Jacques Doniol-Valcroze a réalisé avec L'Eau à la bouche son premier long-métrage après plusieurs expériences dans le court. Pourtant, son rapport au cinéma a été capital pour bien des cinéphiles puisqu'il fut à l'origine, avec André Bazin, Joseph-Marie Lo Duca et Léonide Keigel, de la célèbre revue Les Cahiers du Cinéma. On retrouve d'ailleurs à la production Pierre Braunberger, "mécène" des cinéastes de la Nouvelle Vague.
C'est dans la région des Pyrénées-Orientales que le récit se déroule, mais aussi en cette étendue que le film fut tourné. Pour être plus précis, c'est dans le château d'Aubiry, localisé en pleine commune du Céret, que la majorité du filmage eut lieu. L'équipe ne prit place à Perpignan que pour une seule scène.
Bernadette Lafont, grande dame du cinéma français, fit ses débuts d'actrice remarqués dans L'Eau à la bouche. Ou presque, puisque Le Beau Serge de Claude Chabrol, souvent identifié comme point d'ouverture de la Nouvelle Vague au cinéma, fut tourné la même année. Dans le film de Jacques Doniol-Valcroze, elle incarna Prudence, bonne de la maison courtisé par César, joué par Michel Galabru, acteur depuis 10 ans déjà à l'époque.
En charge de la bande-originale de L'Eau à la bouche, Serge Gainsbourg a composé pour l'occasion une chanson aux couleurs du film, titré simplement L'eau à la bouche, où l'artiste enjoint quelqu'un à ne pas être "farouche" quand lui vient "l'eau à la bouche". Un titre qui s'est vendu à 100 000 exemplaires, joli succès pour l'époque. Il est à noter qu'il s'agit là de la première expérience cinématographique du chanteur-compositeur, qui a entretenu avec le septième art une longue relation.