« De force » aurait été sacrifié par la distribution, 65 copies selon « L’annuel du cinéma ». 65 copies où Adjani est à l’affiche ! Ce doit être un film d’art et essai, non ? Un film serbo-turco-croate ? Non !!! Un film policier franco-belge-luxembourgeois. Un polar de gare, tout ce qu’il y a de plus classique et à connotation péjorative ; un concentré de réchauffé, de rance, de déjà-mille-fois-vus. J’arrête d’être désagréable. Voilà un réalisateur qui a connu la prison et comme Olivier Marchal, le flic, il sait de quoi il parle. Je ne lui reproche pas d’avoir fait un film. Il a raison, et il est allé au bout de sa passion. Seulement, son film n’apporte rien de nouveau, c’est un film presque inutile tant d’autres, avant lui, l’ont fait. En tout cas, il a réussi à réunir Adjani, Cantona, couple assez peu probable mais c’est la magie du cinéma, (un bon point pour Frank Henry), Fremont, Consigny, Riaboukine, Abkarian... Adjani fait le job ; Cantona surjoue deux scènes sur trois et encore quand on entend ce qu’il marmonne ; Fremont surjoue et il n’est pas aidé par ses dialogues qui sonnent assez creux ; Consigny fait le job assez paresseusement et ne semble pas vraiment impliquée ; Riaboukine, rôle inutile mais qui a l’avantage de le nourrir ; Abkarian se répète un peu et semble cabotiner. Frank Henry a des relations, tant mieux, qu’il en profite, car il a assez perdu de temps entre quatre murs, mais il doit faire des efforts pour apporter un angle nouveau au gangstérisme et surtout être plus exigeant en matière de direction d’acteurs. Car c’est bien beau de faire jouer un pensionnaire de Groland, mais sa scène frise le ridicule pour ne pas dire l’amateurisme. Et si c’est un clin d’œil à une émission favorite, ou pour remercier Canal+ parce qu’il est pensionnaire de la chaîne pour avoir réalisé des épisodes de Braquo, cela n’excuse pas l’indigence de cette scène extrêmement mal dirigée.