Il est certain qu'après l'absolument nullissime Hitman, on ne plaçait aucun espoir en la personne de Xavier Gens. Son Frontière(s), sorti à peu près un an plus tard était au moins aussi nul. Mais sa déportation outre-Atlantique pouvait donner de l'espoir. D'autant que le pitch du truc, ajouté à cela des premiers trailers alléchants, signifiait réellement que Xavier Gens s'est amélioré en traversant l'océan.
Si il reste clair et certain que The Divide va diviser la critique (c'est très très particulier), il n'en reste pas mois que loin d'être un grand film, c'est une belle petite claque sur de nombreux points malgré des défauts majeurs. L'histoire part d'un concept simple : après qu'une explosion nucléaire ait ravagée New York, un petit groupe de personne se réfugie dans la cave de leur immeuble. La première demi-heure - très intéressante et très bien menée - est appétissante et on a vient rapidement à l'hypothèse suivante : cette intrigue par rapport à ce qui se passe à l'extérieur va être le fil conducteur du film, un combat entre l'intérieur de cette cave et ce qui se trame juste derrière la porte.
Et bien non. Et c'est là le gros défaut du film puisque cette partie ne sert strictement à rien puisqu'aucune référence durant tout le reste du film ne mentionne ces évènements. Comme si cette scène provenait d'un autre film. Une question sans réponse qui, on ne l'espère pas, pourrait être traitée dans une suite.
Le film de Xavier Gens s'intéresse en faite à la paranoïa, la folie, la claustrophobie, l’inéluctable dérivation de n'importe quelle société vers une certaine folie humaine. Et c'est dans ce développement là que The Divide surprend car il reste incroyablement réaliste. Malgré quelques longueurs, le film plonge peu à peu le spectateur dans sa mène paranoïa très réussie et parvient véritablement à déclencher des émotions chez lui. Au niveau du casting, on pardonnera peut-être des personnages qui, au début du film, sont peu développé malgré de bonnes interprétations. Les seuls personnages ayant réellement un développement psychologique étant ceux qui passent la première heure. Et ce développement se limite à leur sombrement dans la folie, ou leurs objectifs dans l'affaire.
Si Xavier Gens a encore des problèmes de mise en scène, il arrive cependant à rendre la cave étroite et terrifiante. Utilisant un jeu de couleur bien glauque et donnant au film une ambiance absolument malsaine typique Vague Frenchie de Films d'horreur (on sent réellement que le réalisateur est un habitué de l'horreur française, on y retrouve les codes et l'ambiance). La fin du film qui, sans rien exagérer au niveau de la moral et des effets spéciaux, parvient à clôturer le tout avec la même glauquerie que le reste. Alors non, The Divide est loin d'être un grand film de science-fiction, mais il n'en est pas moins une bonne surprise, arrivant principalement à déranger littéralement le spectateur. De nombreux défauts, notamment de mise en scène et des longueurs, font que le film, en plus des thèmes abordés, ne plaira pas à tout le monde. A voir, cependant, pour les adaptes du cinéma de genre français (car c'est dans la droite lignée de ce type de films) ou pour les curieux.