Mirror Mirror, premier du nom, est un film très peu connu chez nous, mais qui bénéficie pourtant d’une critique plutôt bonne sur l’IMDB. Franchement, après un départ très bon, le film, sans réellement décevoir, fini néanmoins par s’enliser et par souffrir d’une histoire trop linéaire.
Au casting quelques figures connues du cinéma alterne avec de jeunes acteurs inconnus et qui pour certains n’ont pas fait carrière. Clairement il n’y a pas grand-chose à redire du côté des seconds rôles campés par des actrices expérimentées, à savoir Karen Black et Yvonne de Carlo. Très à l’aise dans leurs rôles, et malgré une place pas trop importante, elles se glissent avec efficacité dans leurs personnages. Niveau jeunes débutants, la vraie grosse surprise c’est Rainbow Harvest. Elle transcende son rôle de gothique timide et en fait un vrai personnage iconique et marquant. Le film lui laisse la plus grande place et c’est réellement appréciable, car elle donne un relief certain au métrage. Elle profite peut-être un peu aussi de la fadeur de ses comparses, au jeu plus approximatif (notamment Kristin Dattilo), ou doté des personnages bateaux du genre (à l’instar des méchants de service).
Le scénario est vraiment prenant pendant une moitié de film. Même s’il n’y a pas alors beaucoup de rebondissements, le film sait instaurer une ambiance mystérieuse, la partie exposition est bien fichue, on ne sait pas en plus où le métrage veut en venir et on sent que tout est à peu près possible. Belle réflexion en arrière-plan aussi sur les difficultés d’insertion à l’école. En revanche le film peine à convaincre dans sa deuxième partie. Le métrage s’enlise, et ce n’est pas le rebond dans la dernière ligne droite, qui accumule les scènes à spectacle qui va corriger cette sensation. Notamment car la plupart de ses scènes s’accumulent de façon désordonnée, beaucoup trop rapprochées les unes des autres, et ce n’est de surcroit pas très crédible. L’impression est parfois que le film balance en vingt minutes ce qu’il a oublié de donner pendant 1 heure 20, et c’est assez désagréable. De surcroit de la bonne matière de départ Mirror Mirror ne tire finalement pas grand-chose, et la conclusion n’est pas à la hauteur de l’excellent point de départ.
Visuellement il y a de bonnes choses. La mise en scène est convaincante. Le film est filmé avec dynamisme, les scènes à spectacle sont bien réalisées à défaut d’être bien distribuées, l’ambiance bénéficie aussi du bon travail d’artisan de la réalisatrice, qui parvient à insuffler une certaine modernité dans son film. C’est une bonne chose, d’autant que Mirror Mirror sans être époustouflant dans ses décors et sa photographie, arrive néanmoins à offrir une atmosphère prenante, et le travail sur les éclairages est de bonne qualité. Il y a un côté un peu clipesque parfois qui a de quoi séduire. Un peu déçu en revanche en termes d’effets horrifiques, peu présents et surtout pas très convaincants (badigeonnage tout simple de rouge à un moment donné par exemple, insuffisant). La bande son est correcte mais ne suscite pas de réflexion particulière.
Au final Mirror Mirror m’est apparu comme un film inégal. Autant la première partie mérite des éloges, autant la seconde rate le coche, et le métrage prend très mal le virage qui survient à peu près à moitié du film, en devenant d’un coup beaucoup plus sombre. Voulant peut-être en faire trop, Mirror Mirror souffre un peu du même mal que Simetierre 2 par rapport au premier, en oubliant que parfois la simplicité et la fluidité narrative valent tous les rebondissements. 2.5