Avis : Happy Few - Page 3

Un film magnifique, superbement interprété, sur un sujet rarement abordé au cinéma : le couple, en temps que socle de la famille de nos sociétés contemporaines. Est-ce que ce socle est le seul légitime ? Est-ce que la fidélité est un principe absolu et non transgressif ? Ici on est pas du tout dans une expérience échangiste, comme on le dit à tort . Les 2 couples se rencontrent et commencent à s’aimer en croisant leurs sentiments, tout en continuant à aimer leur partenaire orignal. Dans l’échangisme il n’y a pas d’amour, mais juste un échange (un prêt ) des corps, et une sexualité ouverte pour générer de l’excitation et mettre du piment au couple d’origine, il n’y a pas d’amour, et tout le monde se sépare au petit matin ( en théorie) . Ici les deux couples qui s’aiment vont essayer d’expérimenter un ménage à quatre tout, en gardant certaines règles non dites. Chaque couple de base reste la référence, et les « amants » doivent se retrouver en parallèle. Les sensations sont très fortes, car chacun vit deux amours forts à la fois, mais officiellement (on est pas dans l’adultère) . Les deux filles s’apprécient aussi, et iront même jusqu’à une expérience bisexuelle. C’est un couple élargi ( à quatre), mais ce n’est pas l’amour en collectivité à partenaire multiples, qui comme l’histoire l’a démontré à plusieurs reprises, ne peut pas fonctionner. Est-ce que l’on peut sincèrement aimer en dehors de son couple ? Toutes ces questions sont captivantes, et traitées de manière non exhaustives et intelligentes. L’épilogue final, très émouvant, très pudique , très juste, apporte une partie de réponse. Bien sûr le film vaut aussi par l’excellente interprétations des 4 protagonistes. Marina Fois, d’une beauté diaphane, une madone, torturée par son dilemme, qui voudrait conserver et prolonger cet état de grâce, tour à tour, romantique, tragique , légère, fragile , érotique, son corps est magnifique, diffèrent , un vrai corps de femme, il électrise la pellicule. Ses scènes de sexe sont superbes , avec Duvauchelle , d’une violence surprenante, presque empreinte de sadisme, et atypique , puis avec Elodie Bouchez dans son duo Bisex, tellement beau, sensuel, un plongeon dans le fantasme. La scène d’amour à quatre dans la farine est jubilatoire, c’est « leur » moment inoubliable, la communion parfaite ,c’est l’osmose trouvée qui ne durera pas . Les deux garçons sont très bons aussi . Et bien sûr Elodie Bouchez , comme à son habitude, donne énormément d’elle même , elle s’investit , donne toute sa sensualité et sa sensibilité, son corps imprime l’écran. A noter la très belle scène de JF Stevenin qui nous récite une allégorie sur le pardon et l’amour, impeccable comme d’habitude, et qui nous rappelle que sa fille Salomé avait été une magnifique interprète du très réussi premier film de Corbier « Douches Froides » ( à voir absolument en VOD) . Antony Cordier filme ces scènes érotiques avec plaisir, avec une précision clinique, c’est superbe. Un des meilleurs réalisateur de sa génération que l’on espère revoir vite .

Happy Few est un film très encré, dans sa dimension, le rendu est en cela bien réussit. Tout ce petit monde est bien en place, la formule fonctionne et contente ses lignes ... Le problème étant la désincarnation total de son sujet tant tout est écrit et calibré ! L'histoire s'enlise à mesure, les " retournements " de situations sont un poil exagéré comme les dialogues par ailleurs. Les faux airs dramatiques en tout genres sont aussi parfois un peu risibles, voix off, regard dépité sur la télévision qui diffuse de la F1 et j'en passe ... Il est beaucoup question de l'intimité, de relation et parfois d'ennui, il y'a du bon dans se regard mais l’exagération est bien trop caricatural.

