Après le prometteur "Douches froides", Antony Cordier confirme l'essai avec ce "Happy few" qui est doté d'une interprétation et d'une écriture de qualité. Dommage que sa mise en scène soit parfois aussi approximative, ce qui ponctue le film de quelques errements, quelques mouvements de caméra immotivés. Immotivés parce qu'ils se cherchent pour finalement n'aboutir à rien si ce n'est à un point de montage hasardeux qui ne fait que souligner l'inanité de la tentative. Pourquoi faire simple quand on peut donner l'impression de faire compliqué... Et que dire de cette caméra à l'épaule presque systématique qui n'apporte strictement rien au propos si ce n'est l'envie dévorante d'offrir un trépied à Cordier pour son prochain film. Il n'en reste pas moins un auteur à suivre dans le paysage cinématographique français plutôt désertique et déserté ces derniers temps.
Second long-métrage pour Antony Cordier (Douches froides - 2005) qui réalise ici une comédie dramatique sur deux couples lambda. Bien dans leur vie de tous les jours, des enfants à charge, aucune dispute et pourtant, un soir, ces deux couples qui viennent de passer la soirée ensemble, vont "se séparer" pour finir dans le lit de l'autre ! Chacun tombant amoureux l'un de l'autre, on assiste ici à un échangisme en bonne et due forme. 110 minutes de relations de couples, de sexe, de sexe et encore du sexe !! Bref, si on ne prend pas la peine de lire le synopsis ou de regarder la bande annonce, on risque fort d'être surprit et d'assister à tout sauf ce à quoi on s'attendait. Très répétitif, trop de sexe et de nudité inutile, heureusement que les acteurs s'en sortent pas trop mal.
Un film assez plaisant malgré quelques longueurs ici et la.Le réalisateur réussit a nous emmener la ou il le veut. De très bons acteurs malgré un Roschdy Zem pas a sa place dans ce film.
Difficile de croire à cette histoire de couples échangistes presque par hasard. Les duos formés par les acteurs ne sont pas crédibles non plus. Tout semble factice dans la première partie du film, lorsque tous semblent vivre ces relations de façon hédoniste. La suite bascule davantage dans la gravité (sans lourdeur heureusement) et c'est seulement à ce moment que l'on commence à prendre au sérieux les sentiments des personnages. Surtout qu'on ne s'attend pas forcément à ce qui les lie finalement. Mais il est presque trop tard, et c'est dommage.
J'avais senti un potentiel énorme dans ce film, sur l'exploration de l'amour, des tentations et des interdits, un truc un peu sulfureux pour embraser les sentiments mais le film reste constamment dans quelque chose de trop confiné, de trop humble pour se lâcher comme ses personnages
Le propos est intéressant, l'échangisme revisité, avec de l'amour, de la fraicheur et, une liberté et une légèreté, bien difficiles à conserver avec le temps..... On aurait aimé attendre une autre fin, une histoire poussée encore un peu plus loin.... mais les acteurs sont très justes, comme de bien entendu... A voir ....
On se laisse emporter avec plaisir par ce quatuor qui s'accorde, se désaccorde tout au long de ce film bien construit et réalisé avec une belle interprétation des quatre comédiens.
Pour sa deuxième réalisation, Anthony Cordier se coltine à un sujet "audacieux" mais le résultat sonne désespérément creux. La faute d'abord à un scénario poussif et convenu (le récit ne fait que dérouler mollement son programme de désenchantement inscrit dès le début), un scénario qui reste à la surface du trouble dont il est censé être porteur. Les quelques scènes "crues" de cul sont de piètres écrans de fumée : on ne sent aucune folie, aucun désir dans ses mornes ébats qui restent d'ailleurs toujours très sages (tout obéit à une "règle naturelle du respect de l'autre couple", les filles se laissent un peu aller entre elles - c'est tellement naturel pour elles -, mais évidemment pas les mecs - faut pas déconner non plus, la perte des repères moraux ça a ses limites (voir la fin très moralisatrice) et quand on se mélange, attention, chacun reste dans son coin sans même regarder l'autre - alors qu'on est justement au coeur du sujet). Malgré le recours à une voix off lourdement explicative (le pire du cinéma français psychologique), jamais on ne pénètre dans la pénombre de ces âmes. Le pire étant que, faute de filmer le mystère de ses personnages et par peur de la dramatisation, le film s'évertue à créer des petits "accidents de vie" parfaitement artificiels (la séquence dans la farine est un sommet de ridicule, mais il faut aussi voir l'utilisation maladroite des enfants). Quant aux personnages, jamais on ne parvient à s'attacher à eux, coquilles vides que les acteurs peinent à incarner (surtout les hommes : Duvauchelle est monolithique dans son rôle de petite frappe bobo (!) et Zem se demande ce qu'il fout là ; les femmes c'est un peu mieux grâce au charme de Bouchez et à la douce gravité de Fois). Il ne faut pas compter sur la mise en scène pour rattraper tout ça : pleine d'afféterie, elle joue aussi très artificiellement le côté caméra à l'épaule pris sur le vif, mais rien ne se passe jamais à l'image... Seul point intéressant (mais est-ce volontaire ?), le film suinte d'une morosité déflationniste : ici la chair est triste et les personnages finissent comme des zombies (métaphore d'une société en pleine sinistrose qui n'arrive même plus à bander ?). Quoiqu'il en soit, Anthony Cordier signe un film insipide qui sombre dans tous les travers du petit naturalisme psychologique, sans faire preuve de la moindre audace, ni sur le fond ni sur la forme. Avec un sujet pareil, il fallait le faire !
