Ce qu'il y a de bien, dans Beginners, c'est que le film semble sans cesse chercher sa voie, souvent d'une manière maladroite, incapable de traiter franchement de thèmes aussi lourds que la mort, le deuil, la sexualité, le passage à l'âge adulte, les relations père/fils ..., n'en jetez plus ! Mike Mills, dont c'est le deuxième long-métrage, tente bien de nous faire le coup du "parlons légèrement des choses graves, et inversement", mais la posture n'est pas tenable, quand il est question d'un cancer en phase terminale. Ce sont ces imperfections qui rendent le film touchant, avec cette amertume qui remonte de loin, qui a le goût des histoires bancales.
Ce qu'il y a de bien, aussi, dans Beginners, c'est l'alchimie évidente entre Ewan McGregor et Mélanie Laurent. Leur metteur en scène a eu la bonne idée de leur dire d'en faire le moins possible, de jouer au plus proche de leur nature, et ça marche. On n'est pas dans une comédie romantique ni dans un Feel good movie, pas loin cependant, dans l'allée d'à côté. De toutes manières, les deux acteurs se font voler la vedette par un Christopher Plummer épatant en vieil homme qui révèle, il était temps, son homosexualité. Ah, surtout ne pas oublier Arthur, un Jack Russel Terrier télépathe, qui donne un peu d'humanité, si l'on peut dire, à cette chienne de vie.
Ce qu'il y a de bien, en définitive, dans Beginners, c'est l'absence de prétention. Mike Mills n'est pas sans savoir qu'il ne tourne pas un grand film, de ceux qui resteront dans les annales. Cela ne l'empêche pas de semer son film de petites trouvailles et de moments ludiques et inspirés, qui lui confèrent un charme persistant. Modeste ambition, peut-être, qui se suffit pourtant à elle-même et contribue à notre plaisir éphémère de spectateur.