Ah, le sexe ! Question complexe, rarement abordée de manière convaincante au cinéma. Hélas, c'est à nouveau le cas non dans cet « Happy Few » qui, malgré ses bonnes intentions, nous laissent presque de marbre. C'est que l'on aurait aimé une plus grande élégance, une plus grande richesse quant aux différentes formes que le sexe peut avoir, ses contradictions, tout ce qu'il apporte mais aussi tout ce qu'il peut enlever, notamment en ce qui concerne l'amitié. Tous ces thèmes sont en effet abordés trop superficiellement (malgré, tout de même, de jolis moments), si bien qu'hormis une mise en scène dégageant une certaine personnalité, on suit ces « ébats » de façon assez lointaine, la faute également à des personnages manquant de caractère et à une interprétation inégale (si les femmes, avec une mention spéciale pour la belle Elodie Bouchez, s'en sortent bien, c'est nettement moins le cas des hommes). Rien de déshonorant, juste un film un peu raté sur un sujet délicat : espérons maintenant qu'Antony Cordier nous reviendra plus inspiré, car son beau « Douches froides » avait laissé présager de belles choses.

Second long-métrage pour Antony Cordier (Douches froides - 2005) qui réalise ici une comédie dramatique sur deux couples lambda. Bien dans leur vie de tous les jours, des enfants à charge, aucune dispute et pourtant, un soir, ces deux couples qui viennent de passer la soirée ensemble, vont "se séparer" pour finir dans le lit de l'autre !
Chacun tombant amoureux l'un de l'autre, on assiste ici à un échangisme en bonne et due forme. 110 minutes de relations de couples, de sexe, de sexe et encore du sexe !! Bref, si on ne prend pas la peine de lire le synopsis ou de regarder la bande annonce, on risque fort d'être surprit et d'assister à tout sauf ce à quoi on s'attendait. Très répétitif, trop de sexe et de nudité inutile, heureusement que les acteurs s'en sortent pas trop mal.

Jolie tranche de vie, légère et sensuelle, Happy Few se regarde sans déplaisir, avec l'étrange impression d'une douceur mélancolique, presque triste, portée par un quatuor d'acteurs en tous points remarquables : une brillante Marina Foïs, une ravissante Elodie Bouchez, un Roschdy Zem fringuant et un Nicolas Duvauchelle ténébreux... Tout ce petit monde filmé sous l'oeil bienveillant d'Antony Cordier. Sans réelle transcendance, un tantinet trop sage pour être excellent, Happy Few ne témoigne que trop rarement de ses exigences cinématographiques : si l'on excepte une superbe séquence de quadriolisme marinant dans la farine le film est assez plat, sans relief aucun, pratiquement condamné à l'oubli une fois la projection achevée. Cela n'en reste pas moins plaisant, parfois même émouvant, mais trop commun malgré l'audace du propos. A voir pour les acteurs et actrices, qui se sont littéralement jetés à corps perdus dans l'expérience. Pas antipathique, donc... mais pas indispensable non plus.

Nous voici devant une mise en scène plutot osé et audacieuse. L'idée est interessante et bonne, mais la façon dont cela est mis en route ;l'est parfois un peu moins. Peut être par la présence trop massive de sexe explicite à l'écran et un film qui sans cela traine un peu en longueur. Le film nous questionne donc sur la liberté et le sentiment amoureux (de très loin, un petit coté "échangisme"). LE quatuor de personnages et relativement bon et touchant (voir leurs actions d'une façon plutot décomplexé aident à rendre les personnages plus touchant. Comme si cela nous arrivé...) On arrive à avoir un peu d'empathie à leurs égards). LE film se veut donc simple, avec des personnages à l'aise dans leur basket (même si quelques moments peuvent paraitre inégal, on passe outre cela) et met en place ; un scénario non convenu d'avance. Ce qui rend la chose interessante. Quelques bonnes surprises viennent "réveiller" un peu le tout, afin de créer vraiment une vraie histoire. Et l'on se laisse prendre au jeu. Cela aurait pu être bien mieux, si cela avait été traité de façon différente. MAis cela aurait également pu être beaucoup plus médiocre. Notamment si le réalisateur avait abusé de certaines séquences... C'est un film à voir pour les amateur, ou si le sujet vous interesse. MAis ne pas y voir, le film de l'année.

