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Shiba Otoko
46 abonnés
291 critiques
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2,5
Publiée le 23 juin 2021
Film vu avec beaucoup de sympathie et d'indulgence par un visiteur régulier de Nénette à la Ménagerie du Jardin des Plantes. Mais quel est le propos du film? Ce n'est pas évident, surtout que ce n'est pas un documentaire.
Nénette est une femme orang-outan agée, de la ménagerie du Jardin des Plantes. Elle y vit depuis presque toujours. Le documentaire la montre dans son quotidien, parfois avec les commentaires des visiteurs, parfois avec ceux de ses soigneurs. C’est très lent, très contemplatif, il y a beaucoup de temps mort, mais finalement cela permet la réflexion sur la condition de ce singe, sur son quotidien, fort ennuyeux sans doute, entre ses 4 murs, depuis toutes ses années. Le film est quand même un peu trop dépouillé mais il permet de s’interroger sur plusieurs sujets : l’ennui, la solitude, la rareté des espèces dont les spécimens restants doivent se sacrifier, l’absence de lutte quotidienne (et donc de but) pour gagner sa nourriture (chacun le recherche alors qu’en fait ce n’est clairement pas une vie), le bien être animal, le paradoxe des soigneurs (à la fois aimants et obligés aussi de cautionner un système qui va à l’encontre de la liberté des animaux)... J’ai particulièrement apprécié les interventions des soigneurs, particulièrement intéressantes. L’intervention finale, en guise de conclusion, est également très utile, elle résume un peu toute la réflexion qu’on a pu avoir pendant le film, ajoute aussi des pistes supplémentaires.
Ce film m'a confirmé que les animaux n'ont rien à faire enfermé pour le plaisir des hommes. J'ai souffert de voir Nénette autant souffrir. C'est en cela que je trouve le film réussi car il arrive très bien à nous communiquer le désarroi de ce singe qui devrait pouvoir gambader dans les arbres libre de ses gestes mais qui doit rester en prison pour le bonheur des petits et des grands. L'être humain n'a vraiment pas de coeur.
Nénette est un orang-outan né en 1969 dans la forêt de Bornéo et qui a intégré la ménagerie du Jardin des Plantes de Paris en 1972. Lors de la sortie du film au cinéma, elle venait de fêter ses 40ans et est à l’heure d’aujourd’hui, toujours pensionnaire à la ménagerie où elle a fêté ses 50ans en 2019. Sachant que l’espérance de vie d’un orang-outang dans la nature est estimée entre 30 à 40 ans, on peut d’ores et déjà affirmer qu’elle aura eu une belle et longue vie (elle aura donné naissance à 4 fils à la ménagerie), même s’il est toujours préférable de retrouver ces animaux en liberté et non en captivité.
Nicolas Philibert change de registre, après son passionnant Être et avoir (2002), il quitte les enfants en bas âge pour se focaliser sur l’une des stars du Jardin des Plantes à Paris. Nénette est un orang-outan énigmatique, où pendant 70 minutes, le cinéaste filme en plan fixe sa cage de verre, jamais nous ne verrons ses soigneurs, ni les visiteurs (si ce n’est leurs reflets). Tout au long du documentaire, nous les entendrons en "off", parisiens et étrangers lui adressent la parole, s’imaginent tout un tas de choses à son sujet et où d’innombrables questions les submergent. La doyenne vit jour après jour une petite vie tranquille sans cesse épiée par d’incessants visiteurs. On ne lui regrettera qu’une seule chose, qu’elle n’ait pu connaître la liberté, celle d’évoluer dans la nature, plutôt que de rester cloîtrer dans une prison de verre.
Le dispositif du réalisateur, bien qu’intéressant, peut cependant faire regretter l’absence de diversité dans sa mise en scène. 70min de plans fixes, aucune intervention extérieure, le film est centré sur elle, nous ne verrons donc personne d’autre que Nénette, si ce n’est de pouvoir entendre le monde qui l’entoure (soigneurs & touristes), dommage car cela finit par lasser à défaut de passionner.
Parfois amusant, parfois agaçant (malgré lui) et tout de même teinté d'une discrète tristesse pour cette Nénette au demeurant tout à fait attachante, ce documentaire butte quand même sur les limites de son dispositif.
Minimaliste à souhait, ce film donne autant à entendre qu'à voir. A l'image, l'actrice est épatante de naturel et de justesse : une femelle orang-outan qui vient de fêter ses quarante ans. Au son, des commentaires de visiteurs et de soigneurs de la belle. Et en prime une délicate musique pour basson signée Philippe Hersant. Un bijou à ne pas rater sauf bien sûr s'il vous faut à tout prix de l'action et de l'aventure.
Comment ne pas penser à la chanson magnifique de Jean Ferrat : "Le singe" : Voici quelques extraits "C'est fou ce que je m'acclimate Au jardin d'acclimatation Où l'on conserve les primates En bon état de conservation!.... Et quand je suis mélancolique On est dans la consternation On m'apporte un nouveau portique Des trapèzes des pièjacons!.... L'amour c'est pas de la gymnastique C'est pas prenez la position C'est la liberté frénétique Ça fleurit pas dans les prisons"
Ce film nous montre avec talent la crétinerie de l'homme.
Vu le 01/05/2010, commentaire le 25/09/2010 J'ai beaucoup apprécié le dispositif du film. Superbe rythme dans l'alternance des moments plus intenses et des moments plus calmes, choix très intéressants de propos.
Les images que l'on voit de nenette ne correspondent pas à ce que voyaient les visiteurs que l'on entend, c'est probablement l'une des limites du film.
Film qui donne a réfléchir, qui permet de le faire. Je le reverrais probablement avec autant de plaisir.
Difficile de noter un documentaire qui prend le parti pris des plans fixes (pour mieux observer cet animal si étrangement humain). On en vient à scruter le moindre regard en croyant y voir de la mélancolie ou à évaluer la moindre action de cet animal si paisible en apparence. Comment ne pas ressentir une certaine tristesse à regarder cet animal si "ancien" dans la tribu du zoo! Une fin de vie glorieuse pour une "Nénette" qui ne reverra plus son habitat naturel. Alors bravo au réalisateur de nous offrir cette paire d'yeux si humains alors même que cet animal est menacé par nous.. Les commentaires "autorisés" des soigneurs et récits de l'époque colonial sont amenés avec justesse. Un beau moment qui fait de la peine - Nénette pense-t-elle à sa forêt de Bornéo ? - mais nous rappelle sans artifice ni effet spécial la beauté de notre planète et le devoir pour chaque homme de protéger ces êtres dénués de mépris et de volonté de puissance !!