Marc Dorcel a surtout une réputation de producteur de cinéma X, mais c’est oublié qu’il a aussi une filmographie de réalisateur, pas super fourni, mais qui présente quelques pièces intéressantes, et Les Mauvaises rencontres ne doit pas être loin d’être son meilleur film, s’il ne l’est pas.
C’est du porno acidulé bien sympathique. En effet, les couleurs sont toutes tranchées, vives, avec une dominance rose bonbon marqué, le tout dans des décors qui, le plus souvent, sont un appart chic avec décors rococo-seventies kitch mais amusants ! Le film est plutôt beau visuellement, même si c’est plein de fard et de paillette, et qu’il vaut donc mieux aimer le côté kitsch assumé que nous sert Dorcel. Ce dernier offre d’ailleurs une mise en scène assez réussie, avec de belles scènes érotiques et pornographiques. Il apporte une jolie tendresse et un peu de douceur, voire un soupçon d’humour, et il faut avouer qu’il a su s’entourer d’un casting qui sied bien à cette tendance un peu second degré. Marilyn Jess, Hélène Shirley sont deux blondes très mignonnes et délicates, Nicole Segaud a un physique singulier qui est ici très bien utilisé, et les acteurs prennent le métrage avec légèreté. On ne sent pas trop de sérieux dans leurs prestations ! Par contre il faut avouer qu’autant Segaud que ses comparses, le niveau de jeu reste assez faible, et pourtant il y a pas mal de scènes où on fait appel, aussi, à leur jeu d’acteur classique. Et jouer sérieux est une chose, mais jouer le second degré de façon juste c’est encore plus difficile, et manifestement personne ici ne parvient à franchir cette barre.
Car oui, même s’il n’y a pas un gros scénario il y a quand même des scènes dialoguées, des passages de dragues par exemple, qui lient un peu les scènes porno. Scènes nombreuses, plutôt rapides et bien faite, pas très variées mais bien emballées.
Dans les regrets que je souligne en plus du jeu d’acteur, il y a la bande son, peu convaincante, et qui aurait réellement mérité d’être plus dans la tonalité kitsch et acidulée de l’image. Je note aussi une prise de son parfois très médiocre (scène d’ouverture par exemple), où les son parasites ressortent beaucoup plus que les dialogues.
Néanmoins, malgré ces défauts, Les Mauvaises rencontres restent un porno d’assez belle facture, qui profite d’une esthétique colorée joyeuse, de belles scènes porno servit par un Dorcel qui se révèle dans certaines scènes un vrai artiste, et d’un humour ou d’un second degré salutaire. En somme, ce film distille une certaine joie, et cela en fait un métrage recommandable pour les amateurs du genre. 3.5