L'adolescence, dure période de la vie ou chaque individu se pose des questions sur soi-même et maintes et maintes fois sujet de films allant de la simple potacherie ("American Pie" de Paul et Chris Weitz par exemple) au malaise adolescent ("Virgin Suicides" de Sofia Coppola en autre exemple...). "Submarine" a la particularité de n'emprunter aucune de ces voies là, du moins totalement. Le réalisateur (qui est aussi le scénariste) Richard Ayoade prend le choix de n'engoufrer jamais son histoire dans un style bien précis privilégiant la vie, simple, la joie qu'elle apporte, ses malheurs aussi. "Submarine" est un ovni, original dans le fond comme dans sa forme. Pourtant, l'histoire reste une simple chronique de la vie d'un adolescent, Oliver Tate, ou sont traités ses problèmes, ses joies, mais plus ses peines quand même. Car si le début présente quelque situations plutôt cocasses, la suite est plutôt dramatique, ou du moins est développée comme un drame. A cela, l'originalité ne fait plus effet, quand rentrent en jeu des thèmes récurrent comme le divorce, la rupture...
Et c'est plutôt décevant car après un début flairant bon le chef d'oeuvre, le reste s'enlise dans une mécanique utilisée et ré-utilisée dans d'autres films du genre. Pourtant, Ayoade aurait pu faire de son "Submarine" une véritable petite pépite car la photographie reste magnifique, très bien pensée, la mise en scène est à des années lumières d'être dégueulasse et les jeunes acteurs tirent de fort belle manière leur épingle du jeu. Reste ce défaut de scénario qui ne révolutionne en rien le genre et reste relativement plat toute la durée de la seconde partie, avant de redémarer en fanfare pour la troisième.
"Submarine" est un film plutôt inégal sur le premier amour et sur les soucis qui peuvent survenir dans le quotidien d'un jeune, qui reste tout de même un divertissement plein de fraicheur et qui n'en demeure pas moins sympathique. A l'heure ou l'adolescence est, pour la plupart du temps, traitée avec des blagues potaches et scatophiles, ça fait du bien de se plonger dans des chroniques de cette trempe.