spoiler: Scène de la partouze, deuxième prise; action!!! Ensuite on passera aux scènes mixtes, un coup avec Jean-Jacques, un coup avec Jean-Cul. Pardon pour ce lapSUCE RAIEvélateur.
Non ce n'est pas le feuilleton coquin du dimanche soir sur arté, mais bel et bien l'érotisme à la française. Problématique du jour: l'échangisme est-il favorable à l'épanouissement d'un couple? A cela je réponds sans porter atteinte à ma réputation: "essais, tu verras bien". "Nous avec eux, c'est comme nous, mais en mieux". Tout est dit. En d'autre terme, ce film dénonce la routine sentimentale en se tor*chant des codes rébarbatifs comme l'adultère, le mensonge, la tromperie. Amis/amants/amours: la romance trois en un selon Antony Cordier. Certes, le désire pousse souvent l'être humain dans la concupiscence, le besoin de conquête, mais un plan cul qui sans cesse se renouvelle n'est plus un plan cul. C'est bien plus qu'un désir primal ou un jeu d’attirance, c'est tout simplement humain. Jusqu'au jour où les sentiments que l'on croit avoir au fond des tripes s'éparpillent dans la confusion. spoiler: Une bien étrange séance où seins et séants se trémoussent à profusion,
mais il me manque l’intensité du message, que ce soit dans l'écriture où les actes. Les protagonistes manquent de substance, de profondeur. Le mélange des corps nus à lui seul ne justifie pas un tel dynamitage des tabous. Néanmoins, le vrai ressort réflecteur émerge à la toute fin, là où les actes prennent enfin tout leur sens. Avis aux amateurs. 2,5/5

Très décevant: la chair est triste et ces combinaisons entre deux couples, certes charmants à voir, finit vite par lasser. La complaisance des images parfois proches de la pornographie, la répétition des situations masquent une absence abyssale de scénario. Le réalisateur n'ayant plus rien à dire au bout de la première demi-heure, explore quelques "terres inconnues" qui ne sont en fait que des remakes des séries charme de la télévision du soir. Que sont venues faire Marina Foïs et Elodie Bouchez dans ce navet? Ne gachez-pas votre talent mesdames!

Pour son deuxième long-métrage Antony Cordier (réalisateur du très bon « Douches froides »), reprend son interrogation sur le désir avec ici la problématique de l’amour et du bonheur ; pour cela il engage deux couples dans un chassé-croisé amoureux et sexuel. Malheureusement s’il réussit à bannir le côté scabreux de la situation, le réalisateur procède en même temps à une éradication de toute sensualité, rendant le petit arrangement libertin entre ces 4 adultes bien loin d’être émoustillant pour ne pas dire carrément ennuyeux. Car c’est vraiment le point noir du film l’absence totale d’intérêt de cette histoire qui se traîne sur une heure quarante sans que jamais le spectateur ne se sente concerné par ce qui se passe à l’écran, ni en empathie avec un seul des personnages de ce quatuor. En fait pour être clair au bout de vingt minutes on se fout carrément de ce qui se passe devant nous ! Le film n’a pas de rythme, l’intrigue pas d’enjeux et le côté érotique du film est totalement absent au point de rendre les scènes de sexe vraiment insipides. On est saisi pas le côté vain de cette énième histoire sur la confusion des sentiments et la célébration d’une pseudo honnête des relations dans l’amour libre. On sait dès le début que tout cela va mal tourner ce qui ajoute au désintérêt que l’on ressent pour les péripéties de ces 4 personnages et le manque de vigueur de l'intrigue achève de nous plonger dans une torpeur ennuyée. Le seul point positif du film c’est son casting qui malheureusement ne trouve là pas grand-chose pour briller. En somme un film inintéressant et un peu prétentieux englué dans un paradigme (la liberté amoureuse et sexuelle loin des conventions étriquées de la société) dont on sait depuis longtemps que ce n’est qu’un miroir aux alouettes et dont les plates péripéties ne parviennent même pas à susciter l'attention du spectateur. À fuir sans regret.

