalisme bluffant que les acteurs viennent compléter par leurs étonnantes prestations (mention spéciale à Olivier Gourmet qui n'aurait pas volé un César...). Le film a beau être une fiction, on se croirait réellement dans les coulisses du gouvernement... Et ici, l'intelligence du propos n'empêche pas le spectaculaire avec notamment une scène d'accidents de voiture vraiment impressionnante. Un très grand film.
Très bon film politique, fort instructif, qui marque des points au niveau de sa crédibilité : a ce titre, on a véritablement l'impression d'assister a un reportage au sein du gouvernement et du milieu, truffé d'assassins politiques, cachés derrière des déclarations et des machinations meurtrières. Des hommes dont le principal soucis est de sauver leur peau, d'assouvir leurs ambitions, de sauver la face, mais surtout, de survivre aux contacts d'autres requins plus dangereux. Prendre pour sujet d'accroche la privatisation des gares ferroviaires se révèle également fort judicieux. Excellente interprétation des nombreux acteurs, pour finir.
Une nuit, le ministre des transports est réveillé par son directeur de cabinet. Un bus vient de choir dans un ravin, des ados morts en pagaille, il se rend illico presto sur les lieux de l’accident où une chapelle ardente est dressée. Ensuite, tout s’enchaine pour cet homme d’état ; tout est urgence, stress, gestion des égos de l’équipe gouvernementale, gestion de sa posture en vue de servir l’Etat mais aussi sa propre carrière,… L’exercice de l’Etat est compliqué et finit par le dévorer de l’intérieur et de l’extérieur : « Tout Cru ». La première scène du film très symbolique avec le crocodile dévoreur annonce déjà la teneur du propos. Le pouvoir, son exercice et le conserver captive jusqu’à s’oublier personnellement. Cette satire politique de très haut vol démontre, pour ceux qui l’ignorait encore, le cynisme de nos gouvernants guidés par leurs ambitions personnelles tout autant que par le goût de l’Etat. L’ambition démesurée de cet homme est à l’image des personnalités accédant à ces postes. Le tout donne un film vif, survolté, agressif, stressant et palpitant à l’image du quotidien de cet homme : aucun répit. Durant 2 heures, aucune baisse d’intensité, Schoeller nous ape, ne nous lâche, nous colle au siège… Une belle prouesse sur un thème pourtant plutôt intello et intérieur ; on pouvait avoir peur d’un film bavard, il n’en est rien ; çà sent le César voire les César… car les dialogues intenses, ciselés, acides et parfois d’une drôlerie sarcastique sont livrées par quelques comédiens qui incarnent la fonction avec un réalisme étonnant : Olivier Gourmet en ministre est parfait. Courrez voir ce film politique glaçant qui a tout du film d’action… A ne pas louper…
Un film français qui se démarque avec sa justesse et son originalité. "L'exercice de l’État" offre deux merveilleux rôles, l'un pour Olivier Gourmet, qui aurait pour ma part, mérité le César ; et l'autre pour Michel Blanc, étincelant de professionnalisme. Un film aux allures de vérité politique qui nous passionnera par sa mise en scène soignée et son jeu d'acteur, je le dis une fois de plus, troublant de réalisme. On passe un très bon moment dans cette expérience inhabituelle du cinéma français, au point de ressentir le stresse et la tension que subit le personnage principal. Une réussite dans le 7ème art francophone qui fascine et suscite l'intérêt de bout en bout.
Enfin un film qui traite avec justesse, maîtrise et intelligence des arcanes du pouvoir politique. Le duo Gourmet/Blanc fonctionne à merveille et Olivier Gourmet à lui seul mérite d'aller voir
Les personnages principaux sont ennuyeux et plongent les téléspectateurs dans une grande torpeur. La scène d'ouverture à connotation porno chic n'apporte rien à l'histoire, elle révèle la médiocrité du film, le manque d'imagination et la perversité du réalisateur. Encore une femme nue mise sous les caméras pour combler une incompétence...pathétique.
Une introduction fantasmagorique, une musique hypnotique digne d'un giallo, le début de ce film est vraiment détonnant et le reste l'est tout autant. Porté par un Olivier Gourmet énorme (dommage de tomber la même année que Jean Dujardin et Omar Sy pour le césar), le film suit à une vitesse folle l'agenda hyper chargé d'un ministre des transports dont la fatigue n'a d'égale que l'ambition. Finalement, on ne sait rien des orientations politiques et des idées des protagonistes, non l'enjeu n'est pas là. Ici, on s'intéresse plus aux interactions qui peuvent exister entre un ministre et ses conseillers, sa famille (bien que quasiment absente du film), les autres ministres, le P.R et son difficile lien avec le peuple qui passe par son chauffeur chômeur aussi attachant que silencieux. Le film est truffé de bonnes idées notamment les dépêches AFP et autres textos qui s'affichent directement sur l'écran. Une scène est particulièrement réussie, celle de l'église où Olivier Gourmet récite dans sa tête le discours qu'il avait prévu pendant que le prête prononce lui aussi son texte, magnifique moment où la foi politique supplante la foi religieuse. Enfin un bon film français sur les arcanes du pouvoir alors ne boudons pas notre plaisir.
L'opposition entre les deux hommes rend compte à merveille de deux visions, parfois complémentaires mais souvent opposés, de l'Etat. En toile de fond, la privatisation des gares ouvre une vraie réflexion sur la place de l'Etat dans nos sociétés: Etat libéral ou Etat protecteur? Le film permet de donner des pistes aux spectateurs sans prétendre y apporter de réponse. Une mention spéciale à Michel Blanc, acteur remarquable.