Pauline à la campagne : c'est une jeune veuve très triste (si, si, elle pleure souvent) expatriée de l'Allier et de la ville (Montluçon) dans la Creuse rurale limitrophe. Elle y rencontre François, un voisin célibataire dans ses âges, le frère de Catherine, sa nouvelle collègue à l'agence bancaire où elle s'est fait muter et aussi sa copine (?). Devinez quoi : un immense chagrin en commun (elle a perdu un mari, il a tué son frère accidentellement à la chasse) et les voilà vite confidents, puis amants, et le film s'achève en les constituant compagnons (à la vie, à la mort ?). Pas de surprise (s) donc dans ce scénario minimaliste, même si la "famille" s'étoffe en route de Serge, le mari loser et petit combinard de Catherine qui encourage sa femme à tenter des expédients de plus en plus risqués, de Maurice, le père ronchon et hédoniste de François et Catherine, et du couple meurtri ad aeternam des beaux-parents de Pauline. Ajoutez de beaux paysages creusois filmés avec amour (Renaud Fély vit dans le Limousin) : cela fait-il un bon film ? A lire "TéléObs Paris", il s'agirait d'"un film où se disputent éloge de la nature" (o.k) "et références au sacré" (là, je suis perplexe ; s'agirait-il de souligner le métier de François - il est couvreur - qui lui fait tutoyer le ciel, et donc le Ciel ????). Pour moi, ce film ressortit plutôt à la catégorie "films inutiles" : pas d'histoire, pas de sens (ou alors si évident : le deuil, on finit toujours par en sortir, surtout si l'on est jeune etc.), nombrilisme et ennui à la clé pour le spectateur imprudemment attiré par l'enthousiasme (incompréhensible, sauf à l'imaginer parent du réalisateur..) d'un critique pro (voir plus haut).
Une petite (et vraie) étoile cependant pour les interprètes, Léa Drucker (vipérine à souhait) en particulier. Laura Smet est même à son meilleur dans le rôle de Pauline, loin du calamiteux "Insoupçonnable" par exemple.