Pour tout dire, je ne m'attendais pas du tout ça et au au final, j'ai été assez déçu du rendu. Je n'ai pas aimé cette histoire d'échange entre couples avec que des scènes de copulation. On peut quand même placer autre chose dans plus d'une heure et demie de film. Mise à part l'apparition de deux-trois enfants pendant cinq minutes, on a pas grand chose à se mettre sous la dent. Cependant, je dois avouer que les acteurs ont beaucoup de courage et qu'ils ne s'en sortent pas trop mal car les trois quarts du film sont des scène de nu. J'ai tout particulièrement apprécié la prestation de Nicolas Duvauchelle, qui au fil de ses apparitions, m'impressionne de plus en plus. J'ai bien aimé aussi le côté voix off de chaque personnages qui nous explique un peu plus en profondeur leurs états d'âmes pour que l'on comprenne d'avantage le pourquoi du comment. La B.O n'est pas trop mal non plus quoique un peu répétitive. Et pour le reste, ben hélas, il n'y a pas grand chose à dire tout simplement parce qu'il n'y a rien. 8/20.

Un film français, très français - c’est-à-dire un peu bavard et cérébral - sur une expérience amoureuse originale : deux couples se rencontrent, sympathisent, tombent amoureux l’un de l’autre, et - très classiquement - leurs sexualités se croisent, chacun couchant avec le conjoint de l’autre. Rien de bien nouveau sous le soleil même si, là, ces deux aventures extraconjugales sont vécues au grand jour (du moins le croit-on presque jusqu’au bout). Ensuite, le film se déroule sans que l’on sache très bien où veut en venir l’auteur. Pas de propos moralisant en apparence, pas de grand débat intérieur non plus, juste des situations exposées, des bouts de vie relatées, jusqu’à un dénouement d’une banalité consternante. Tout ça pour en arriver là ! Le propos est peut-être de soutenir qu’une histoire d’amour n’est pas forcément limitée à deux personnes… mais le traitement est bien souvent un peu maladroit. Il y a tout de même une sincérité de ton, de bons comédiens bien dirigés et des personnages attachants… mais cela ne produit en fin de compte qu’un film très moyen.

J'avais senti un potentiel énorme dans ce film, sur l'exploration de l'amour, des tentations et des interdits, un truc un peu sulfureux pour embraser les sentiments mais le film reste constamment dans quelque chose de trop confiné, de trop humble pour se lâcher comme ses personnages

Difficile de croire à cette histoire de couples échangistes presque par hasard. Les duos formés par les acteurs ne sont pas crédibles non plus. Tout semble factice dans la première partie du film, lorsque tous semblent vivre ces relations de façon hédoniste. La suite bascule davantage dans la gravité (sans lourdeur heureusement) et c'est seulement à ce moment que l'on commence à prendre au sérieux les sentiments des personnages. Surtout qu'on ne s'attend pas forcément à ce qui les lie finalement. Mais il est presque trop tard, et c'est dommage.

J'ai été un peu déçu par ce film qui traite de l'échangisme au sein de deux couples amis. Il y a des scènes un peu crues (mais pas de triolisme ni de "parties carrées") qui sont joliment filmées et sans que cela devienne graveleux. Mais par contre, le fond du film est creux. Qu'est-ce qui habite les personnages ? On a plutôt l'impression que c'est essentiellement le cul qui prédomine ici, sans qu'il existe grand chose de plus que des échanges physiques. Il me semble que l'auteur soit passé à côté de la plaque. La question qui se pose ici (et qui est d'ailleurs posée dans le film) est : "Est-il possible (pour une femme) d'aimer deux hommes en même temps". La réponse à la fin semble être "Non", sans qu'on comprenne très bien pourquoi... Ceci dit, Marina Foïs et Elodie Bouchez sont drôlement bien gaulées...

Après le prometteur "Douches froides", Antony Cordier confirme l'essai avec ce "Happy few" qui est doté d'une interprétation et d'une écriture de qualité. Dommage que sa mise en scène soit parfois aussi approximative, ce qui ponctue le film de quelques errements, quelques mouvements de caméra immotivés. Immotivés parce qu'ils se cherchent pour finalement n'aboutir à rien si ce n'est à un point de montage hasardeux qui ne fait que souligner l'inanité de la tentative. Pourquoi faire simple quand on peut donner l'impression de faire compliqué... Et que dire de cette caméra à l'épaule presque systématique qui n'apporte strictement rien au propos si ce n'est l'envie dévorante d'offrir un trépied à Cordier pour son prochain film. Il n'en reste pas moins un auteur à suivre dans le paysage cinématographique français plutôt désertique et déserté ces derniers temps.