Richard Ayoade, qui joue habituellement le rôle de l’hyper geek Moss dans la géniale série The IT Crowd, nous offre ici un premier film bien singulier et particulier. En effet, il est rare que le thème de l’adolescence soit traité d’une manière aussi décalée.
Submarine nous présente Oliver Tate, 15 ans, habitant de Swansea au Pays de Galles, qui doit faire face à deux soucis majeurs parmi ses soucis mineurs. Car en plus de se sentir différent de ses potes beaufs, il aimerait coucher avec sa nana pour la première fois, tout en évitant que sa mère ne quitte son père pour un gourou étrange à la coupe de cheveux très 80’s. Très sur de lui, et armé d’un vocabulaire extrêmement riche, il va tenter le tout pour le tout !
La force du scénario, tiré d’une nouvelle de Joe Dunthorne, est de traiter ces sujets typiquement ados, sur un ton mélangeant l’humour, et la gravité, sur fond d’urgence, détachement, et tendresse. Autant dire un sacré foutoir au niveau des sentiments que peut procurer ce long métrage. En somme, on est touchés, et le rire suit souvent la larme, forcée par une BO magnifique signée Alex Turner, leader des Arctic Monkeys.
Le film se présente en plusieurs parties successives, via un prologue et un épilogue, constituant une réalisation originale pour un film qui ne l’est pas moins. On pense tout de suite à Ken Loach, Michel Gondry, Lukas Moodysson, Michael Winterbottom, ou encore Stephen Frears. L’image est magnifique, oscillant entre décors façon carte postale 60’s, et films en super 8. La qualité et le style de la photographie colle parfaitement à cette histoire expressive teintée de sentiments forts.
Sentiments exprimés par une performance de haute volée de Craig Roberts. Le jeune comédien à semble t il tout comprit et arrive à nous transporter et nous toucher, tout en sobriété. Ses collègues n’ont rien à lui envier quant à la justesse et la motivation qu’ils offrent. Le ton est juste, tout en retenue, et le film banni tous les clichés inhérents à ce style de cinéma.
Magnifique surprise (passée inaperçue chez nous), tout en douceur et en humour, Submarine s’inscrit dans la lignée du cinéma british, tout en lui donnant un coup de fouet, et en lui apportant un décalage si particulier, cher à son réalisateur. Tel le personnage principal, on en sort grandit et on en redemande…God Save the Queen !
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