Beaucoup de gens sont partis avant la fin. J'ai été déçu et je n'ai pas passé un bon moment. MAIS : on rentre vite dans le vif du sujet, acteurs très crédibles et j'ai été séduit par des scènes dérangeantes (une baffe notamment) qui poussent à réfléchir. A voir, mais pas au cinéma.
Une bonne surprise que ce film qui se cherche un sujet en dehors des sentiers battus...
Je ne sais pas si on peut parler d'échangisme (le mot me semble froid et technique) pour cette histoire d'amour fusionnelle entre 2 couples.
Une histoire qui se voit facilement comme une fiction et qui par certains cotés rappelle "peindre ou faire l'amour" plus dans l'approche des personages que dans son sujet.
Jolie tranche de vie, légère et sensuelle, Happy Few se regarde sans déplaisir, avec l'étrange impression d'une douceur mélancolique, presque triste, portée par un quatuor d'acteurs en tous points remarquables : une brillante Marina Foïs, une ravissante Elodie Bouchez, un Roschdy Zem fringuant et un Nicolas Duvauchelle ténébreux... Tout ce petit monde filmé sous l'oeil bienveillant d'Antony Cordier. Sans réelle transcendance, un tantinet trop sage pour être excellent, Happy Few ne témoigne que trop rarement de ses exigences cinématographiques : si l'on excepte une superbe séquence de quadriolisme marinant dans la farine le film est assez plat, sans relief aucun, pratiquement condamné à l'oubli une fois la projection achevée. Cela n'en reste pas moins plaisant, parfois même émouvant, mais trop commun malgré l'audace du propos. A voir pour les acteurs et actrices, qui se sont littéralement jetés à corps perdus dans l'expérience. Pas antipathique, donc... mais pas indispensable non plus.
Un film français, très français - c’est-à-dire un peu bavard et cérébral - sur une expérience amoureuse originale : deux couples se rencontrent, sympathisent, tombent amoureux l’un de l’autre, et - très classiquement - leurs sexualités se croisent, chacun couchant avec le conjoint de l’autre. Rien de bien nouveau sous le soleil même si, là, ces deux aventures extraconjugales sont vécues au grand jour (du moins le croit-on presque jusqu’au bout). Ensuite, le film se déroule sans que l’on sache très bien où veut en venir l’auteur. Pas de propos moralisant en apparence, pas de grand débat intérieur non plus, juste des situations exposées, des bouts de vie relatées, jusqu’à un dénouement d’une banalité consternante. Tout ça pour en arriver là ! Le propos est peut-être de soutenir qu’une histoire d’amour n’est pas forcément limitée à deux personnes… mais le traitement est bien souvent un peu maladroit. Il y a tout de même une sincérité de ton, de bons comédiens bien dirigés et des personnages attachants… mais cela ne produit en fin de compte qu’un film très moyen.
Fallait oser, c'était risqué... Il suffit de voir les mauvaises notes pour s'en rendre compte ! Quelques mauvais points : les 4 ont des boulots mais apparemment ils ne bossent guère plus de 2-4 heures par jour, les enfants semblent avoir été oublié par le scénario malgré quelques scènes qui promettaient autres choses (l'ainée qui semble avoir tout compris), malgré qu'on peut respecter le choix de l'acteur Roshdy Zem toujours en caleçon est peu vraisemblable vu les scènes et surtout en gâche la beauté (notamment celle où les 4 vont dans le jardin après la "farine"), la sensation que les acteurs ne furent pas tous et tout le temps open (compréhensif mais bon il sont accepté le film non ?!)... Les bons points : un casting très hétéroclite, le choix de ne pas choquer volontairement (il y aura toujours les puritains et autres...), de vraies belles scènes (les portables, l'après-farine entre autres)... Bref le film est ambitieux mais la direction d'acteur et quelques invraisemblances du quotidien rendent le film bancal et maladroit. Malgré tout je met la moyenne car l'honnêteté de l'aventure et unecertaine fraicheur valent bien un petit encouragement.